Le raccourcissement est l’inverse de l’étirement. Au lieu d’étirer ou d’allonger le muscle ou le tissu spasmé et contracté pour le soulager, on va le « ramasser » sur lui-même ou le « raccourcir ». C’est la technique de « strain-counterstrain » (SCS) ou de raccourcissement musculaire en position de confort maximal. Cette technique a été découverte par Lawrence Hugh Jones (1912-1996), un ostéopathe américain, grâce à la pratique sur des cas rebelles à l’ostéopathie. En clair, cela va entraîner une relaxation musculaire et une disparition des points sensibles douloureux. C’est une technique plus curative que préventive que j’utilise souvent dans mon cabinet médical.
Sur une zone sensible, cela va entraîner un « reset » neuromusculaire : le fuseau neuromusculaire va cesser d’émettre des influx et l’activité gamma suractivée va cesser. Cette méthode utilise la physiologie neuromusculaire : dans les muscles et sur les tendons, il existe des capteurs qui vont informer le cerveau via des nerfs sensitifs, et lui permettre de corriger les tensions par d’autres nerfs et la moelle épinière. C’est un système automatique qui malheureusement reste parfois bloqué ou qui fonctionne de manière trop intense. Le raccourcissement permet de désactiver cette boucle d’automatisme et remet tout à zéro.
En pratique, le raccourcissement consiste à trouver la position de confort maximum dans les trois plans de l’espace, et à maintenir cette position pendant 90 secondes en respirant et en se relaxant. Ensuite, on revient à la position initiale très lentement et doucement. Cette technique donne des résultats très intéressants en thérapie et elle a l’avantage de pouvoir aussi être pratiquée seul, à la maison. Elle est plus facile à réaliser que l’étirement, mais aussi plus efficace si elle est pratiquée, en plus, dans les trois plans de l’espace.
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Exemple :
Si vous souffrez d’une douleur dans la nuque, appuyez sur la douleur avec un doigt afin de la localiser. Baissez et levez le menton (plan haut/bas ou flexion/extension) afin de trouver la position la plus confortable. Restez dans cette position, puis inclinez la tête d’un côté et de l’autre (plan droite/gauche ou latéroflexion), afin de trouver la position la plus confortable. Tout en gardant la flexion/extension et la latéroflexion, tournez la tête vers la droite et vers la gauche afin de trouver la position la plus confortable et réaliser le « fine tuning » (ajustement fin). Une fois que vous avez trouvé la position la plus confortable dans les trois plans de l’espace (position raccourcie), maintenez-la pendant 90 secondes en inspirant lentement par le nez, puis en expirant lentement par la bouche. Le point sous votre doigt va alors « fondre » et devenir indolore. Vous revenez alors lentement à la position initiale.
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Dr Marc Pérez
Alix Lelief-Delcourt
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