Comment je gère mon diabète de type 2

Il y a, selon moi, une vraie différence entre un diabète de type 1 et un diabète de type 2. S’il est anticipé ou pris à temps, un diabète de type 2 peut se réguler correctement en quelques mois au prix d’efforts, certes, alors qu’un diabète de type 1 est une maladie auto-immune. Il ne s’agit pas de changer sa vie mais juste de se dire : « Comment vais-je faire pour ralentir l’évolution de ma pathologie le plus possible, tout en ne me mettant pas en danger ? » En réalité avec le diabète, il faut toujours tenter au maximum de rester maître du jeu, et tant que faire se peut, surtout à vos conditions. Pour cela, j’aimerais partager avec vous mon expérience afin que vous évitiez mes erreurs et vous partagez mes découvertes.

LE PRÉDIABÈTE
Avec du recul, je pense qu’à partir de 40 ans il est important de faire un bilan sanguin par an. Surtout lorsqu’il y a des antécédents de diabète dans votre cercle familial proche. Car il est très important de prendre au sérieux certains signes avant-coureurs, ce qui permet justement d’anticiper ce genre de pathologie. J’ai fait ces bilans sanguins mais en ne prenant pas vraiment conscience de l’importance des résultats. Il y a plusieurs années, mes résultats d’analyses laissaient largement présager ce qui allait arriver, mais j’ai laissé courir sans m’en occuper. Ce fut une très grosse erreur qui aurait pu m’éviter bien des soucis par la suite. Quelques mois avant l’annonce « officielle » de mon diabète, mes bilans indiquaient 1,5 g de glycémie à jeun, ce qui voulait dire que j’avais du diabète, mais je ne l’ai pas réalisé et j’ai laissé traîner...

LES SIGNES AVANT-COUREURS
Au-delà des résultats de prise de sang, certains signes auraient dû m’alerter. Je buvais énormé- ment d’eau. Un jour, mon mari qui en était vraiment étonné m’en a même fait la remarque. J’ai donc été plus attentive à ma consommation d’eau et en effet, c’était énorme ! Je buvais plus ou moins 4 litres par jour... Je m’en rends compte encore aujourd’hui car j’utilise une machine Soda Stream pour gazéifier l’eau. Avant l’annonce de mon diabète, une cartouche de gaz durait 10 jours contre un peu plus d’un mois aujourd’hui.

J’étais également extrêmement irritable. Ce qui est un symptôme en soi. Suite à une discussion contradictoire sans réelle importance durant laquelle je m’étais énervée vraiment outre mesure, mon mari, le pauvre, m’avait fait remarquer cet énervement ultra-excessif. Je le réalisais moi- même en ayant vraiment le sentiment de devenir quelqu’un d’autre, de ne clairement plus être moi-même.
J’avais également de très très grosses suées nocturnes. Je me réveillais en eau en plein milieu de la nuit. T-shirt et draps trempés, au point de penser que j’étais en train de faire une ménopause précoce, car cette sudation m’arrivait parfois aussi la journée. J’ai compris ensuite, après l’annonce de mon diabète, que ces suées sont parfois le signe d’une chute violente du taux de sucre dans le sang.

L’ANNONCE DE MON DIABÈTE
Cette annonce est survenue quelques jours après l’AVC de ma maman. Elle devait faire une prise de sang, j’en ai profité pour en faire une également. Grand bien m’en a pris car j’étais à 3,4 g de glycémie à jeun et 11,9 % d’hémoglobine glyquée (l’hémoglobine glyquée est une sorte de moyenne de votre diabète sur les trois derniers mois). On considère que quelqu’un est diabétique à 1,26 g de glycémie à jeun et au-delà de 6 % d’hémoglobine glyquée. Je pense que l’on peut légitimement dire que sans ce bilan et sans prise en charge, j’aurais pu, dans les semaines qui ont suivi, faire un coma diabétique. Voilà pourquoi je me permets de vous redire combien il est important d’aller voir son médecin lorsque les résultats d’une prise de sang vous montrent que vous sortez des clous, même si c’est une petite sortie de route. Votre médecin est la per- sonne la plus à même de prendre des décisions et surtout de vous dire s’il faut agir ou non et ce qu’il faut faire. C’est également important d’écouter les gens qui vous alertent. Mon mari n’a pas toujours raison mais là, en l’occurrence, pour une fois, c’était le cas !

Autre petit conseil que j’aimerais vous donner, au début, n’hésitez pas à prendre votre glycémie plusieurs fois par jour pour comprendre comment « marche » votre diabète. Je sais que les médecins qui vont lire ces lignes vont hurler, mais je m’explique ! On nous annonce un diabète sans que l’on sache vraiment comment celui-ci fonctionne dans l’absolu mais surtout comment cette pathologie agit sur notre organisme et modifie notre glycémie. On ne peut pas se battre contre un adversaire dont on ne connaît rien. Prenez votre glycémie deux heures après chaque repas pour voir comment ce que vous avez mangé fait évoluer votre glycémie mais aussi com- ment évolue votre glycémie tout au long de la journée. Je dis bien au début, car le but n’est pas de devenir dépendant de ces prises de glycémie et de tomber dans la psychose. Une fois que l’on a compris le mécanisme, le bon rythme est de vérifier une ou deux fois par semaine, à jeun le matin, pour voir où l’on en est. Si vous gardez les mêmes habitudes alimentaires, sportives et que vous n’avez pas spécialement de pic de stress, vous verrez que votre glycémie restera plutôt stable. Je pense qu’au début, il est vraiment important de comprendre comment ça marche !

                                                                                   Annabelle Schachmes

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