LA MALADIE SURVIENT ÉGALEMENT SI ON SUIT EXCLUSIVEMENT SES ÉMOTIONS



Comme le corps peut réprimer le système limbique pour pouvoir survivre au niveau émotionnel, l’inverse est également possible : le cerveau émotionnel a la capacité de désactiver le lobe frontal, la partie du néo-cortex qui est la plus développée chez l’homme. Dans le cas d’un stress très important, le lobe frontal ne réagit par exemple plus et votre comportement n’est plus rationnel, mais vos réflexes et vos instincts vont régir votre mode de vie. Tout cela a un rapport avec les lois de Darwin et la génétique. Dans des situations représentant une menace pour la vie, le système limbique, qui se concentre sur la survie, a la priorité sur la pensée cognitive. Chez nos prédécesseurs, ce système d’alarme revêtait une importance capitale, mais aujourd’hui, au vingt-et-unième siècle, ce réflexe de survie est encore extraordinairement utile dans la vie quotidienne. Toutefois, si nos émotions sont trop violentes, la déconnexion du cerveau cognitif peut être dangereuse, parce que nous perdons le contrôle de nos pensées et nous ne sommes plus en mesure de faire correspondre notre comportement à notre propre intérêt et nos objectifs à long terme. En d’autres termes : nous pouvons faire des choses stupides.

Si nous sommes irrités, si nous sommes dépressifs ou si nous devons faire face à d’importants traumatismes émotionnels, nous ne fonction- nons plus normalement. Nous allons réagir de manière excessive ou faire un blocage. Cela se manifeste par exemple par un syndrome de stress post-traumatique ou par une hyperventilation (crises de panique, avec une respiration très accélérée). Cela arrive parce que le système limbique reprend pour ainsi dire le contrôle sur toutes les fonctions corporelles : le rythme cardiaque s’emballe, les sueurs froides font leur apparition, la pression sanguine augmente, la digestion est complète- ment perturbée, etc. Le système endocrinien est également entièrement perturbé. En raison des poussées d’adrénaline extrêmes (lors des crises d’angoisse), les fonctions cognitives sont déconnectées (vous ne pensez plus normalement ou plus du tout).



SYMPTÔMES VAGUES, DIAGNOSTIC COMPLIQUÉ
Il est important de savoir que dans le cas de la dysbiose, nous constatons des problèmes digestifs dans seulement cinquante pour cent des cas (constipation, diarrhées, sensation de ballonnements, crampes intestinales, ulcère de l’estomac, aigreurs, mauvaise haleine, flatulences). Dans cent pour cent des cas, nous constatons cependant des symptômes neurologiques (maux de tête, fatigue constante, dépression, angoisse, pessimisme, instabilité, confusion, problèmes de mémoire, sommeil perturbé, envie exagérée de sucreries). L’on rencontre aussi moins fréquemment, quoiqu’il s’agisse toujours de signes de dysbiose, une langue chargée, des pellicules, des démangeaisons sur le corps, des pertes blanches, des mycoses récurrentes (infections vaginales), changements d’humeur, allergies répétées, production inhabituelle de glaires, sueurs nocturnes. Comme vous pouvez le remarquer, il s’agit le plus souvent de symptômes vagues ou de signes cliniques vagues, qui ne permettent pas au médecin de poser rapidement un bon diagnostic, sans examen complémentaire.

Erna (42 ans) était l’une de mes premières patientes lorsque j’ai recommencé à pratiquer la médecine après mon burn-out. Jusqu’il y a deux ans, c’était une employée discrète dans une banque. Elle vivait une vie correcte, mais ennuyeuse : son travail ne lui apportait pas directement de satisfac- tion, et chez elle, la vie n’était pas non plus très captivante ou comblée : elle était mariée à un homme dominateur, qui ne tenait pas en haute estime la fidélité conjugale.

« J’ai un bon salaire et c’est la seule raison pour laquelle cela fait dix- sept ans que je continue à faire ce travail, mais je m’ennuie pendant toute la journée. Je regarde constamment ma montre pour vérifier qu’il n’est pas encore cinq heures », m’a-t-elle raconté. « Je manque de créativité et d’initiative. J’ai l’impression que je peux faire plus que ce travail ennuyeux. Et ce n’est certainement pas chez moi que je peux m’y atteler, car mon mari me scie les côtes avec ses problèmes. On dirait qu’il me vide au lieu de me remplir d’énergie. »
Lorsque j’ai vu Erna pour la première fois, cela faisait déjà deux ans qu’elle était en congé maladie. Le diagnostic du SFC avait été posé dans un centre universitaire. Au cours de ces deux ans, elle a essayé toutes sortes de thérapies (thérapie comportementale cognitive, cures d’antibiotiques par le biais de perfusions, thérapie du mouvement, thérapie par chélation [perfusions contre les toxines] et thérapies alternatives telles que l’acupuncture et l’homéopathie). « C’est la dernière chose que je veux tenter », disait- elle. « Tout ce que j’ai essayé jusqu’à présent n’a rien donné. J’ai seulement perdu beaucoup d’argent. » La première impression que j’ai eue d’Erna est celle d’une femme avec un visage marqué, une femme qui n’a pas la moindre once de joie en elle. Une personne qui « survit » au lieu de vivre. Une personne qui se traîne dans la vie.

Elle raconte qu’elle se sent fatiguée depuis sa puberté. « Je pouvais faire moins que mes amis. Pendant les cours d’éducation physique, je devais décrocher parfois en plein milieu du cours et à la fin de la journée, je baillais en classe. Ces dernières années, cette fatigue est devenue encore plus frappante, après plusieurs anesthésies générales (pour de petites opérations, telles qu’une hernie inguinale et un problème d’appendice). Après quelque temps, cela a évolué pour devenir une fatigue extrême et toutes sortes d’autres plaintes se sont ajoutées : j’ai un côlon spastique et je souffre de constipation, et ensuite de diarrhées. Mes cycles menstruels sont irrégu- liers. J’ai une tension artérielle très faible. Je suis très frileuse. J’ai une peau sèche et mate et mes cheveux, qui ondulaient légèrement auparavant, sont tout à fait raides. En deux ans, j’ai certainement perdu huit kilos. En été, mes mains et mes pieds gonflent. J’ai facilement des réactions allergiques au niveau de la peau et ma libido se réduit à néant. »

 

                                                                                         
     Dr. Peter Aelbrecht 

Si cet extrait vous a intéressé,
vous pouvez en lire plus
en cliquant sur l'icone ci-dessous 

Homo energeticus