L'association environnementaliste, Générations Futures, vient de publier un énième « rapport EXPPERT », cette fois-ci sur les résidus de pesticides dans l'eau du robinet. A l'instar de ses précédentes publications, ces quelques pages ne sont qu'une trituration de chiffres visant un seul but : servir une communication marketing qui sape le travail remarquable des agriculteurs français.
Si la base de données dont se sert Générations Futures pour faire son rapport est parfaitement officielle, le « travail d'analyse » est quant à lui totalement orienté. A titre d'exemple, la liste des perturbateurs endocriniens retenue par Générations Futures (base de données TEDX de Théo Colborn) est par ailleurs complètement obsolète car une définition permettant de caractériser ces composés et leurs propriétés PE est en vigueur à l'échelle européenne depuis novembre 2018... Objectif : en sortir des pourcentages desquels le grand public pourra en déduire qu'il serait empoissonné par l'eau du robinet.
Or, ces données sont parfaitement rassurantes sur la question des pesticides. En effet :
- Sur 273 447 prélèvements mentionnés par Générations Futures en 2019, « 8 835 ont révélé la présence d'au moins un résidu de pesticide au-delà des limites de quantifications », soit... 3,2 % !
- « L'eau du robinet est de bonne qualité » selon le service public d'information sur l'eau [1]. Les programmes de contrôle de la qualité de l'eau du robinet donnent lieu, chaque année, à la réalisation de plus de 16,5 millions d'analyses, ce qui fait de l'eau du robinet la denrée alimentaire la plus contrôlée en France. Les contrôles sanitaires drastiques ont été considérablement renforcés ces dernières années. En 2000, 50 paramètres physico-chimiques étaient recherchés. En 2019, ils étaient au nombre de 596 [2] !
- Détection de traces de résidus à des quantités infinitésimales ne veut pas dire dépassement du seuil réglementaire de potabilité et encore moins risque pour la santé: l'eau du robinet est, dans la quasi-totalité des cas, tout à fait propre à la consommation. D'ailleurs, Générations Futures omet volontairement de rappeler qu'un seuil réglementaire établi à 0,1 µg/L pour une substance phytosanitaire (soit l'équivalent d'un sucre dans une piscine olympique !) est instauré pour garantir le contrôle et la sécurité sanitaire de l'eau de boisson. Une analyse simpliste sur la seule base de quantifications n'est absolument pas pertinente compte-tenu des performances analytiques actuelles proposées par les laboratoires.
- Les principales substances détectées sont d'anciennes molécules retirées du marché compte-tenu de leur rémanence. Les molécules actuellement à la disposition des producteurs ont été autorisées après une évaluation très approfondie de ce critère.
- D'autres problématiques ne sont jamais abordées par Générations Futures, sans doute parce qu'elles ne servent pas ces objectifs marketing. C'est le cas par exemple des résidus médicamenteux et contraceptifs sur certains territoires induisant potentiellement des effets de perturbation endocrinienne.
Le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France rappelle que la qualité de nos eaux souterraines, de surface et de l'eau du robinet est en constante amélioration. Preuve en est le retour d'espèces aquatiques, dans nos fleuves et rivières, alors que celles-ci sont particulièrement sensibles à toute forme de pollution [3].
Le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France alerte enfin sur la nécessité d'analyser scientifiquement le rapport de Générations Futures et non de répéter les conclusions de cette ONG militante. Les scientifiques compétents, capables d'analyser de telles données ne manquent pas !
Le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France rassemble des producteurs travaillant en agriculture biologique et raisonnée. Membres de toutes les filières et de toutes les associations professionnelles, ils sont confrontés à un même problème majeur : protéger leur récolte de manière efficace et dans le respect de l'environnement. En 2007, ils ont décidé de réunir leurs efforts pour sensibiliser l'opinion et les pouvoirs publics à cette menace qui pèse sur la production hexagonale et aux moyens d'y remédier. Le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France ne se substitue pas plus qu'il ne concurrence les organisations professionnelles ; il n'a que pour but de les compléter avec le souci, partagé par tous, de l'efficacité.