La fibromyalgie : de nombreux facteurs déclenchants

Ce « terrain psycho-émotionnel » ne suffit pas pour que la maladie se déclare. D’autres critères, plus physiques, se retrouvent fréquemment chez les patients, que ce soit avant l’apparition de la maladie (facteurs déclenchants) ou après qu’elle soit installée (facteurs d’amplification des symptômes).
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Ce « terrain psycho-émotionnel » ne suffit pas pour que la maladie se déclare. D’autres critères, plus physiques, se retrouvent fréquemment chez les patients, que ce soit avant l’apparition de la maladie (facteurs déclenchants) ou après qu’elle soit installée (facteurs d’amplification des symptômes).

Une prédisposition génétique semble impliquée. Entendons-nous bien : personne n’a identifié un gène de la  fibromyalgie, et on ne peut pas parler à son sujet de maladie génétique. Cependant, il semble qu’il existe un « terrain génétique » favorisant l’apparition de la maladie. Ainsi, une étude effectuée sur des jumeaux a montré que lorsque l’un d’eux est touché, l’autre a huit fois plus de risques de l’être également (par rapport à un sujet lambda). Certaines familles comptent dans leurs rangs plusieurs  fibromyalgiques, ce qui semble confirmer cette prédisposition. Mais cela ne suffit pas pour que la maladie se déclare. D’autres éléments se rencontrent fréquemment dans l’histoire des patients.
• Un traumatisme physique peut faire office de facteur déclenchant. Il peut s’agir d’un accident (par exemple un traumatisme du rachis cervical après un accident de voiture), une infection virale ou bactérienne violente (digestive, urinaire, pulmonaire...) ou durable (comme la maladie de Lyme). Une intervention chirurgicale peut produire le même effet, tout comme un traitement lourd (chimiothérapie).
• Les agressions environnementales sont parfois impliquées, car les sujets souffrant de  fibromyalgie sont hypersensibles aux messages sensoriels (voir ci-dessus). Les personnes qui vivent dans un milieu particulièrement bruyant, par exemple, voient augmenter leur risque de déclencher la maladie. En plus, ces patients sont généralement plus sensibles que la moyenne à la pollution électromagnétique.
• Un choc psycho-émotionnel violent peut également constituer un facteur déclenchant, qui entraîne un état dépressif, une anxiété chronique, des bouffées d’angoisse... Voire parfois les trois à la fois ! Ainsi, un deuil peut favoriser l’apparition des douleurs, tout comme une perte d’emploi, un divorce difficile, une agression sexuelle, une situation professionnelle de harcèlement moral...
• Enfin, un état de stress latent et mal géré finit par déséquilibrer le système d’adaptation du corps (notamment au niveau de la production neuro-hormonale et du système nerveux autonome). Certaines personnes ont du mal à affronter les grands stress et mettent en place des conduites d’évitement ou de dénégation, au lieu d’accompagner le processus de récupération psycho-émotionnelle. Le stress « s’enkyste » au lieu de se dissoudre progressivement, ce qui ampli e les réponses biochimiques de l’organisme, provoquant des désordres physiologiques parfois extrêmes.

Vous le voyez, même lorsque l’on tente d’observer la  fibromyalgie sous un angle physique, il est difficile de faire abstraction des facteurs psycho-émotionnels qui sont toujours présents. La  fibromyalgie touche l’être tout entier (corps, mental et émotions), et c’est cet être global qu’il conviendra de soutenir et de soigner pour faire refluer les symptômes. Nous y reviendrons...

Marie Borrel


 

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