Alcool pendant la grossesse : des risques encore trop mal connus des Français

 



A la veille de la journée mondiale de sensibilisation au syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) et la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) présentent les résultats d’une enquête sur les connaissances et la perception des risques de la consommation d’alcool pendant la grossesse et rappellent les mesures mises en œuvre pour prévenir et lutter contre ce phénomène encore banalisé, malgré des conséquences graves sur la santé du nouveau-né.

L’alcool est toxique pour le fœtus, il peut nuire à son développement et être notamment responsable d’accouchements prématurés et de retards de croissance de l’enfant. Pourtant, la notion de risque liée à la consommation d’alcool pendant la grossesse reste encore très floue.
Selon les résultats de l’enquête sur les connaissances et la perception des risques de la consommation d’alcool pendant la grossesse :

• Seulement un quart des Français (25%) estime que toute consommation d’alcool pendant la grossesse comporte un risque pour le nouveau-né ;
• Pour une majorité de personnes, le risque existe pour une consommation ponctuelle excessive : 86% des personnes interrogées pensent qu’être ivre une seule fois au cours de la grossesse est dangereux pour le bébé ;
• Mais les risques liés aux consommations moins importantes sont moins connus : 18% pensent qu’une femme enceinte peut boire quelques gorgées d’alcool de temps en temps sans prendre de risque pour son bébé ; 37% estiment que les risques apparaissent pour le bébé seulement à partir d’une consommation quotidienne d’alcool.
« La consommation d’alcool est en forte augmentation chez les femmes et notamment chez les étudiantes. Elle se banalise. Compte tenu des risques liés à la consommation d’alcool pendant la grossesse, il est important de rappeler ces messages de prévention » déclare le Dr François BOURDILLON, directeur général de l’Inpes.

Danièle Jourdain MENNINGER, présidente de la Mildeca, s’inscrit pleinement dans ces propos : « La vulnérabilité spécifique des femmes, notamment en période de grossesse, face aux risques liés aux consommations d’alcool justifie une action publique forte et ciblée. Il nous faut favoriser une prise de conscience collective face au syndrome d’alcoolisation fœtale ».
1 - 1005 personnes âgées de 15 ans et plus


Les pouvoirs publics agissent contre la consommation excessive d’alcool
Les pouvoirs publics agissent depuis plusieurs années pour mieux prendre en compte ce risque et y répondre, à travers plusieurs mesures d’information et d’accompagnement :
• Un message sanitaire préconise, depuis 2006, l’absence de consommation d’alcool pendant la grossesse (soit le pictogramme, soit le message «grossesse = zéro alcool»): il est obligatoire sur les contenants de boissons alcoolisées. 93% de la population approuve cette mesure et près de 3/4 des Français la jugent nécessaire pour limiter la consommation.
• Le dispositif « Alcool Info Service », inscrit dans le plan du Gouvernement de lutte contre les drogues et les conduites addictives, permet de parler avec un professionnel 7 jours/7, de 8h à 2h, en appelant au 0 980 980 930 (appel anonyme et non surtaxé) ou encore de poser ses questions, chatter, échanger sur des forums sur www.alcool-info-service.fr
Adopté en première lecture à l’Assemblée nationale, le projet de loi de modernisation de notre système de santé présenté par Marisol TOURAINE, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, renforce les dispositifs de lutte contre l’alcoolisation excessive, en particulier des jeunes : il étend les sanctions prévues contre le bizutage à toute personne qui incite autrui à « consommer de l’alcool de manière excessive ».

 

Pour en savoir plus : http://www.alcool-info-service.fr