Depuis le mois de mars, de nombreuses associations de patients et d’usagers se mobilisent pour garantir la protection des travailleurs à risque de forme sévère de Covid-19.
Si des arrêts de travail à titre préventif ainsi qu’un dispositif d’activité partielle ont pu être mis en place dès le 17 mars, le décret du 29 août dernier, pris dans le contexte du plan de relance économique, a resserré à l’excès la liste des personnes protégées à seulement quatre critères de vulnérabilité.
Les associations avaient pourtant alerté : face à l’inévitable reprise épidémique en cette fin de période estivale, c’est une impérieuse nécessité que de continuer à protéger toutes les personnes à risque de développer une forme sévère de Covid-19.
Le risque de désinsertion professionnelle, avancé par le gouvernent comme motivation de l’évolution du dispositif, ne doit pas occulter les questions de vie ou de mort qui sont ici posées. Entre le 8 septembre et le 14 octobre, 6500 personnes de moins de 65 ans ont été hospitalisées, 1500 ont été admises en réanimation. L’immense majorité d’entre elles présentaient des critères de vulnérabilité. 140 sont décédées, et beaucoup d’autres devront faire face à des séquelles dont on commence à peine à mesurer l’ampleur.
Au début du mois d’octobre, 50 associations se sont exprimées dans une tribune, pour que des mesures soient prises sans délai afin de réaffirmer l’engagement de l’État qui a pourtant su prendre les mesures appropriées dès le début de la crise.
C’est finalement le Conseil d’État qui contraindra l’État à revoir sa copie faute d’avoir publié une liste de critères de vulnérabilités cohérente. Dans sa décision du 15 octobre dernier, il suspend en effet le décret du 29 août et renvoie, de fait, à l’application du décret du 5 mai dernier.
Au regard de la circulation très active du virus sur l’ensemble du territoire, de l’augmentation des hospitalisations et de l’état d’urgence décrété à partir du 17 octobre, la protection des personnes les plus exposées au risque de forme grave n’est plus une option. Et aucun arbitrage favorable au primat du retour au travail sur site ne peut être socialement acceptable.
Les attentes des associations :