Contre les polluants alimentaires, que faire ?

 

 Synthétiques ou naturels, les polluants sont partout. Ils proviennent de l’ air pollué, de la nourriture, de l’ eau, des éventuels traitements médicamenteux et des produits que l’on utilise au quotidien (cosmétiques, produits ménagers, jouets). Mais faut-il s’en inquiéter ? En effet, la plupart des toxines sont naturellement détruites au sein de l’organisme puis éliminées par les émonctoires tels que les poumons, le foie, les reins, les intestins et la peau. Par ailleurs, des normes réglementaires de sécurité en limitent les seuils.

Les polluants alimentaires sont certainement à l’heure actuelle l’inquiétude majoritaire du consommateur. L’alimentation contient divers résidus de pesticides et d’engrais, de métaux lourds et de médicaments utilisés par les vétérinaires et les agriculteurs.

Toutefois, les pesticides qui sont un mélange chimique qui tue les contaminants naturels des aliments tels que les insectes, les parasites, les bactéries et les champignons, nuisibles pour les cultures mais aussi pour le consommateur, sont introduits intentionnellement pour nous protéger des intoxications alimentaires. De même, la peur infondée du génie génétique, fruit de la biologie moléculaire humaine, permettant l’obtention d’ OGM, est à relativiser. En effet, ces OGM améliorent certaines variétés de plantes cultivées et leur protection, ce qui permet de réduire l’utilisation des pesticides, et de protéger certains insectes non nuisibles pour les cultures... Rappelons que la transgenèse est l’un pilier de l’industrie pharmaceutique.

Le problème majeur réside dans la teneur des polluants. Les études montrent que les pesticides peuvent être toxiques pour l’ organisme, voire responsables de pathologies hormonales et cancérigènes à haute dose ou à exposition chonique.

Soyons rassurés, les pesticides, engrais, métaux lourds, médicaments, édulcorants, additifs, et autres contaminants externes à l’aliment, sont contrôlés par des organismes d’experts selon des normes scientifiques codifiées et réglementées. L’autorisation d’utilisation de ces derniers se fait après de nombreuses phases de tests sur des animaux et leurs seuils sont évalués selon le principe des évaluations de dose journalière acceptable non toxique. Cependant, il est admis qu’il existe des impacts à court et long termes selon le mode de consommation plus ou moins monotone, donc de la dose ingérée, du sexe et de l’âge – les enfants étant les plus vulnérables, tout comme le fœtus chez la femme enceinte et les patients en cours de traitement. Il existe également une sensibilité propre individuelle.

Notons que les polluants ne proviennent pas toujours des engrais et pesticides, mais peuvent venir s’ajouter à un aliment lors de sa production, de son emballage ou bien encore lors de son traitement culinaire avec sa cuisson.

Fait intéressant, chez l’ homme, le tissu adipeux (masse graisseuse) sert de protecteur de l’ organisme face aux polluants organiques persistants (POP). En effet, les adipocytes les stockent évitant leur diffusion vers d’autres organes. Malheureusement, ce stockage peut s’avérer dangereux à long terme si l’accumulation s’intensifie. La graisse devient alors une source interne continuelle de libération chronique de toxines. Ce stock de toxines produit une inflammation de bas grade, à l’origine d’insulino-résistance, de production de masse graisseuse, de diabète, d’ obésité et d’ infertilité. Les deux exemples bien connus sont retrouvés chez des agriculteurs en surpoids car soumis à de fortes doses de pesticides, et dans l’étude ADIPOTOX qui montre la libération des toxines dans le sang après une perte de poids importante (– 70 kg) en post-chirurgie bariatrique (traitement de l’ obésité) de patients obèses. Donc attention aux épisodes de yoyo puisque lors de la perte de poids, il y a « relarguage » de toxines provoquant alors des petites intoxications aiguës entraînant fatigue, tendinites, maux de tête, et ce plus sévèrement encore si le poids de la masse graisseuse perdue est élevé.

Limiter sa prise de poids s’avère ainsi une « technique » de non- stockage endogène de polluants.
Les polluants sont partout disions-nous : non seulement on peut les retrouver dans notre alimentation, mais aussi dans notre maison via les produits ménagers et d’entretien, les jouets pour enfants, les vêtements sortis du pressing, et les produits utilisés en cosmétique tels que vernis, parfum, gel douche, dentifrice, déodorant, crème, savon, mousse à raser, shampoing... les plus fréquemment retrouvés étant les parabènes et les phtalates.

En attendant, on peut, à notre échelle, agir sur la gestion de consom- mation des polluants en diminuant leur utilisation, en diversifiant l’ apport alimentaire au quotidien et en favorisant leur destruction physiologique par notre corps. Il est donc possible de « contrer » les polluants en variant les légumes, féculents, céréales, fruits et autres végétaux, ainsi que les protéines animales. Consommer plus de produits frais et, quand il se peut, biologiques est un bon principe de base pour une meilleure santé. On peut donc s’ aider de compléments alimentaires à base de chélateurs de métaux lourds (antioxydants naturels) tels que les algues spiruline et chlorelle.

Le +
Quelques exemples de toxines retrouvées au sein de l’alimen- tation, on ne stoppe donc pas leur consommation, mais on la modère : du plomb et du cadmium dans l’alcool, le pain, les pommes de terre et les produits de panification sèche ; de l’arsenic dans le café ; de l’aluminium également dans ce dernier, mais aussi dans l’eau, le lait, les pâtes, les gâteaux et pâtisseries ; du mercure dans le thon ; des dioxines dans le babeurre, beurre, fromages, poissons ; des sulfites dans le vin ; de l’acrylamide dans les biscuits, frites, pommes de terre sautées, chips, café...

L’organisation environnementale américaine à but non lucratif EWG (Environmental Working Group) répertorie les aliments les plus chargés en résidus de pesticides tels que les pommes, fraises, raisins (donc le vin), raisins secs, céleri, pèches, nectarines, concombres, pommes de terre, tomates cerise, épinards, poivrons et piments. Ces derniers, s’ils ne sont pas bio, sont alors à éplucher. On évitera de consommer ces aliments en même temps et en grande quantité, afin de ne pas surcharger son organisme en polluants, au risque d’effets toxiques aigus plus ou moins sévères tels que des réactions similaires à des allergies avec urticaire, démangeaisons, toux, conjonctivite, irritation de la gorge, migraine, crampes musculaires, douleurs abdominales, nausées et diarrhées.

Selon l’EWG, les moins pollués sont l’avocat, l’oignon, l’ana- nas, le maïs, le chou, les brocolis, les petits pois, la papaye, le kiwi, la pastèque, le melon, les mandarines, les oranges et pamplemousses, les mangues, les asperges, les aubergines, les champignons, les patates douces et radis. Consommez-les fréquemment en les associant aux autres, afin de compenser les apports en toxines.

 Dr Alexandra Dalu

 

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