Doit-on s'alimenter différemment si on est diabétique ?

J’ai vu passer sur les réseaux sociaux une campagne (lancée je crois par l’association d’aide aux jeunes diabétiques) que j’ai trouvée juste parfaite pour expliquer aux gens la gestion du diabète de type 1. La campagne invite les internautes à poster une vidéo dans laquelle ils pratiquent une activité de la vie quotidienne tout en maintenant en équilibre dans l’air un ballon bleu. Eh bien pour un diabétique de type 2, c’est exactement la même chose, c’est-à-dire qu’il faut vivre sa vie de tous les jours tout en maintenant équilibré ce diabète que l’on ne voit pas.

Faire trois repas par jour permet selon moi de maintenir cet équilibre invisible. Chaque grignotage est un potentiel risque de déséquilibre. Il est donc important de les éviter au maximum. Lorsque vous avez envie de grignoter, posez-vous toujours cette question : « Est-ce que ça en vaut la peine ? » car vous risquez fortement de mettre à mal bon nombre d’efforts faits dans la journée. À la découverte de mon diabète, mon médecin a préconisé de manger environ 65 g de glucide par repas. En règle générale, lorsque l’on est diabétique de type 2, non insulinodépendant, il faut essayer de ne pas manger plus de 200 g de glucides par jour, tout en équilibrant les quantités de lipides et de protéines. Croyez-moi, pour la personne que je suis, ça va très vite ! Deux tranches de pain de mie contiennent 20 g de glucides ou 100 g de pâtes complètes sans sauce 65 g... Voilà pourquoi il m’a fallu chercher, réfléchir, faire des choix et commencer à apprendre à compter les glucides à chaque repas. Si votre médecin ne vous a pas donné cette quantité de glucides à respecter par repas (elle peut varier selon les personnes), demandez-lui, car c’est une véritable aide qui permet de mieux comprendre comment s’alimenter ou maîtriser les écarts par exemple. Le plus important est d’apprendre à lire les étiquettes des produits car chacune mentionne le poids de glucides du produit pour 100 g. Par exemple, pour le petit déjeuner, j’ai découvert qu’une biscotte à la farine complète classique contient environ 7 g de glucides. Vu la taille d’une biscotte, je trouvais que ça faisait beaucoup... Alors j’ai cherché et j’ai découvert les biscottes Wasa « fibres », 4,9 g de glucides par biscotte et blindée de fibres, donc impact réduit sur la glycémie ! Ma vie aujourd’hui est en grande partie faite de ces recherches et découvertes que je partage régulièrement sur mon compte Instagram.

Lorsque j’ai commencé à écrire le livre présenté en bas de cette page, j’en ai parlé avec Pierre Hermé qui sortait une gamme de pâtisserie « Gourmandise raisonnée » en collaboration avec le pâtissier Frédéric Bau. L’idée étant de revoir les recettes de certaines pâtisseries en réduisant les excès de sucre blanc et de matière grasse. J’ai, du coup, tout de suite regardé la proportion des glucides dans ces gâteaux et c’était spectaculaire. La tarte infiniment citron (ma préférée) passait de 34 g de glucide à 14,8 g. J’expliquais à Pierre combien ce type d’initiative ouvrait de perspectives aux personnes diabétiques, combien cela permet de se projeter. Avec ces gâteaux, on n’est pas obligé de cal- culer et c’est sacrément rassurant. Manger redevient un réel plaisir.

Dans ce livre, vous trouverez certaines recettes un peu élevées en glucides, mais riches en fibres afin que l’absorption des glucides dans le sang soit beaucoup plus lente ; car le but est de pouvoir vivre pleinement, sans se sentir différent, tous les événements du quotidien comme les anniversaires, les mariages ou dîners entre amis, tout en ne faisant pas exploser votre glycémie. On peut faire des écarts mais le but est de les maîtriser au maximum. Un écart de 25 g de glucides n’a rien à voir avec un écart de 90 g !
Je ne vous cache pas que certains jours sont, quoi qu’il arrive, plus difficiles que d’autres. Tous ces comptes, ces portions réduites, ces « ah non pas aujourd’hui, je suis trop haute (en glycémie) », c’est profondément frustrant et épuisant.


L’ACTIVITÉ PHYSIQUE
Quand vous faites plus d’hyperglycémie que d’hypoglycémie, comme moi, l’activité physique est vraiment importante car elle permet de réguler sa glycémie et de la faire baisser. Pour ne rien vous cacher, le sport et moi ne sommes pas du tout les meilleurs amis du monde. Lorsque j’étais encore à l’école, je pense sincèrement que ma mère était la championne du monde en rédaction de dispense de sport. Mais là, il fallait que je m’y mette... J’ai donc choisi d’adapter ma vie de tous les jours plutôt que de réellement faire du sport, de m’en dégoûter et de ne plus jamais en refaire.

Par exemple, j’ai pris l’habitude de beaucoup marcher pour aller à mes rendez-vous professionnels. Je descends 3 ou 4 stations de métro avant la destination finale et je finis à pied. Je fais également ça avant et après un déjeuner au restaurant, afin de faire baisser ma glycémie. J’ai redécouvert Paris en marchant beaucoup plus, mais au-delà de ça, il y a dans la marche quelque chose d’ultra-satisfaisant, comme un sentiment d’accomplissement. J’ai compris que la marche n’avait pas seulement un impact directement sur ma glycémie à court terme (2 heures après manger) mais aussi sur ma glycémie à jeun le matin. Quand je marche plus, ma glycémie à jeun se régule beaucoup mieux, il y a moins de variations. Après, il faut juste intégrer le fait que l’on n’est pas sur une marche de détente, que celle-ci doit être effectuée à un rythme soutenu. Idéalement, il faut faire au moins 10 000 pas par jour pour que cela soit efficace. Finalement, moi qui ne fais jamais de sport, je réalise en écrivant ces lignes que je suis devenue accro à la marche, quel désaveu à l’ancienne moi !

LES EFFETS SECONDAIRES DES MÉDICAMENTS
Il arrive que les traitements pour le diabète, notamment la metformine, dérèglent quelque peu le transit intestinal, pour expliquer les choses avec élégance... Cela n’a rien de systématique et cela arrive le plus souvent en début de traitement, le temps que le corps s’y adapte mais il arrive que cela dure plus longtemps. Ce fut mon cas ! Les dix premiers mois avec ce traitement furent assez compliqués pour moi, notamment parce que je souffrais de diarrhées extrêmement violentes. Je vous laisse imaginer les moments de solitude lors de réunions téléphoniques, de sorties... Mon moral en a pris un sacré coup, je me suis sentie profondément seule. Si j’ai fait le choix d’en parler dans ce livre, c’est que je veux vraiment, si tel est votre cas, que vous compreniez que cette situation n’est pas une fatalité.

Dans un premier temps, on prend une grande respiration et on réfléchit ! Il est très très important de ne pas hésiter à en parler avec son médecin qui adaptera votre traitement. Une autre solution à ce problème a été trouvée par ma merveilleuse pharmacienne, Nathalie. Alors qu’un jour j’arrivai totalement au bout du rouleau et en larmes à la pharmacie, elle m’a suggéré de faire une cure de probiotiques. Et très sincèrement, cela a changé ma vie ! J’ai alors essayé d’en savoir plus. Lisa Souloy, co-fondatrice de la marque de probiotiques DIJO m’a expliqué com- ment cela fonctionne. Le stress chronique, les traitements médicamenteux de longue durée, les antibiotiques mais aussi une alimentation transformée sont autant de risque de déstabiliser votre microbiote intestinal. Lors d’un déséquilibre du microbiote, les « bonnes bactéries » dis- paraissent au profit des « mauvaises », aussi, il peut y avoir une altération de la paroi intestinale, c’est ce que l’on appelle le syndrome de l’intestin poreux ou irritable. Voilà pourquoi il est préférable d’associer à une prise de probiotiques, une prise de glutamine qui est un acide aminé qui nourrit nos cellules intestinales et aide à restaurer la paroi de cet organe. Il est également recommandé de prendre des probiotiques sous forme de cures, et non pas en continu, afin que notre organisme ne s’y habitue pas et n’en amoindrisse les effets. En tout cas, sincèrement, alors que j’y croyais moyennement, je peux vous dire que la glutamine et les probiotiques ont changé ma vie. Chaque organisme est différent, ce qui veut dire que les probiotiques n’auront pas forcément le même effet sur vous mais au vu des résultats et cette cure n’ayant pas d’effets secondaires, croyez-moi, si vous faites face au même problème que moi, ça se tente. L’intestin et le foie sont anatomiquement liés (par la veine porte). Alors n’hésitez pas non plus à protéger votre foie, qui lors d’un traitement médicamenteux longue durée est grandement sollicité. Faire une détox ciblée peut lui faire du bien, le désengorger et lui rendre toutes ses pleines fonctions. Nathalie Ballesteros, docteur en pharmacie, et travaillant pour le Laboratoire Lescuyer, m’a expliqué que le foie est en quelque sorte notre usine à traitement des déchets. Schématiquement, il transforme, dégrade et élimine des substances dites toxines endogènes ou exogènes. Il va en particulier dégrader des substances pour les rendre moins toxiques et favoriser leur élimination par les voies naturelles.

Mais attention, lors de traitements longs comme celui pour le diabète, il ne faut pas que la détox altère les effets du traitement en accélérant la dégradation des molécules actives – il faut leur laisser le temps d’agir. Voilà pourquoi il faut bien choisir sa détox et la faire en ayant discuté avec son médecin afin de ne pas faire « une mauvaise détox » qui amoindrirait les effets des médicaments. Compte tenu de son rôle majeur, le foie doit être protégé d’autant plus lorsque des traitements longs et lourds sont mis en place. Il est idéal de mettre en place cette protection du système hépatique le plus rapidement possible et durant toute la durée du traitement.

Dans le langage courant, la détox correspond alors plus à un drainage c’est-à-dire à favoriser les organes émonctoires, aider dans la collecte et l’élimination des liquides sans forcément les trans- former. Voilà pourquoi personnellement j’ai choisi le Desmodium adscendens qui est une plante herbacée rampante originaire d’Afrique. Riche en flavonoïde et tryptamine, elle favorise le bon fonctionnement du foie en le protégeant contre les agressions toxiques. Le Desmodium est également un draineur hépatique et il soutient le foie dans ses fonctions d’éliminations des toxines. Autre conseil tout bête, je vous suggère également de boire au maximum afin de pouvoir éliminer, au moins 2 litres par jour.

                                                                                   Annabelle Schachmes

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