LE SÉLÉNIUM : MAIN DANS LA MAIN AVEC L’IODE


Si l’iode est l’élément majeur de la synthèse thyroïdienne, il a besoin d’autres oligoéléments pour agir. Parmi eux, le sélénium occupe une place particulière. Sa présence dans les aliments dépend de la teneur en sélénium du sol où poussent les végétaux (légumes, fruits, céréales). Dans une longue réaction en chaîne, la viande contient plus ou moins de ce précieux nutriment selon la teneur de l’herbe que l’ani- mal a broutée. Seuls les produits de la mer ne sont pas affectés par ce phénomène.

Le sélénium est connu comme un antioxydant majeur. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il est présent en grande quantité dans la thyroïde où il participe à la production des hormones T3 et T4. Une étude portant sur une population d’Afrique centrale a clairement montré qu’il existe un lien entre les carences sévères en sélénium et les dysfonctionnements thyroïdiens. Lors- qu’il vient à manquer, le taux d’hormones est d’abord maintenu grâce à un système complexe de régulation. Mais si la carence s’installe, la production hormonale finit par diminuer. Celle-ci interviendrait aussi, conjointement à la carence en iode, dans l’apparition des goitres et des nodules. Enfin, le manque de sélénium pourrait être impliqué dans l’apparition et le développement des maladies thyroïdiennes d’origine auto-immune.

L’Europe occidentale fait partie des régions du monde où le sol est relativement pauvre en sélénium. L’étude SU.VI.MAX a montré qu’une bonne partie de la population française présente un statut en sélénium insuffisant, même si l’on ne peut pas toujours parler de carence avérée. Nous avons donc tous intérêt à consommer davantage d’aliments riches en sélénium.

Mais la biodisponibilité de cet oligoélément n’est pas la même dans les végétaux et dans les produits animaux. Le sélénium contenu dans les aliments d’origine végétale est globalement mieux assimilé (80 % de biodisponibilité, contre 20 à 50 % dans les produits animaux). En théorie, il faudrait donc le chercher plutôt dans les céréales ou la levure de bière. Cependant, la teneur en sélénium des végétaux étant étroitement liée à la richesse du sol dans lequel il pousse, il est difficile de la connaître avec précision. Les produits de la mer, eux, ne subissent pas ces variations intempestives. Même avec une biodisponibilité inférieure, ils demeurent donc la source de sélénium la plus fiable. Coup de chance : ils constituent aussi la meilleure source d’iode.

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QUELQUES ALIMENTS RICHES EN SÉLÉNIUM
Les valeurs sont données en microgrammes pour 100 grammes d’aliment.
> Noix du Brésil 1 900
> Coquillages et crustacés 30 à 60
> Poissons de mer 30 à 50
> Lapin 40
> Pâtes complètes 25 à 30
> Viande rouge 10 à 30
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Dr Pierre Nys

 

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