Infertilité masculine : Trois résultats d'études IVI permettront d'améliorer le taux de grossesse en cas d'infertilité masculine

L’homme est la principale cause dans 40 % des cas d’infertilité

Il existe une corrélation entre la mauvaise qualité de spermatozoïdes due à des anomalies chromosomiques et génétiques, et un faible taux de grossesse

Deux tests simples permettent d’améliorer le diagnostic des cas d’infertilité masculine
Paris, 10 juillet 2017 - On estime que 15 % de la population mondiale a des difficultés pour concevoir un enfant ; l’infertilité, cependant, demeure un sujet tabou. Dans le passé l’infertilité était attribuée à la femme. Le côté positif de cela a été que la recherche et les nombreux traitements de la fertilité se sont concentrés sur elles. Cependant, le nombre de cas dans lesquels l’infertilité du couple a pour cause un problème venant de la femme (4 cas sur 10) est le même pour les hommes – ainsi les progrès dans la sélection des spermatozoïdes sont également essentiels pour améliorer les résultats des traitements de procréation assistée.

Lors du Congrès annuel de l’ESHRE, qui s’est tenu du 2 au 5 juin dernier à Genève, l’Institut Valencienne d’Infertilité (IVI) a présenté les conclusions de trois études visant à améliorer le diagnostic et le traitement de l’infertilité masculine.

Actuellement, lors d’une première consultation, un spermogramme est effectué aux hommes à partir d’un échantillon de sperme. Cette procédure « n’analyse pas les facteurs qui influent sur la qualité du sperme au-delà de la concentration des spermatozoïdes (présents ou non), de leur mobilité et de leur aspect morphologique », explique la Dr Cristina González, coordinatrice des Laboratoires d’Andrologie d’IVI et Directrice du Laboratoire d’Andrologie et de la Banque de Sperme de l’IVI de Séville.

L’analyse du sperme ne prend pas en compte le nombre de chromosomes haploïdes, ni la qualité ou la quantité de matériel génétique des spermatozoïdes. Bien qu’ils ne soient pas considérés comme anormaux, certains changements chromosomiques - polymorphismes et inversions - sont la cause d’une mauvaise qualité du sperme et des taux de grossesse plus faibles, selon les résultats de l’étude menée par le Dr González. Les détecter chez un patient est simple : il suffit d’effectuer un caryotype - une photographie de tous les chromosomes d’une cellule - à l’aide d’une analyse de sang, un test de routine déjà effectué auprès de tous les couples au début des traitements de procréation, et qui permet d’anticiper les difficultés pour parvenir à une grossesse.

Un autre test qui améliore le diagnostic de l’infertilité masculine porte sur le contenu de l’ADN du sperme – ploïdie spermatique - par cytométrie de flux, une technique qui consiste à projeter une lumière laser sur les cellules permettant l’analyse des différentes caractéristiques cellulaires, comme par exemple la morphologie, selon le marqueur utilisé. Pour effectuer ce test, le même échantillon initial de sperme destiné au spermogramme peut être utilisé. Il s’avère que, selon une étude menée par le Dr Alberto Pacheco, directeur du Laboratoire d’Andrologie d’IVI de Madrid, une teneur anormale en ADN du sperme influe sur la qualité de l’embryon.

Lorsque les spermatozoïdes sont générés dans les testicules, leur contenu génétique est réduit afin que, une fois l’ovule fécondé, l’embryon qui en résulte ne reçoit pas d’information génétique en trop, et c’est là où l’échec peut parfois arriver. « Avec cette étude, nous avons pu observer les cellules subploïdes chez les patients dans 20 % des cas, un taux bien supérieur aux 8 % détectés parmi le groupe des donateurs », explique le Dr Pacheco, qui souligne l’importance de cette découverte en raison de ses conséquences sur le taux de fécondation et le pourcentage d’embryons viables pour le transfert.

Lors du congrès ESHRE, le Dr Nicolás Garrido, directeur de la Fondation IVI, a également présenté les résultats d’une méta-analyse réalisée en collaboration avec deux centres de procréation assistée au Brésil, et qui peut conduire à une amélioration de l’efficacité des traitements pour obtenir une grossesse. Avec la fécondation in vitro, les spermatozoïdes sont généralement obtenus par éjaculation, même dans le cas d’hommes avec un faible nombre de spermatozoïdes et ceux qui présentent des lésions ou des blessures dans leur matériel génétique, ce qui est également connu sous le nom de fragmentation de l’ADN.

Toutefois, il a été détecté que cette fragmentation est réduite de 24 % lorsque le sperme obtenu par biopsie testiculaire, ce qui se traduit par une meilleure qualité et donc de meilleures probabilités de grossesse, une diminution des  fausses couches et un taux plus élevé de nouveau-nés vivants, des progrès qui justifient la réalisation d’une biopsie dans ces cas.

« C’est une procédure plus invasive, mais qui devra être envisagée dans des cas spécifiques. La biopsie testiculaire permet d’obtenir des spermatozoïdes à un stade antérieur, dans lequel les lésions n’ont pas encore eu lieu. Cela se pratique en chirurgie ambulatoire avec anesthésie locale et avec une récupération de seulement quelques heures », explique le Dr Garrido.

La recherche est l’un des piliers de l’IVI et de sa Fondation, qui, à travers de multiples projets, cherche à élargir les connaissances sur le facteur masculin et son impact dans les traitements de procréation assistée.
 
 
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IVI, fondée en 1990, est la première institution médicale en Espagne   entièrement dédiée à la reproduction assistée. Depuis cette date, IVI a contribué à la naissance de plus de 160.000 enfants grâce à la mise en œuvre de méthodes de reproduction assistée particulièrement innovantes. Début 2017, IVI a fusionné avec RMANJ, devenant ainsi le plus grand groupe de reproduction assistée au monde avec plus de 70 cliniques dans le monde.
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