Douleurs et neurosciences



Le cerveau et le système nerveux sont étroitement impliqués dans les messages douloureux, quelle que soit l’origine de la souffrance, qu’elle soit clairement identifiée ou pas. Comment s’étonner, alors, que les neurosciences s’y soient intéressées de près ? Depuis une trentaine d’années, des pas de géant ont été effectués dans la compréhension des mécanismes de la douleur, mais aussi dans la mise au point d’outils thérapeutique simples et efficaces. Tout cela grâce aux chercheurs en neurosciences !

Les neurosciences : c’est quoi ?
Avant toute chose, essayons de comprendre ce que recouvre le terme « neurosciences », souvent utilisé dans le langage courant mais rare- ment bien compris. Ce terme est apparu à la fin des années 1960. Il désignait à l’origine l’étude du système nerveux central à travers son activité bioélectrique (les signaux que l’on repère sur les tracés d’un électroencéphalogramme). D’abord marginal, il a été officialisé après les travaux de deux prix Nobel, David Hubel et Torsten Wiesel*. Depuis, le terme a fait florès.

Vous avez certainement déjà remarqué que l’on emploie ce terme au pluriel (les neurosciences), alors que les autres disciplines scientifiques se déclinent au singulier (la neurologie, la rhumatologie, la gastro-entérologie, voire la génétique ou la chimie moléculaire). C’est que les neurosciences constituent un carrefour où se rejoignent différentes « matières » de recherche. Elles impliquent que des chercheurs issus de cursus différents travaillent ensemble et collaborent à un projet commun : percer les mystères de notre système nerveux central. Celui-ci comprend le contenu de notre boîte crânienne (l’encéphale), notre moelle épinière (une « autoroute » où circulent les informations nerveuses avant de se diffuser dans l’ensemble du corps), notre système nerveux autonome (celui qui gère nos activités inconscientes comme la respiration ou la digestion) et nos organes sensoriels.
Ainsi, les neurosciences regroupent des approches aussi différentes que la neurologie, la neuroanatomie, la neurophysiologie, la neuroradiologie, la psychobiologie, la neuropsychiatrie... Voire la psychologie et les sciences cognitives. Au sein des neurosciences, toutes ces disciplines se croisent, s’influencent et se complètent. A émergé de ce carrefour inédit un ensemble d’applications pratiques que l’on réunit sous le nom de « neurosciences appliquées ».

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À L’intérieur d’un crâne
Le développement des neurosciences doit beaucoup aux techniques d’imagerie médicale de plus en plus sophistiquées dont certaines permettent de voir le cerveau « en activité ». pet scan, scintigraphie, Irm... ont considérablement fait avancer la compréhension du fonctionnement cérébral, mais aussi l’efficacité des techniques antidouleur issues des neurosciences appliquées.

prenez l’exemple d’une respiration ou d’une relaxation. en observant le cerveau de la personne pendant qu’elle l’ef- fectue, il est possible de visualiser « en direct » les zones du cerveau qui s’animent et la manière dont elles le font. Les spécialistes peuvent ainsi évaluer l’efficacité de l’exercice in vivo
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Quelques études parmi d’autres...
Pour vous donner une idée de l’impact des neurosciences sur la compréhension et la prise en charge de la douleur, le plus simple est de vous présenter quelques études (parmi beaucoup d’autres !).
En 2016, une étude a été publiée dans le Journal of pain*. Elle portait sur des patients atteints de syndrome douloureux régional complexe (SDRC). Cette appellation désigne un ensemble de douleurs intenses qui persistent très longtemps après un traumatisme bénin.

Docteur Yann Rougier / Marie Borrel

 

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