3 parents sur 4 sont inquiets de l’effet de la pollution sur leurs enfants

Paris, le 19 septembre 2023

 

Tony Renucci, directeur général de l’Association Respire, Association Nationale pour l’Amélioration de la Qualité de l’Air et la Défense des Victimes de la Pollution, a présenté le 19 septembre, la première étude sur le ressenti des français, concernant l’impact de la pollution de l’air sur la santé infantile. Cette étude a permis de voir que les français sont avertis des effets indésirables de la pollution atmosphérique sur la santé des enfants, en particulier, en ce qui concerne le développement ou l’aggravation de maladies et attendent une réponse de la part du gouvernement, pour y faire face !

 

Une large majorité de Français se dit satisfait de la qualité de l’air de leur environnement. Pour autant, il s’agit d’un sujet qui les inquiète fortement. 6 Français sur 10 se disent inquiets pour les citoyens de manière générale (65%) et pour eux-mêmes en particulier (61%) en ce qui concerne la qualité de l’air de leur lieu de vie.

 

Cette anxiété autour du sujet de la qualité de l’air est plus grande auprès des habitants de l’agglomération parisienne et des parents. 1 habitant de l’agglomération parisienne sur 2 considère la qualité de l’air de son lieu de vie est mauvaise.

 

A l’inverse, les habitants des zones rurales et des petites agglomérations sont plus nombreux à penser que la qualité de l’air de leur environnement est bonne : plus de 8 sur 10 déclarent en effet que la qualité de l’air de leur lieu de vie est bonne et, quasiment autant, s’agissant de leur logement.

 

Les habitants de l’agglomération parisienne et les parents d’enfants de moins de 15 ans sont plus inquiets de l’effet de la pollution de l’air sur leur santé et sur celle de leur proche : 71% des parents d’enfant (s) de moins de 15 ans sont inquiets pour eux-mêmes (vs. 61% des Français) et plus des trois quarts sont inquiets pour leurs enfants (77% vs. 59%).

 

 

Le sujet de la pollution de l’air s’inscrit dans le quotidien des Français

La pollution de l’air est une thématique dont les Français parlent autour d’eux : la moitié en parle au moins de temps en temps à leurs proches. Ce sujet est encore plus prégnant chez les parents : 6 sur 10 en parlent au moins de temps en temps à leurs proches et ils sont la moitié à en parler au moins de temps en temps à d’autres parents. Toutefois, une majorité des Français interrogés n’en parlent jamais à leur médecin traitant alors qu’il s’agit pourtant de leur première source d’information sur leur santé (pour 64% des Français).

 

Des causes et des effets identifiés, en particulier en ce qui concerne l’impact de la pollution de l’air sur les maladies infantiles

 

Les principaux responsables de la pollution de l’air sont, pour les Français, d’abord l’industrie (83%) et les transports - le trafic aérien (78%), les véhicules thermiques essence et diesel (75%) et le transport maritime (71%).

 

Par ailleurs, la pollution de l’air est perçue comme un danger pour la santé de tous, et en particulier des plus fragiles, comme les nourrissons et les personnes âgées. 89% des Français indiquent en effet être au courant que les nourrissons et jeunes enfantssont plus vulnérables à la pollution de l’air. Ils ont également une bonne connaissance du lien qui peut exister entre pollution de l’air et apparition ou aggravation de maladies infantiles : ils sont environ 60% à imputer l’asthme et les infections des voies respiratoires et sinus à la pollution de l’air. Toutefois, le lien avec d’autres pathologies est moins évident à l’instar des leucémies (21% des Français pensent que la pollution de l’air en est directement responsable) ou des troubles du comportement (18%).

 

 

On note toutefois un clivage générationnel et un moindre niveau de connaissances auprès des jeunes

 

Même si la moitié des 18-24 ans déclare bien connaitre le sujet, ils identifient moins bien le lien entre pollution de l’air et certaines maladies infantiles. 15% d’entre eux pensent que la pollution de l’air n’est pas du tout responsable de l’aggravation de l’asthme (vs. 5% pour le reste de la population), 12% de l’aggravation des infections respiratoires (vs. 4%), et 13% de l’aggravation des infections des sinus (vs. 5%).

 

 

 

Ainsi, les Français expriment le besoin d’une réponse institutionnelle à ce problème majeur qu’est la pollution de l’air

 

Pour les Français, les moyens d’action sur le sujet appartiennent d’abord aux pouvoirs publics (42%), et c’est plus précisément à l’Etat qu’incombe cette responsabilité (pour 70% d’entre eux) devant l’Union européenne et les collectivités territoriales.

 

La très large majorité des Français se dit favorable à la mise en place de mesures pour réduire la pollution de l’air : c’est particulièrement le cas pour l’investissement dans des outils de renouvellement de l’air intérieur des espaces clos, la sensibilisation des parents aux maladies respiratoires chez l’enfant associées à la pollution de l’air et l’investissement dans la salubrité des logements notamment des populations les moins favorisées (plus de 8 Français sur 10 s’y disent favorables).

 

Un clivage selon le genre s’observe toutefois s’agissant du niveau d’engagement vis-à-vis des mesures proposées

 

En plus d’être systématiquement plus concernées par le sujet (66% des femmes inquiètes pour elles-mêmes vs. 55% des hommes, 69% d’entre elles inquiètes pour les citoyens de manière générale contre 60% des hommes), les femmes sont également plus en faveur des mesures proposées. En effet, presque 1 sur 2 se dit très favorable à l’investissement dans la salubrité des logements des personnes les moins favorisées (47% vs. 39% des hommes), et presque autant à l’investissement dans les outils de renouvellement de l’air intérieur (45% vs. 35% des hommes).

 

La société française semble prête à bouger

La mesure considérée comme la plus efficace pour lutter contre la pollution de l’air est l’investissement dans les outils de renouvellement de l’air intérieur des espaces clos par plus de la moitié des Français, elle est approuvée par presque 9 Français sur 10. Le remplacement progressif des appareils à combustion par des appareils plus performants est la seconde mesure jugée comme étant la plus efficace par une moitié de Français et les ¾ sont en sa faveur. Enfin l’investissement dans la salubrité des logements notamment pour les populations les moins favorisées est considérée comme la troisième mesure la plus efficace par 45% des Français et soutenue par 86% d’entre eux.

 

Mais au-delà de leur adhésion à ces mesures, les Français disent avoir déjà entamé ou être prêts à adopter un certain nombre de comportements individuels, comme le remplacement des produits d’entretien par des produits moins polluants (80% des Français l’ont fait ou vont le faire, dont plus de la moitié l’a déjà fait), l’installation d’un système de ventilation performant (70%), la réduction au quotidien de l’utilisation de leur voiture (69% dont 65% l’a déjà fait) et la substitution des appareils ménagers au gaz par leur équivalent électrique (68%).

 

Seul le changement de leur voiture thermique pour une voiture électrique suscite du rejet : ils sont en effet 42% à déclarer ne pas être prêts ou à refuser de le faire.

 

Des mesures bien acceptées y compris à droite

Certes, les mesures sont dans l’ensemble plus plébiscitées à gauche, notamment chez les sympathisants EELV, toutefois, il est intéressant de noter qu’elles ne suscitent pas de rejet à droite. Un tiers des sympathisants LR et presque 40% des sympathisants Renaissance sont tout à fait favorables à la généralisation de l’aménagement des rues aux écoles dans toutes les communes. Et plus d’un tiers des sympathisants LR et 42% des sympathisants Renaissance se disent tout à fait favorables à une loi protégeant les abords des établissements scolaires de la pollution de l’air.

 

 

" Les Français prouvent qu'ils prennent conscience des risques sanitaires liés à la pollution de l'air et qu'ils sont prêts à soutenir des actions pour protéger les enfants. Mais paradoxalement, alors que les Français progressent, le gouvernement montre plutôt des signes de recul. C'est pourquoi nous appelons les décideurs à faire le choix de la santé publique et à se saisir du plan d'actions que nous leur proposons, soutenu par plus de 70 % des Français, pour que les choses changent !" explique Tony Renucci (directeur général de l’Association Respire).

 

 

L’association Respire va soumettre un plan d’actions en 8 points auprès des décideurs publics et appeler les Français à se saisir de ce plan et à interpeller directement leurs députés pour encourager son application :

 

  1. Une loi protégeant les abords des établissements scolaires de la pollution de l’air (restriction du trafic aux abords des écoles, distance minimale d’éloignement des axes routiers, abaissement de la vitesse, etc.)
  2. Investir dans les outils de renouvellement de l’air intérieur des espaces clos : amélioration de la ventilation et des conditions d’aération, installation de capteurs de CO2 et purificateurs d’air dans les établissements fortement exposés accueillant des personnes sensibles
  3. Généraliser l’aménagement des rues aux écoles dans toutes les communes (rues piétonisées aux abords des écoles)
  4. Sensibiliser les parents aux maladies respiratoires chez l’enfant associées à la pollution de l’air avec le lancement d’une campagne de prévention
  5. Mise en place des zones à faibles émissions (restriction de circulation sur les véhicules les plus polluants) dans les métropoles de plus de 150 000 habitants
  6. Remplacer progressivement les appareils à combustion au bois et au gaz (cuisinière, chauffage, chaudière) par des appareils plus performants
  7. Déploiement sur l’ensemble du territoire de professionnels médico-sociaux intervenant à domicile, afin de conseiller les occupants sur les pistes d’amélioration possibles de l’air intérieur dans leur logement
  8. Investir dans la salubrité des logements notamment pour les populations les moins favorisées

 

 

A propos de l’association RESPIRE :

RESPIRE, Association Nationale pour l’Amélioration de la Qualité́ de l’Air et la Défense des Victimes de la Pollution, est une association nationale loi 1901 fondée en février 2011, dédiée à l’amélioration de la qualité́ de l’air. Elle a pour objectif de prévenir les atteintes sanitaires de la pollution atmosphérique et d’améliorer la qualité́ de l’air.