Dans cet article, je vais tenter de vous expliquer avec des mots simples, de manière pragmatique, ce qu’est le diabète et de vous détailler ses mécanismes sans prétention médicale.
QU’EST-CE QUE LE PRÉDIABÈTE ?
On est considéré comme diabétique lorsque notre glycémie à jeun atteint ou dépasse 1,26 g lors de plus de trois analyses sanguines consécutives et espacées de quelques mois. En revanche, lorsque notre glycémie à jeun se trouve entre 1,10 g et 1,26 g, on est considéré comme prédiabétique. Il est nécessaire d’être particulièrement vigilant pour que ce prédiabète ne se transforme pas en un diabète installé.
Il faut avant toute chose en parler avec son médecin. Il est fort probable que celui-ci vous conseille de surveiller votre alimentation et de faire du sport.
LES TROIS TYPES DE DIABÈTE
L’explication la plus claire et concise que j’ai trouvée est la définition du diabète par l’Organisation mondiale de la santé : « Le diabète est une maladie chronique qui survient lorsque le pancréas ne produit pas assez d’insuline ou lorsque l’organisme n’est pas capable d’utiliser efficacement l’insuline qu’il produit. Il en résulte une concentration accrue de glucose dans le sang (hyperglycémie). »
Il existe trois types de diabète :
• Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune irréversible et se caractérise par une production d’insuline insuffisante. Il s’agit d’un dysfonctionnement organique du pancréas. Il est souvent détecté pendant l’enfance ou le début de l’adolescence et implique une prise d’insuline quotidienne. Selon l’Inserm, 10 % des personnes diabétiques sont atteintes de diabète de type 1.
• Le diabète de type 2 résulte de l’utilisation inadéquate de l’insuline par l’organisme provo- qué par une perturbation du métabolisme glucidique. Il y a des points importants à prendre en compte avec ce diabète pour tenter de le maintenir stable et qu’il n’évolue pas de façon néfaste. Une perte de poids assortie d’un régime cadré peut suffire, pour certains cas de diabète de type 2, à corriger et réguler la glycémie et peut ainsi éviter la prise d’un traitement. Il est également important, avec l’aide de votre médecin, de réduire l’apport en glucides dans votre alimentation quotidienne et idéalement de voir comment vous pouvez au maximum en sortir tous les sucres raffinés. Faire du sport est aussi une solution à la régulation de la glycémie. Le diabète de type 2 est souvent détecté autour de la quarantaine et il est très souvent héréditaire. Toujours selon l’Inserm, 90 % des personnes diabétiques sont atteintes de diabète de type 2.
• Le diabète gestationnel est une hyperglycémie détectée pendant la grossesse. Cette anomalie de la tolérance au sucre disparaît normalement après l’accouchement.
Pendant la première moitié de la grossesse, le taux de sécrétion d’insuline et la sensibilité à cette hormone augmentent. Ces réactions entraînent souvent des baisses de la glycé- mie (taux de glucose dans le sang) appelées hypoglycémies, surtout la nuit et au réveil. Durant la deuxième moitié de la grossesse, la tolérance au glucose baisse. L’augmentation des hormones sécrétées par le placenta conduit à une résistance de l’organisme à l’action de l’insuline. Pour compenser, le pancréas sécrète alors davantage d’insuline. Chez certaines femmes, le pancréas peut être déficient ; il ne parvient pas à sécréter assez d’insuline pour maintenir une glycémie normale, ce qui entraîne, à certains moments, une hyperglycémie, puis un diabète de grossesse. La glycémie augmente d’abord après les repas (hyperglycémie postprandiale), puis elle augmente même à jeun.
Le glucose, présent en excès dans le sang maternel, traverse le placenta et passe chez le fœtus, accélérant sa prise de poids et le fœtus grossit trop vite par rapport à son âge.
Le diabète gestationnel peut avoir comme conséquence un décollement du placenta, des troubles de la coagulation, une insuffisance rénale pour la mère, un accouchement prématuré, une hypoglycémie du fœtus à la naissance, une macrocomie fœtale (un poids élevé à la naissance) ou un retard de croissance du fœtus.
QUELS ORGANES DOIT-ON SURVEILLER À L’ANNONCE D’UN DIABÈTE ?
Le diabète « attaque » les vaisseaux et microvaisseaux sanguins et peut provoquer des dommages sur plusieurs organes majeurs. Cette altération des vaisseaux s’appelle l’athérosclérose et se caractérise par le dépôt d’une plaque essentiellement composée de lipides sur la paroi des artères. À terme, ces plaques peuvent entraîner une lésion de la paroi artérielle (sclérose), conduire à l’obstruction du vaisseau, ou encore se rompre, avec des conséquences souvent dramatiques. Il est important de vérifier régulièrement que le cœur, les reins, les yeux fonctionnent correctement mais également que les carotides et artères des membres inférieurs ne comportent pas d’athérosclérose. Car une altération des vaisseaux pourrait provoquer des infarctus du myocarde, des AVC, des artérites des membres inférieurs, des insuffisances rénales, des rétinopathies pouvant aller jusqu’à la cécité ou des problèmes de cicatrisation. Il est important également de vérifier le foie car l’altération des vaisseaux peut provoquer des maladies hépatiques, comme la stéatose.
QU’EST-CE QUE L’INDICE GLYCÉMIQUE ?
L’indice glycémique vous donne une indication sur la vitesse à laquelle les glucides présents dans un aliment sont assimilés dans le sang. Plus l’indice glycémique est élevé, plus les glucides vont être absorbés rapidement. Avec un aliment à indice glycémique élevé, vous allez avoir une belle montée de glycémie. Ce sont eux qui vous serviront en cas d’hypoglycémie si vous avez besoin de vous « resucrez » rapidement. À l’inverse, plus l’indice glycémique est faible, moins la montée sera brutale. Pour vous donner un exemple concret, si je mange une assiette de pâtes à base de farine de blé normale à midi (enfin une assiette... je ne dépasse jamais les 100 g de pâtes) dont l’indice glycémique est de plus ou moins 70, je vais mettre un temps fou à en gérer le sucre. Deux heures après le repas, en pleine digestion, je suis autour de 2,2 g/2,4 g de glycémie. À 18 heures, je serai aux alentours de 1,5 g. En revanche, avec la même quantité de pâtes mais cette fois-ci à base de farine complète, je suis autour de 1,6 g en pleine digestion et ma glycémie va redescendre plus vite à 18 heures, je serai encore un peu haute mais pas plus de 1,2 g.
Pour vous donnez une idée, l’indice glycémique d’un aliment est considéré comme faible entre 0 et 55, moyen entre 56 et 69 et élevé à partir de 70.
J’ai choisi dans ce livre de mentionner la quantité de glucides par plat, par personne et par ingré- dient, plutôt que l’indice glycémique total, car en tant que diabétique, je trouve que la quantité de glucides me renseigne mieux et plus rapidement. En voyant une quantité de glucides, je comprends tout de suite si un ingrédient ou un plat est riche en sucres et je peux réajuster mes apports. L’indice glycémique est pour moi une indication plus abstraite, d’autant qu’il peut varier en fonction de différents critères (l’absorption lors d’un repas de fibres, de gras ou de protéines, le métabolisme d’une personne, le temps de cuisson d’un aliment (plus on cuit un aliment plus son indice glycémique augmente) ou sa maturité (par exemple, un fruit mûr aura un indice glycémique plus élevé).
POURQUOI EST-IL IMPORTANT DE MANGER DES FIBRES LORSQUE L’ON EST DIABÉTIQUE ?
Il est important de manger des fibres car celles-ci vont avoir en quelques sortes un rôle de filtre dans l’absorption des sucres dans le sang. Les fibres vont faire barrage et le sucre sera absorbé moins rapidement. Lorsque l’on est diabétique, il est recommandé de consommer un maximum de fibres, entre 30 et 50 g par jour. Les aliments dont l’indice glycémique est faible sont riches en fibres. Les fibres nourrissent également les bonnes bactéries intestinales et participent à la santé du microbiote. Il existe deux catégories de fibres, les fibres solubles dans l’eau et les fibres insolubles :
• Les fibres solubles vont former une sorte de gel au contact des liquides. Cela va aider à ralentir l’assimilation des glucides, diminuer l’absorption des graisses et du cholestérol et aider à réguler le transit intestinal. Celles-ci sont présentes dans les fruits et légumes contenant de la pectine (comme la pomme, la poire ou la mangue) ou riches en mucilages (comme les gombos ou la courgette).
• Les fibres insolubles vont agir comme des éponges. Elles aident à augmenter le volume des selles en cas de constipation et à capter l’eau du tube digestif en cas de diarrhée mais aussi à stimuler les mouvements des intestins. Ces fibres de cellulose, d’hémicelluloses et de lignine sont présentes dans les céréales complètes, les légumineuses (lentilles, pois chiches, etc...), les noix et les graines ou certains fruits et légumes comme les haricots verts ou la banane.
Annabelle Schachmes
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