Adopter le régime anti-diabète

La santé est notre bien le plus précieux, pourtant elle est aujourd’hui menacée par un fléau moderne, insidieux, sournois, j’ai nommé le diabète de type 2. Cette maladie est précédée par un stade appelé prédiabète, caractérisé par une augmentation de la glycémie à jeun (comprise dès lors entre 1,05 g/l et 1,26 g/l). Il est aujourd’hui admis qu’il existe un lien entre l’augmentation de la consommation de sucres et l’incidence du prédiabète. Le manque d’exercice lié à nos existences urbaines contribue également à l’apparition de cette maladie.
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La santé est notre bien le plus précieux, pourtant elle est aujourd’hui menacée par un fléau moderne, insidieux, sournois, j’ai nommé le diabète de type 2. Cette maladie est précédée par un stade appelé prédiabète, caractérisé par une augmentation de la glycémie à jeun (comprise dès lors entre 1,05 g/l et 1,26 g/l). Il est aujourd’hui admis qu’il existe un lien entre l’augmentation de la consommation de sucres et l’incidence du prédiabète. Le manque d’exercice lié à nos existences urbaines contribue également à l’apparition de cette maladie.

Dans son précédent ouvrage, le Dr Mosley a expliqué la vision de son combat. Il a montré combien la cohabitation avec le sucre était complexe. Cette complexité n’est pas un hasard. Un peu d’histoire va nous permettre d’éclairer la compréhension du phénomène : la seconde guerre mondiale a provoqué le basculement de notre mode alimentaire. Ce basculement a eu plusieurs causes :
- Tout d’abord, un nombre important de populations se sont retrouvées à manquer de tout du point de vue alimentaire créant ainsi les conditions d’une revanche sur le manque et la famine.Tous les quinquas se souviennent de l’obsession de nos grands-mères pour une nourriture abondante et plus encore pour les desserts sucrés.
- Puis un facteur clé s’est produit, les progrès en agrochimie de l’après-guerre ont permis de multiplier le rendement de nos agricultures par un facteur 10. La mécanisation et l’emploi d’engrais et de pesticides ont eux aussi contribué à l’explosion des rendements agricoles.
- L’industrie agro-alimentaire a donc bénéficié
d’une matière première abondante et peu onéreuse. L’industrie a alors débuté une stratégie mondiale de standardisation de ses produits.
- La grande distribution a multiplié les points de vente car il fallait trouver des débouchés commerciaux à des quantités de plus en plus grandes de produits. La concurrence a permis une baisse des prix alimentaires qui a eu comme conséquence d’augmenter les quantités achetées et donc ingérées.
- Les publicitaires qui nous connaissent si bien ont su nous pousser à consommer les produits standards proposés par l’industrie. La généralisation du petit écran a largement contribué à cette promotion.
- Enfin, la restauration hors place, c’est à dire « manger à l’extérieur ou passer commande » s’est développée de manière exponentielle. On commande de plus en plus et on cuisine de moins en moins.

Finalement, nous sommes aujourd’hui dans une situation où nous mangeons plus en quantité et de plus en plus de produits issus de l’industrie agro-alimentaire qui pour des besoins de rentabilité, de stockage et de promotion, utilisent de plus en plus d’additifs dont la star absolue est le sucre. Ne nous méprenons pas, il n’y a pas de complot ourdi par l’industrie agro-alimentaire visant à nous faire mal manger, il s’agit surtout de répondre à des contraintes économiques dictées par les modes de production et de distribution. L’irruption salutaire des produits Bio ne changera pas ce paradigme. Il est désormais nécessaire de consacrer du temps pour soi, du temps pour préserver sa santé, du temps pour ne pas se réveiller après la quarantaine ou après la cinquantaine avec un surpoids ou une obésité qui finiront pratiquement toujours par un diabète de type 2.

Un chiffre, 85 % des New-Yorkais ne cuisinent pas et se font livrer ou consomment leur repas à l’extérieur de chez eux. Cette tendance arrive en Europe et c’est bien cela qu’il faut combattre. En effet, il faudra beaucoup de temps aux prestataires pour se mettre à jour et intégrer les connaissances et les savoir–faire en matière de nutrition et de diététique.

Ce livre de recettes, qui est la suite logique de la méthode proposée par le Dr Mosley, est à lire comme un livre « politique ». En effet, il nous pousse à retrouver le goût des aliments achetés au petit marché local qu’il soit bio ou non, à les cuisiner et à prendre le temps pour cela. Il s’agit là d’un vrai facteur de rupture et de redéfinition du rythme quotidien de nos vies. Le temps que nous allons prendre pour cela sera du temps gagné pour le temps d’après la cinquantaine. C’est en effet à ce moment de nos vies que se développent les principales maladies métaboliques liées à une alimentation de mauvaise qualité et une activité physique faible.

Le temps consacré à la cuisine est un temps pour soi. C’est aussi un temps pour la famille. Le lien de la table à heures fixes et du bien- manger est ce qui permet de résister aux dérives alimentaires.
Je vous recommande donc de lire et relire ce livre afin de choisir les plats qui vous correspondent le mieux. Les recettes ont été choisies pour vous faciliter la vie et il n’y a pas de complexité inutile. L’idée n’est pas de vous transformer en chef !

Les recettes sont classées par type de repas et pour la plupart sont très simples à réaliser.
L’important est d’avoir les ingrédients à disposition. Sachez que les produits frais sont toujours préférables mais sachez aussi que les conserver sous vide et au congélateur conserve leur goût, leurs vitamines et leurs valeurs nutritionnelles. Il existe des appareils de mise sous vide très simples à utiliser et au prix très contenu, je vous recommande vivement leur utilisation pour vous faciliter la vie.

Appliquer les conseils de ce livre de recettes est donc une action de résistance à la standardisation de notre alimentation. C’est encore une fois un geste politique contre l’ingestion quasi-obligatoire d’une alimentation riche en sucres cachés et trop souvent « additivée ».

Docteur Réginald Allouche, médecin diabétologue,
ingénieur et chercheur dans le domaine de la prévention du diabète et du surpoids,
auteur de La méthode anti-diabète.


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