Manger gras pour maigrir ? L’idée peut paraître saugrenue, et pourtant... l’apparition du surpoids et l’épidémie d’obésité ne sont pas seulement dues aux lipides (triglycérides), mais également aux glucides consommés en excès. Dès le milieu des années 1960, alors que les matières grasses ont été désignées ennemis numéro 1, les industriels ont commencé à proposer des produits allégés en gras : la commercialisation du premier produit light, le lait, date de 1964. En parallèle, le nombre d’obèses n’a cessé d’augmenter. Pourquoi ? Tout simplement parce que, pour compenser la perte de goût liée à l’élimination du gras, les mêmes industriels ont enrichi leurs produits en sucre, en épaississants (issus de fécules telles que l’amidon de maïs, de blé ou de pommes de terre), et aussi en sel ! Depuis que les recommandations officielles conseillent de manger moins gras et des glucides à tous les repas, le taux de personnes en surpoids et obèses ne cesse d’augmenter. Et cela dans toutes les tranches d’âge : les plus jeunes sont d’ailleurs de plus en plus concernés. Il faut toutefois faire attention aux excès de gros triglycérides chez les patients à risques, qui doivent les réduire pour éviter les complications.
L’autre problème majeur du sucre – et des glucides en général – est qu’il est addictif. Les glucides ne comblent pas la faim, ils la stimulent et provoquent tour à tour des pics d’hyperglycémie puis des pics d’hypoglycémie. Résultat : on se tourne vers d’autres produits riches en glucides qui viennent entretenir cette faim. Une fois qu’on tombe dans le pot de pâte à tartiner ou dans le plat de pâtes, difficile de s’arrêter. C’est un cercle vicieux. Le processus physiologique de faim et de satiété, ainsi que l’appétit, sont déréglés. La prise de poids est ainsi inévitable, sans parler de tous les problèmes qui lui sont associés, comme le syndrome métabolique (graisse androgénique) ou le diabète.
Le sucre crée une véritable addiction, comme nous venons de le dire, chez certains. Le fait est tel que le système limbique, qui est une partie du cerveau gérant la notion de plaisir et de récompense, enregistre la façon dont on gère son plaisir. De ce fait, si vous prenez plaisir à manger sucré, que ce soit pour vous féliciter d’une situation positive (promotion au travail) ou pour compenser un manque affectif (situation négative), le conditionnement cérébral devient telle une empreinte qui fait perdurer cette attitude. La bonne nouvelle est que l’on peut se déconditionner ou se déprogrammer de ce processus néfaste pour sa santé avec l’aide de son médecin et d’un protocole nutritionnel adapté. Le régime cétogène est un très bon moyen pour y parvenir.
Et si la meilleure façon de faire, pour garder la ligne, était donc d’adopter un régime cétogène ? Ce mode d’alimentation présente sur ce point de nombreux avantages.
• L’alimentation cétogène évite le stockage des graisses, alors que les glucides consommés en excès, en induisant une augmentation du taux d’insuline, favorisent la prise de poids et rendent « gras ». Si on réduit suffisamment sa consommation de glucides, on diminue donc le risque de grossir.
• L’alimentation cétogène fait disparaître les fringales et apporte une sensation de satiété durable. En effet, les graisses et les protéines rassasient mieux que les glucides, car elles sont (entre autres) plus lentes à digérer. La sensation de satiété est donc plus longue. De plus, l’une des cétones produites lors de la cétose (le β-hydroxy- butyrate, sorte de vitamine pour l’intestin) agit directement sur l’appétit et produit de l’énergie. Par ailleurs, l’absence de périodes d’hypoglycémie joue également un rôle important dans le contrôle de l’appétit et des fringales, tout en évitant la fatigue physique et intellectuelle. Un véritable plus quand on veut rester en forme et perdre du poids. Une remarque cependant, les sucres riches en fibres (F.O.S) permettent également d’augmenter la satiété.
Dans les années 1970, une équipe de chercheurs31 avait déjà comparé les effets de trois régimes différents sur la perte de poids. Tous les trois affichaient 1 800 kcal par jour mais chacun proposait une proportion de glucides différente : 104 g, 60 g et 30 g. Les chercheurs ont découvert une corrélation entre la proportion de glucides dans l’alimentation et la perte de poids. En clair, plus le régime est pauvre en glucides, plus la perte de poids est importante. « Les régimes faibles en glucides sont, d’un point de vue pratique et physiologique, une façon beaucoup plus efficace de perdre du poids », écrit le Dr Joaquin Pérez-Guisado32. « Ils présentent des avantages au niveau métabolique. Par exemple : ils aident à préserver la masse musculaire, réduisent l’appétit, induisent l’activation métabolique de la thermogenèse et donc favorisent le « brûlage » des graisses. Ces régimes sont aussi plus sains, car ils favorisent un profil lipidique non-athérogène (pas de formation de plaque de gras dans les artères, ndlr, font baisser la pression artérielle et permettent de diminuer la résistance à l’insuline. »
Alexandra Dalu / Alix Lefief-Delcourt
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