Faire l’effort de considérer votre céphalée comme un objet d’étude vous permet de prendre du recul et de limiter son retentissement psychologique en instituant une certaine distanciation.
De surcroît, en modifiant la relation que l’on entretient avec elle on peut être amené à découvrir d’autres possibilités de la juguler.
La connaissance des règles d’étude d’un mal de tête est importante pour repérer le vôtre dans la « jungle » des céphalées. Là encore, seul le professionnel de santé sera apte à donner une opinion définitive.
Localisation
La localisation n’est pas, bien sûr, le seul critère de détermination du mal de tête ; c’est toutefois le premier qui vient à l’esprit.
C’est ainsi qu’on peut distinguer :
• une douleur antérieure à localisation fronto-orbitaire, uni ou bilatérale ;
• une douleur de la partie latérale moyenne du crâne, là encore uni ou bilatérale ;
• une douleur de la partie postérieure du crâne au niveau de la nuque ou de la partie haute de la colonne cervicale ;
• plus rarement, une douleur située au sommet du crâne (ou vortex).
Chacune d’entre elles peut correspondre à une ou plusieurs des causes, dont nous reparlerons, précisées ci-dessous.
Douleur antérieure : fronto-orbitaire
– migraine frontale ;
– algie vasculaire de la face ;
– névralgie sus-orbitaire.
si bilatérale :
– céphalée psychogène ;
– cause naso-sinusienne.
Douleur moyenne : latéro-crânienne
– migraine ;
– maladie de Horton ;
– arthrite temporo-mandibulaire.
si bilatérale :
– céphalée psychogène.
Douleur postérieure : nuque
– algie psychogène ;
– névralgie d’arnold ;
– migraine basilaire ;
– hypertension/arthrose cervicale.
Les caractéristiques de votre douleur
La douleur est parfois bien difficile à décrire et encore plus difficile à quantifier. Les divers éléments de description sont : le siège, le type, l’intensité, les modes de survenue, l’évolution spontanée, les facteurs modifiants.
• Le type de la douleur : fulgurante (comme du courant électrique), pulsatile (battant comme le pouls), sensation de brûlure/de chaleur, sourde/constrictive, sensation d’écrasement, crampe/torsion, pincements/picotements/engourdissements/pression, variable dans le courant de la crise ou suivant les crises.
• L’intensité : modérée (supportable, pas de retentissement sur la vie de tous les jours), moyenne (pénible, pas de retentissement sur la vie de tous les jours), sévère (insupportable, retentissement socio-professionnel et/ou sur l’état général).
• Les modes de survenue : brutal, progressif, en plusieurs temps.
• L’évolution spontanée de la crise douloureuse : en minutes (exemple : 2 à 6 minutes), en heures (exemple : 1 demi-heure à 2 heures), en jours (exemple : 1 demi-journée à 2 jours).
• Les facteurs modifiants : le froid et/ou la compression de la zone
douloureuse, le chaud et/ou la friction de la zone douloureuse, sécheresse ou humidité du climat, le type de médicament qui soulage la douleur.
L’étude de cette douleur va souvent pouvoir donner des indications sur son mécanisme et sur la nature du mal de tête en cause.
Les signes qui l’accompagnent
Ces signes peuvent parfois rendre un mal de tête encore plus pénible, toutefois, il est important de bien les noter car ils peuvent donner une valeur d’orientation. il peut s’agir de signes locaux, régionaux ou généraux, précédant, accompagnant ou suivant la douleur ; certains d’entre eux sont détaillés dans le tableau ci-contre.
Signes précédant l’arrivée d’une crise douloureuse
Dans les heures précédant la crise : troubles digestifs, troubles du sommeil, troubles de l’humeur.
Juste avant la crise : signes visuels, fourmillements, maladresse au niveau de la main ou de la bouche, difficulté à parler.
Signes accompagnant la douleur
Généraux : nausées/somnolence/irritabilité/malaises, courbatures/vertiges.
Locaux : face rouge/artère dilatée, face pâle en sueur, nez bouché sécrétant/œil rouge coulant, contracture des muscles de la nuque.
Signes survenant après la crise
Signes de détente : torpeur/crise urinaire ou diarrhéique.
Persistance des signes d’accompagnement et éventuellement reprise de la douleur.
Ces signes, d’accompagnement de la douleur peuvent donner des indications sur son mécanisme ou sa nature ; lorsqu’ils la précèdent, ce sont des signes d’alerte qui permettent de prendre des mesures préven- tives pour contourner la crise ou de commencer un traitement en temps voulu.
L’évolution de votre mal de tête
Le schéma évolutif des maux de tête est très important à connaître. Outre le fait que le début des troubles peut remonter à plusieurs semaines, mois ou années et qu’il a été plus ou moins brutal ou progressif, « l’enveloppe évolutive » des céphalées est très importante à définir. elle servira d’ailleurs de « squelette » à cet ouvrage.
il peut s’agir de grosses crises douloureuses, survenant par accès aigus, sans aucune douleur résiduelle entre les crises. L’ordre de durée de ces crises peut se compter en heures, en minutes, voire en secondes.
Dr. Jean-Loup Dervaux
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