Cela devient une habitude. Hier soir, les Français ont vu encore une fois un grand cri d’alerte sur les produits des vaporisateurs personnels, également appelés cigarettes électroniques ou e-cigarettes. Dans une étude menée début 2014, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) dénonce des produits non conformes et dangereux « pour des motifs d’absence d’étiquetage de danger ou d’absence de dispositif de fermeture de sécurité pour enfants ».
Il est avant tout nécessaire de rappeler qu’il ne faut ni confondre, ni transformer « 90 % d’étiquetage non conforme » avec 90 % de produits impropres à la consommation. La DGCCRF joue sur les peurs. Le travail de désinformation opéré auprès des consommateurs y trouve un écho malheureux. Pourquoi faire croire que la vape est plus dangereuse que le tabac, alors même que le Ministère de la Santé britannique vient justement d’annoncer que la cigarette électronique était 95 % moins nocive que le tabagisme ? N’est ce pas là un soutien non assumé de nos pouvoirs publics à cette industrie mortelle ?
Pourquoi maintenant ?
Il est une question primordiale à se poser. Pourquoi avoir attendu 18 mois pour publier une telle étude ? De nombreux facteurs ont évolué dans ce laps de temps, a fortiori sur un marché en pleine expansion et structuration qu’est celui de la vape.
Il semblerait qu’encore une fois, un travail de sape soit entrepris alors que le marché se structure et se normalise. En avril 2015, les deux premières normes mondiales de la cigarette électronique et des e-liquides ont vu le jour, édictées par l’AFNOR, en association avec le Ministère de la Santé, les laboratoires, les consommateurs, les professionnels de la vape… et la DGCCRF elle-même. Une aberration totale, perçue aujourd’hui comme « une trahison totale », dixit la FIVAPE.
Tous les acteurs français majeurs respectent la réglementation en vigueur. Cependant, cette dernière laisse entrevoir des vides et c'est précisément la DGCCRF qui génère cette insécurité juridique, faute de proposer une réglementation claire et adaptée à la révolution de la vape.
Ce sont d’ailleurs les professionnels français qui, bien avant les règles édictées par l’AFNOR, ont produit et défendu les obligations de sécurité. Ce sont eux qui, par exemple, ont imposé, dès les premières mises sur le marché, la sécurité enfant sur les flacons d’e-liquides.
Au final, n’est-ce pas là une volonté d’enfoncer un secteur bien moins lucratif que ne l’est celui du tabac ?
Il est sans conteste à mettre en perspective l’absence de politique forte contre le tabac et ces manœuvres destinées à affaiblir un marché florissant, mais certes moins juteux pour l’Etat que ne l’est celui du tabac. Les mesures politiques ne réussissent qu’à sauver que peu de vies, alors que la vape a déjà permis d’épargner plus de 400 000 Français (INPES, Févier 2015).
N’oublions pas que la France détient les records de consommation du tabac (34 %) contre l’Angleterre (20 %) ou encore l’Australie (13 %).
Lassante habitude…
Olivier Martzel