Le lait maternel est essentiel pour l’enfant


Prolongement de la naissance, intimité unique, engagement du don de soi et promesse de partage, l’allaitement est un choix parfois difficile. Un choix qui n’appartient qu’à la mère. Et pourtant, qu’y a-t-il de plus naturel que l’allaitement maternel ?

Le lait maternel est essentiel pour l’enfant
Le nourrisson et le bébé tirent l’essentiel de leur énergie du glucose et donc de la transformation du lactose contenu dans le lait maternel.

Ce lait maternel contient également des protéines et surtout les acides aminés dits essentiels que l’enfant ne peut pas fabriquer.

Il contient également des lipides (graisses), sources d’énergie et de chaleur, mais surtout de nutriments pour son cerveau.

Le nourrisson présente une immaturité de certaines fonctions du foie, qui ne permet pas de transformer, comme le font les adultes, les composés lipidiques des huiles et des aliments en composés actifs.

Une famille de dérivés des graisses, les prostaglandines, ne sont pas synthétisables par le nourrisson. Or, elles sont indispensables au bon fonc- tionnement du cerveau et du système immunitaire.

Le lait maternel en contient un dérivé direct que ne contiennent pas les laits maternisés. Au fur et à mesure de l’avancée de l’allaitement, le lait de la mère s’adapte aux besoins de l’enfant.

De même que la maman oiseau prédigère les nutriments qu’elle collecte pour ses oisillons, le lait maternel est en quelque sorte prédigéré.

Par ailleurs, la taurine (un acide aminé important) est très concentrée dans le lait maternel des premiers jours, car le tout petit bébé ne peut la synthétiser, cela permet de favoriser l’évacuation du méconium lors des premiers jours et d’éviter l’ictère (jaunisse des bébés).

Lait maternisé ou lait maternel ?
> La quantité de lactose du lait maternel est plus importante que dans le lait de vache. Même si des progrès ont été réalisés dans la composition des laits maternisés, il s’agit toujours d’un pis-aller.
On sait également que les graisses se concentrent en fin de tétée et permettent ainsi une meilleure digestibilité.
> Le colostrum durant les trois à cinq premiers jours contient une très faible concentration en lactose et en graisse mais deux fois plus de protéines (IgA), indispensables à la santé intestinale et à la lutte contre les infections type gastro-entérites.
> La teneur en lipides du lait maternel est importante (40 g/l de lait) et varie tout au long de la journée, s’adaptant aux besoins de l’enfant.
> Enfin la richesse en protéines (enzymes, acides aminés, 9 à 12 g/l de lait), permet de couvrir les besoins en ces éléments nécessaires à l’élaboration des tissus de l’enfant...


Durant la lactation, la composition du lait maternel évolue (diminution des taux de protéines passant de 15 g/l à 12 g/l en six mois, des lipides de 49 à 43 g/l et augmentation du magnésium et du lactose 6 à 75 g/l). Ceci permet d’assurer une croissance harmonieuse et douce du système nerveux et immunitaire.

Le lait de la maman est unique
Rien ne peut remplacer ce breuvage car sa composition est unique : elle dépend de chaque bébé, autrement dit c’est le bébé qui conditionne la quantité des acides gras nécessaires à son cerveau et sa croissance, la quantité de lactose ou d’un autre sucre simple pour nourrir ses cellules. Ainsi, une maman qui a eu trois bébés aura trois compositions différentes de son lait. De plus, ce lait maternel contient des souches de bactéries bénéfiques qui vont prolonger la colonisation de la flore intestinale de l’enfant, flore qui n’est réellement mature qu’à l’âge de trois ans.

Est-ce que l’allaitement protège l’enfant ?
Si la durée est supérieure à 4 mois, cela protège contre les infections virales digestives (gastro-entérites), les septicémies et les méningites, les bronchiolites, également contre l’eczéma et l’asthme.

La limite de la protection provient souvent de la pauvreté de certains laits maternels en lien avec des carences en nutriments ou en micronutriments de la mère. Il convient en effet de privilégier une alimentation de la maman variée, riche en acides gras poly-insaturés.
Si les apports en fer, en calcium, en magnésium, en vitamine C sont insuffisants, le lait maternel sera lui aussi plus pauvre et donc moins protecteur.

Si la maman mange des aliments traités, dénaturés, raffinés, il y aura non seulement carences mais aussi excès de substances étrangères, toxiques (métaux lourds, pesticides...).

Aussi convient-il de suivre une alimentation la plus naturelle (biologique) et équilibrée possible avec l’usage de compléments en cas de carences.

Répercussions sur le transit intestinal de mon bébé
La fréquence des selles chez un bébé nourri exclusivement au sein peut varier de dix selles par jour à une selle par semaine.

De même la coloration, de jaune d’or à verdâtre sans que cela ne témoigne de quoi que ce soit de pathologique.

C’est le bien-être de bébé qui compte.


Dr. Régis Grosdidier & Edith Lassiat      

                        
                                                                              

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