La drunkorexie est un phénomène de société qui prend de l’ampleur, notamment chez les jeunes. Elle se caractérise par un comportement qui consiste à réduire fortement l’apport alimentaire pour compenser les calories issues de la consommation d’alcool. Cette pratique traduit une double problématique : la pression liée à l’image corporelle et le désir de profiter des effets de l’alcool sans « prendre de poids ». Bien qu’encore méconnue du grand public, ce phénomène est désormais étudiée par les spécialistes de la santé et soulève de réelles inquiétudes.

Un phénomène ancré dans les habitudes des jeunes

Chez les jeunes, la drunkorexie est souvent liée aux sorties festives, aux soirées étudiantes et à la pression sociale véhiculée par les réseaux. La recherche d’une silhouette conforme aux standards idéalisés conduit certains à se priver de repas pour « économiser » des calories et les remplacer par l’alcool. Cette tendance, souvent banalisée, révèle cependant un rapport déséquilibré à l’alimentation et à la consommation d’alcool. Elle illustre les contradictions d’une génération en quête d’acceptation sociale mais exposée à des injonctions esthétiques permanentes.

Les dangers physiques et psychologiques

Si cette attitude attire l’attention des professionnels de santé, c’est en raison des nombreux dangers qu’elle entraîne. La privation alimentaire fragilise l’organisme, entraîne des carences en nutriments essentiels et accentue les effets nocifs de l’alcool sur le foie, le cœur et le système nerveux. Sur le plan psychologique, elle nourrit un cercle vicieux où se combinent restriction, perte de repères et comportements addictifs. À long terme, la drunkorexie peut favoriser le développement de troubles alimentaires plus graves et compromettre la santé mentale des jeunes concernés.

Une prise de conscience nécessaire

Pour endiguer ce phénomène de société, l’information et la prévention sont essentielles. Les jeunes doivent comprendre que la drunkorexie n’est pas une solution, mais bien un danger pour leur santé et leur équilibre. Les campagnes de sensibilisation menées dans les établissements scolaires et universitaires, ainsi que le rôle des professionnels de santé et des familles, sont des leviers indispensables. La mise en lumière de ce comportement permet de le nommer, de l’expliquer et d’offrir des alternatives plus saines pour gérer à la fois les sorties festives et le rapport au corps.

La drunkorexie est bien plus qu’une mode passagère : c’est un phénomène de société qui reflète les tensions et les contradictions auxquelles les jeunes sont confrontés. En voulant concilier consommation d’alcool et contrôle du poids, certains mettent leur santé en danger. Il est donc crucial d’en parler, de sensibiliser et d’accompagner pour prévenir les risques. En développant une culture du bien-être et du respect de soi, il est possible de limiter l’impact de ce phénomène et d’offrir aux jeunes des repères plus équilibrés pour leur avenir.