L’épidémie ne faiblit pas, les gestes barrières doivent être mieux respectés à l’occasion des fêtes


Publié chaque semaine, le point épidémiologique relatif à la surveillance de la Covid-19 présente une analyse détaillée des différents indicateurs mis en place par Santé publique France et son réseau de partenaires pour suivre l’évolution de l’épidémie et orienter les décisions publiques. En semaine 51 (14 au 20 décembre), le virus circule toujours : en comparaison de la semaine 50 le nombre de nouveaux cas confirmés augmente de + 23%, l’activité de dépistage de +74% et les indicateurs hospitaliers se stabilisent à un niveau élevé. Les résultats de la vague 19 de CoviPrev montrent qu’à l’exception du port du masque qui reste à un niveau élevé, l’adoption systématique d’une partie des mesures de prévention est à la baisse.

 
Une circulation virale toujours préoccupante à la veille des fêtes
En semaine 51, le nombre de cas confirmés augmente de 23% avec 98 280 nouveaux cas versus 80 104 en semaine 50. Cette augmentation observée depuis deux semaines (+10% entre semaine 50 et semaine 49) est associée au moins en partie à une très forte augmentation du recours au dépistage.

Explosion du dépistage : comment bien lire les indicateurs ?
A l’approche des fêtes de fin d’année, de nombreuses personnes ne présentant aucun symptôme ont voulu se faire tester avant de se réunir en famille. En semaine 51, 2 272 074 personnes ont été testées pour le SARS-CoV-2 versus 1 304 856 en semaine 50, soit une augmentation de +74 %. La moitié des tests pratiqués concerne des personnes ne présentant pas de symptômes.

Dans la situation actuelle avec une circulation virale importante, la forte augmentation des tests a des conséquences sur les indicateurs, notamment le taux de positivité qui est orienté à la baisse compte tenu de l’augmentation importante du nombre de personnes testées.  Le taux d’incidence tient compte de ces deux indicateurs (taux de dépistage et taux de positivité).

Les nouvelles hospitalisations et admissions en réanimation, toujours à des niveaux élevés, se stabilisent pour la deuxième semaine consécutive avec 8 672 nouvelles hospitalisation et 1 156 nouvelles admissions en réanimation en semaine 51 contre 8 608 et 1 146 en semaine 50, +1% respectivement.

Le nombre de nouveaux décès liés à la COVID-19, incluant les décès survenus à l’hôpital et en établissements médico-sociaux, restait également très élevé en semaine 51. Ce nombre était stable en semaine 50, après consolidation des données. L’évolution des décès de la semaine 51 reste à confirmer du fait du délai de consolidation plus long des données de mortalité notamment pour les décès survenus en établissements médico-sociaux. En semaine 50, le nombre des décès survenus en milieu hospitalier est en diminution.


Respect des gestes barrières : seul moyen de se protéger et protéger ses proches
La situation épidémique observée en semaine 51 appelle à respecter scrupuleusement les mesures de prévention dans la sphère privée comme en collectivité à la veille des fêtes de Noël. La vague 19 (14 - 16 décembre) de l’enquête CoviPrev montre que les Français ont intégré la recommandation de « maximum 6 adultes à table pour les fêtes » : 83% des personnes interrogées ont déclaré qu’elles allaient fêter Noël avec au maximum 6 adultes, tout comme 92% au Nouvel an.

L’adoption systématique des mesures de prévention doit être scrupuleusement respectée. Le port du masque reste à un niveau élevé par rapport à la vague 18, alors qu’un relâchement est observé particulièrement chez les 35-49 ans dans l’adoption systématique de certaines mesures comme par exemple se laver les mains (68% vs 76%), tousser dans son coude (64% vs 70%), saluer sans se serrer les mains et éviter les embrassades (78% vs 84%), garder une distance d’au moins 1 mètre (52% vs 60%).

 
Un impératif : une information accessible sur la vaccination
A quelques jours du déploiement de la vaccination contre la COVID-19, l’enquête CoviPrev apporte des informations sur les intentions de vaccination de la population. En vague 19, moins de la moitié des personnes interrogées (40%) répondait vouloir certainement ou probablement se faire vacciner contre la COVID-19 alors que 53% disaient avoir l’intention de le faire en vague 17 (04-06 novembre).

Toutefois, même si l’adhésion est également en baisse chez les personnes âgées de 65 et plus (61% en vague 19 vs.72% en vague 19), elle reste majoritaire dans cette tranche d’âge. Parmi les 1 194 personnes (60%) qui ne souhaitaient pas être vaccinées, les raisons citées le plus souvent pour ne pas le faire étaient : « les nouveaux vaccins ne sont pas sûrs » (82%). Les résultats largement disponibles concernant l’efficacité du vaccin contre la COVID-19, ainsi que la tolérance et la sécurité d’emploi des essais cliniques des deux premiers vaccins ne semblent pas convaincre les personnes interrogées. Il est donc primordial de faciliter l’accès à l’information sur les vaccins et la vaccination (stratégie vaccinale, sécurité des vaccins…).

Dans cet objectif, le site Vaccination Info Service a créé un espace dédié qui sera régulièrement mis à jour en lien avec les différents acteurs impliqués.


Nouveau variant du Covid-19  
Un nouveau variant du SARS-Cov2 a été identifié au Royaume-Uni. Les informations préliminaires relatives aux données épidémiologiques et virologiques britanniques suggèrent une transmissibilité plus importante de ce variant dans le Sud-Est de l’Angleterre, qui aurait progressivement remplacé les autres virus circulants. En l’état des connaissances scientifiques, rien n'indique toutefois que le nouveau variant entraîne une augmentation de la gravité de l'infection.

En France, des mesures sont en cours de déploiement afin d’identifier la présence et la circulation de ce nouveau variant au travers des données de séquençage des virus.
Des conduites à tenir sont en cours de diffusion auprès des différents acteurs de la prise en charge des patients et du diagnostic pour faire face à cette situation. Les prochains points épidémiologiques pourront donner plus d’informations.