Avant l'entrée en vigueur de mesures phares : une consommation de tabac stable et élevée
Une enquête de l'Agence Santé Publique France réalisée avant l'entrée en vigueur de plusieurs mesures emblématiques fait état d'une stabilité de la consommation de tabac en France. Certains indicateurs comme la baisse de la prévalence chez les jeunes sont encourageants mais l'ampleur de la consommation globale, particulièrement chez les personnes les plus démunies, impose de poursuivre et développer les efforts, en particulier avec des mesures fiscales énergiques qui ont fait défaut ces dernières années.
Paris, le 30 mai 2017 - A la veille de la journée mondiale sans tabac, destinée à sensibiliser et alerter sur les dégâts majeurs causés par le tabac, véritable obstacle au développement durable , la publication des résultats du baromètre de l'Agence Santé Publique France souligne l'ampleur de la consommation des produits du tabac dans notre pays. Environ le tiers de la population adulte fume (34,5% des personnes âgées entre 15 et 75 ans, les hommes (38,1%) continuant à être plus nombreux que les femmes (31,2%) à fumer). La part des fumeurs quotidiens atteint 28,7%. Ceci correspond à une stabilité depuis 2010 alors qu'entre 2005 et 2010 on avait enregistré une progression généralisée. Cette dernière étude sur la consommation a été réalisée avant l'entrée en vigueur de plusieurs mesures emblématiques comme l'introduction de paquets neutres, le lancement de l'opération mois sans tabac.
Ces résultats montrent bien cependant la nécessité d'une mobilisation sans faille et énergique pour réduire la consommation de tabac. Le blocage systématique orchestré par le lobby tabac, pendant toutes ces dernières années, pour empêcher et retarder la mise en ouvre des mesures efficaces pour réduire la consommation de tabac se traduit de manière terrible par des maladies, des morts prématurées et un risque chaque jour accru pour la solidité de notre système de santé.
Cette mobilisation doit se traduire par l'implication de tous et à tous les niveaux : acteurs de santé et de proximité, corps de contrôle, élus, citoyens, entreprises, nous avons tous un rôle à jouer pour réduire le tabagisme et soutenir activement les mesures associées.
Les hausses de taxes significatives avec un paquet à 10 euros et un rattrapage de la fiscalité du tabac à rouler sur celui des cigarettes sont essentiels car une forte taxation constitue la modalité la plus efficace pour dissuader les jeunes et inciter les plus démunis à arrêter de fumer.
De même, il est grand temps que le fonds de prévention décidé en 2016 se mette en place et finance les mesures de prévention du Programme national de réduction du tabagisme.
« Il est essentiel d'appliquer et d'accompagner énergiquement l'ensemble des mesures qui ont été adoptées, indique le Pr Yves Martinet, président du Comité National Contre le Tabagisme. C'est par cette mobilisation de tous, que nous parviendrons à une appropriation des mesures par tous les acteurs mais aussi à une capacité à résister au lobby du tabac et enfin à la mise à disposition indispensable de moyens en rapport avec les enjeux. Tel n'est pas encore le cas aujourd'hui, il y a urgence. »
A propos du CNCT :
Le Comité National Contre le Tabagisme est la première association qui s'engage et agit pour la prévention et la protection des personnes face aux méfaits du tabac et aux pratiques de son industrie. En France, le tabagisme reste la première cause de mortalité prématurée et évitable. Pour lutter contre ce fléau, le CNCT mène à la fois des actions de prévention afin de sensibiliser sur ce