Fongicides de la famille des SDHI : nouvelle étude sur leur dangerosité, nouvelles données sur leur présence dans l'alimentation


Alors qu’une nouvelle étude montre leur dangerosité pour l’homme, Générations Futures publie des données exclusives sur leur présence fréquente dans l’alimentation des français !

L’équipe de chercheurs et de médecins qui avaient lancé une alerte sur les fongicides de la famille des SDHI en avril 2018 viennent de publier une nouvelle étude(1) dans la revue Plos One.

Cette étude montre clairement la toxicité des SDHI pour les cellules humaines ou animales, et pas seulement pour celles des champignons visés par les traitements ! Elle montre également que les cellules de patients atteints d’Alzheimer ou de maladies mitochondriales sont plus sensibles aux SDHI, et donc que cette catégorie de la population est encore plus à risque. Les auteurs appellent l’Anses à réagir vite en révisant ses autorisations pour les produits contenant ces substances.

Générations Futures exprime également sa vive inquiétude par rapport à ces pesticides SDHI . Cette inquiétude est d’autant plus vive que Générations Futures est en mesure de publier aujourd’hui une analyse exclusive réalisée à partir de données officielles de la DGCCRF de 2017 sur les résidus de pesticides dans les aliments végétaux qui montre une forte présence des SDHI dans les résidus de pesticides.

Les chiffres :

6 résidus de fongicides SDHI ont été détectés dans l’alimentation végétale française, à savoir : le boscalid, le flupyram, le flutolanil, le fluxapyroxade, le bixafen et le mépronil.
Le résidu de pesticide retrouvé le plus souvent dans les aliments végétaux consommés en France est un SDHI : le boscalid, retrouvé dans 7,43% des échantillons analysés ! Le fluopyram est le 19eme résidu le plus retrouvé, présent dans 2,42% des échantillons analysés. Les 4 autres sont moins fréquemment présents.
Au total les résidus de fongicides SDHI réprésentent 7,34% de tous les résidus de pesticides retrouvés dans les aliments végétaux en France en 2017 ! Mais cette proportion est différente selon la zone de production des aliments testés. Dans les aliments produits en France les résidus de SDHI représentent ainsi 12,27% des résidus de pesticides, dans ceux produits dans le reste de l’Europe cette proportion passe à 12,57%. Par contre la part des SDHI dans les résidus de pesticides des aliments produits hors de l’UE tombe à 2,16%. (voir tableau ci-dessous)

Tableau Générations Futures selon données DGCCRF 2017

« Prenant en compte l’alerte scientifique renouvelée par les chercheurs français et les données de la DGCCRF montrant la forte présence de résidus de pesticides SDHI dans les aliments végétaux en France, Générations Futures demande l’application du principe de précaution et donc le retrait des Autorisation de mises en marché des produits contenant des substances actives de la famille des SDHI. » Déclare François Veillerette, directeur de Générations Futures « De plus cette affaire montre clairement le décalage entre la science fondamentale, incarnée par l’équipe de l’Inserm à l’origine de cette publication sur les SDHI, et les lignes directrices utilisées par les agences qui n’intègrent pas les dernières données scientifiques disponibles. Il est urgent de remédier à cette situation en mettant en œuvre des dispositifs permettant d’intégrer rapidement les alertes scientifiques comme celle sur les SDHI ! » Ajoute t’il.

1. Evolutionarily conserved susceptibility of the mitochondrial respiratory chain to SDHI pesticides and its consequence on the impact of SDHIs on human cultured cells  Plos One 7 nov 2019. https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0224132