Alzheimer : où en est-on ?

Le vieillissement est l’un des principaux facteurs prédisposant à la maladie d’Alzheimer : plus on vieillit, plus le risque d’être atteint par la maladie est élevé. Si ce risque n’est que de 1 % à 60 ans, il grimpe ensuite en flèche pour atteindre 18 % à 80 ans, puis 45 % une fois dépassé l’âge de 90 ans. Chaque année, 225 000 Français sont diagnostiqués Alzheimer, soit un toutes les trois minutes.

À cela s’ajoute le nombre de proches et d’aidants, qui s’élève à trois millions de personnes.
Cette « épidémie » est susceptible d’ébranler nos sociétés : non seulement leur système de santé, mais aussi leur économie, compte tenu de la réduction du nombre des actifs et de l’explosion du nombre des retraités complètement dépendants. Dans les pays développés, la maladie d’Alzheimer coûte d’ailleurs déjà plus cher à la société que tous les cancers.

Néanmoins, et c’est là un paradoxe, malgré les trois plans Alzheimer successifs (de 2001 à 2014), auxquels s’ajoute aujourd’hui un plan plus général sur les maladies neurodégénératives, les budgets de la recherche sur cette démence sont dix fois moins importants que ceux consacrés aux cancers.

Mais après des dizaines d’années de recherche marquées par les échecs cliniques de la totalité des candidats médicaments, la connaissance scientifique sur cette maladie a récemment progressé de manière spectaculaire. Elle a fait l’objet de plus de 17 000 publications scientifiques ne serait-ce qu’en 2020.

En tête des avancées, la prévention de la maladie, étroitement liée à la compréhension de ses causes et à son diagnostic. De ce fait, une stratégie de prévention efficace peut maintenant être mise en place. D’autant que les mesures appliquées au titre de la prévention ont montré une réelle efficacité sur les cas débutants, qui ont pu bénéficier d’une réversion partielle. Il s’agit là d’un tournant historique pour cette pathologie déclarée jusqu’à présent incurable et qui effraie maintenant plus que les cancers.

Les découvertes réalisées dans le domaine de la neurodégénérescence ouvrent aussi une possibilité de freiner les phénomènes du vieillissement cérébral, ainsi que la baisse de l’efficacité de la mémoire et des performances intellectuelles avec l’âge. Ces phénomènes surviennent en effet sans que l’on parle nécessairement de maladie neurodégénérative, dont la définition conjugue une multitude de facteurs. De la même manière, sans pour autant cumuler les facteurs de risque, tout le monde perd de l’os avec l’âge mais ne fait pas de fracture du col du fémur ; tout le monde voit ses artères s’épaissir et se rigidifier, sans pour autant faire obligatoirement un infarctus.

Encore plus intéressant, le vieillissement du cerveau s’avérant résulter des mêmes phénomènes de corrosion des molécules et cellules qui nous composent que celui de l’ensemble de nos organes, s’approprier les mesures globales de neuro-protection permet d’étendre le ralentissement du vieillissement à tous nos systèmes et de réduire les risques de l’ensemble des maladies dites dégénératives, dont la fréquence augmente avec l’âge, comme les maladies cardiovasculaires ou les cancers. Ces affirmations ne relèvent pas d’une simple spéculation, car les constatations sont sans appel dans les populations des « zones bleues » – certaines îles grecques, la Sardaigne, la péninsule de Nicoya au Costa-Rica et le plus connu, l’archipel d’Okinawa1 –, où une alimentation centrée sur les végétaux et minimale en produits industriels et animaux, un niveau élevé d’activités physiques, sociales et de tous ordres, conservé même âgé, a pour conséquence une spectaculaire extension de la longévité en bonne santé.

Enfin, nous savions, par la perte assez fréquente d’odorat dans le Covid-19, que celui-ci avait un retentissement neurologique. Mais une étude publiée en juillet 2021 en Angleterre, se basant sur 81 337 personnes touchées par le SARS-CoV-2, met en évidence un déclin cognitif moyen correspondant à dix ans de vieillissement cérébral supplémentaire chez les 20-70 ans et, chez les personnes qui ont dû être ventilées, des baisses de performances intellectuelles supérieures à celles d’un AVC. Par ailleurs, plusieurs études ont mis en avant que ces perturbations durent, ce qui a amené au concept de « Covid long ». Ces premiers résultats semblent ainsi indiquer que le fait d’avoir été touché par le virus soit un facteur de risque supplémentaire de neuro-inflammation et de neuro-dégénérescence. Raison de plus pour adopter des mesures précoces de prévention du déclin cognitif et de la maladie.

Nous vous invitons donc à découvrir les avancées réalisées par les chercheurs dans le domaine du vieillissement cérébral, de la perte de mémoire avec l’âge et de la maladie d’Alzheimer. Elles offrent la possibilité de s’approprier des mesures – simples et fondamentales pour certaines (alimentation, activités physique et intellectuelle, optimisation du sommeil, protection contre la pollution), de pointe et plus techniques pour d’autres (comme les compléments alimentaires) – qui donnent les meilleures chances, en vous protégeant des corrosions par l’oxydation, l’inflammation et les pollutions, de profiter avec une vitalité et une vivacité optimales de la deuxième partie de votre vie.

 Dr Jean-Paul Curtay

 
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