Des indicateurs toujours à un niveau élevé mais qui progresse moins fortement

 

Publié chaque semaine, le point épidémiologique relatif à la surveillance de la COVID-19 présente une analyse détaillée des indicateurs mis en place par Santé publique France et son réseau de partenaires pour suivre l’évolution de l’épidémie et orienter les décisions publiques. En semaine 13, les indicateurs épidémiologiques se maintenaient à un niveau très élevé. Le nombre de nouvelles infections progressait cependant de manière moindre (+4%) avec une diminution du taux de positivité, témoignant d’un début de ralentissement de la progression épidémique. La tension hospitalière s’accentuait sensiblement sur l’ensemble du territoire métropolitain et la mortalité était à nouveau en hausse, évolution attendue après 4 semaines d’augmentation continue et marquée de l’incidence. L’adhésion aux mesures de prévention individuelles, le respect des mesures de freinage collectives ainsi que l’accélération de la vaccination sont plus que jamais des enjeux majeurs pour faire face au niveau de circulation encore très élevé du virus et limiter la forte pression hospitalière. 

Avertissement : En raison des jours fériés, les indicateurs épidémiologiques, notamment le taux d’incidence, (calculés en date de prélèvement sur 7 jours glissants, J-9 à J-3) sont à interpréter avec prudence par comparaison avec une semaine sans jour férié, compte tenu de la moindre activité des lieux de prélèvement les jours fériés.


L’épidémie progresse moins fortement
De manière moins marquée que depuis la semaine 10, l’augmentation de l’incidence au niveau national, se poursuivait en semaine 13 (+4% par rapport à S12), avec 271 182 nouveaux cas confirmés, soit près de 39 000 cas en moyenne chaque jour. Ce ralentissement s’observait différemment par tranches d’âge. L’incidence augmentait chez les 15-64 ans (+6%), elle se stabilisait chez les 0-14 ans, après une forte augmentation les 3 semaines précédentes et ce malgré une hausse toujours importante du taux de dépistage (+20%). Elle se stabilisait également chez les 65 ans et plus (+0% chez les 65-74 ans et +1% chez les 75 ans et plus) avec une stabilité du taux de dépistage dans ces classes d’âge (+2%). Cela peut s’expliquer, d’une part, par une diminution du dépistage individuel en raison du week-end de Pâques, d’autre part, par un effet du confinement local dans 16 départements mis en place il y a 3 semaines. En cohérence avec cette évolution, l’augmentation du nombre de personnes-contact à risque était, elle aussi, moins marquée que celle observée la semaine précédente.

L’impact des mesures de restrictions sur l’épidémie : les premiers effets
Le 20 mars 2021, des mesures de restrictions sanitaires renforcées ont été mises en place dans 16 départements (groupe 1). Ces mesures ont été élargies à 3 autres départements le 27 mars (Gr 2) et ont été étendues le 03 avril 2021 à l’ensemble des 77 autres départements métropolitains (Gr 3).

Dans le groupe 1, on observe en semaine 13 une stabilisation du taux d’incidence des cas confirmés à un niveau très élevé (583/100 000 hab.) et, sous réserve de consolidation des données, une diminution de cet indicateur à partir du 1er avril 2021. Le ralentissement de la circulation virale observé pourrait correspondre aux effets bénéfiques des restrictions renforcées effectives le 20 mars dans ce groupe de départements.

Pour les groupes 2 et 3, l’évolution des taux d’incidence semble elle aussi marquer le pas sur les derniers jours d’observation par rapport à la dynamique observée précédemment, avec un début de stabilisation sur les derniers jours (depuis le 1er avril), sous réserve de consolidation des données. Si elle se confirme dans les prochains jours, cette évolution serait en faveur d’un effet bénéfique pour le groupe 2 des mesures qui y ont été mises en oeuvre dès le 27 mars. Pour le groupe 3, le ralentissement observé simultanément à celui observé dans le groupe 2 ne peut être directement lié aux mesures qui y ont été appliquées à compter du 03 avril. Cette évolution pourrait être en partie expliquée par un effet de résonnance des mesures renforcées mises en oeuvre antérieurement dans les groupes 1 et 2 et des campagnes de communication relayées au plan national.
 

Les indicateurs hospitaliers en constante augmentation
A l’hôpital, le nombre hebdomadaire d’admissions de patients COVID-19 était toujours en augmentation (+9% par rapport à S12) et ce depuis la semaine 10. L’augmentation du taux d’admission en services de soins critiques, observée depuis S08, s’est poursuivie à nouveau de manière marquée en S13 (+14% par rapport à S12). Ces tendances à l’augmentation depuis plusieurs semaines ont pour conséquence l’augmentation du nombre de personnes en cours d’hospitalisation, avec 30 700 personnes hospitalisées au 06 avril (vs 28 570 le 30 mars, soit +7%) dont 5 644 patients en soins critiques (vs 5 090 le 30 mars, soit +11%). En semaine 13, le nombre de décès liés à la COVID-19 survenus à l’hôpital augmentait de 14%.

Le variant 20I/501Y.V1 continue sa progression
Les résultats obtenus dans l’application SI-DEP sur les PCR de criblage permettant de suspecter un variant préoccupant montre que :

  • 81,9% correspondaient à une suspicion de variant 20I/501Y.V1 (ayant émergé au Royaume-Uni)
  • 4,2% correspondaient à une suspicion de variant 20H/501Y.V2 (ayant émergé en Afrique du Sud) ou 20J/501Y.V3 (ayant émergé au Brésil)
Ces variants ont été détectés dans toutes les régions métropolitaines. La proportion de suspicions de variant 20I/501Y.V1 était supérieure à 80% (parmi les tests positifs criblés) dans 54 départements métropolitains et supérieure à 90% dans 6 d’entre eux.
Au 7 avril, 25 cas d’infection par le variant 20C/655Y, ayant émergé en Bretagne, ont été confirmés par le CNR (22 en Bretagne, 3 dans d’autres régions). Tous les cas ont un lien direct ou indirect avec la zone de surveillance renforcée en Bretagne. La majorité des cas est reliée à des transmissions au sein de clusters hospitaliers dans la zone. Quelques cas ont été rapportés en lien avec une chaine de transmission en communauté mais à ce jour il n’a pas été documenté de diffusion importante de ce variant dans la population, que ce soit en Bretagne ou ailleurs. Les investigations épidémiologiques se poursuivent pour caractériser l’épisode et suivre la diffusion de ce variant.

Prévention : poursuivre la vaccination
Au 6 avril 2021 :

  • 9 561 733 personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID-19 et 3 227 796 personnes ont reçu deux doses, soit respectivement 14,2% et 4,8% de la population en France
  • 94,8% des résidents d’Ehpad ou d’USLD ont reçu une première dose de vaccin, 73,1% ont reçu deux doses.
Il reste essentiel que chaque personne présentant des symptômes évocateurs de COVID-19 s’isole immédiatement et réalise un test diagnostique dans les plus brefs délais. L’utilisation des outils numériques (TousAntiCovid) est recommandée pour renforcer les mesures de suivi des contacts et d’isolement rapide.


Préserver la santé mentale

La santé mentale des personnes interrogées reste dégradée (enquête CoviPrev du 15 au 17 mars 2021), avec un maintien à des niveaux élevés des états dépressifs, des états anxieux, des pensées suicidaires et des troubles du sommeil.

En présence de signes de dépression (tristesse, perte d’intérêt, d’énergie) ou d’anxiété (tension, irritabilité), il est important de s’informer et d’en parler afin d’être conseillé sur les aides et les solutions disponibles. Il ne faut pas hésiter à prendre conseil auprès de son médecin ou à appeler le 0 800 130 000 pour demander à être orienté vers une écoute ou un soutien psychologique.

Pour plus d’informations sur la santé mentale et les ressources disponibles :

https://www.psycom.org/
https://www.filsantejeunes.com/
https://www.santepubliquefrance.fr/coronavirus/sante-mentale