Le Guttmacher Institute vient de publier une nouvelle fiche d'information intitulée « Besoin et utilisation des services d'avortement par les adolescentes dans les pays en développement », synthétisant les données disponibles sur la question en une ressource pratique. En 2008 (année la plus récente pour laquelle les estimations sont disponibles), quelque 3,2 millions d'adolescentes âgées de 15 à 19 ans dans les pays en développement auraient subi un avortement non médicalisé, soit un taux annuel de 16 pour 1 000 femmes. Les chercheurs du Guttmacher Institute entendent publier une estimation mise à jour, accompagnée d'autres données sur l'avortement chez les adolescentes du monde en développement, plus tard dans l'année 2016.
La nouvelle fiche incorpore les données de trois études récentes sur les besoins et services de santé sexuelle et reproductive des adolescentes dans les pays en développement. Elle couvre l'incidence de l'avortement non médicalisé dans certains pays et dans le monde en développement en général, la prestation de services d'avortement, l'accès aux soins après avortement et les obstacles opposés à l'accès des adolescentes aux services d'avortement médicalisés. Les données indiquent que les adolescentes sont plus susceptibles que leurs aînées de provoquer elles-mêmes leur avortement ou de s'adresser à un prestataire non qualifié, ainsi que de se faire avorter à un moment plus avancé de la grossesse. Les adolescentes sont aussi moins susceptibles d'adopter la contraception à la suite de soins après avortement, accroissant dès lors leur risque de futures grossesses non planifiées.
Le coût et la confidentialité sont les plus grands obstacles à l'obtention de services d'avortement médicalisés auxquels les adolescentes se trouvent confrontées dans les pays en développement. Pour les encourager à rechercher des prestations d'avortement et des soins après avortement médicalisés et légaux, il est essentiel de leur offrir ces services à prix abordable ou gratuitement, ainsi que de n'impliquer d'autres parties (parents, tuteurs et époux) qu'avec le consentement de la patiente. Le conseil contraceptif et la fourniture de méthode doivent aussi faire partie de services après avortement complets. Il incombe aux décideurs politiques et aux prestataires de soins de santé des pays en développement de prioriser la diffusion d’une information complète et médicalement correcte aux adolescentes sur le sexe et la grossesse, ainsi que de leur donner accès à des services confidentiels adaptés aux jeunes, pour minimiser les grossesses non planifiées et l'avortement.
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