Qu'est-ce-que la médecine traditionnelle chinoise ?
Le Qi Gong est une médecine millénaire, une gymnastique traditionnelle chinoise faite de massages, de mouvements lents adaptés à la respiration, de visualisations, de méditations. Il fait partie intégrante de la médecine traditionnelle chinoise.
Vieille de quelques milliers d’années, la médecine traditionnelle chinoise est une médecine complexe pour les Occidentaux, car ses fondements sont loin de notre médecine cartésienne. Elle a recours à cinq pratiques principales :
La pharmacopée chinoise, la diététique chinoise, l’acupuncture, le massage Tuina et les exercices énergétiques, principalement le Qi Gong et le Tai Chi.
C’est une médecine qui possède sa propre base philosophique et symbolique, et qui est basée sur la notion d’énergie.
Elle se réfère à des méridiens énergétiques qui n’ont aucun rapport avec l’anatomie décrite en Occident, méridiens utilisés en acupuncture, énergie domestiquée dans le Qi Gong.
Elle est basée sur théorie du Yin 阴 et du Yang 阳, basée sur la bipolarité (soleil – lune, homme – femme, visible – invisible, ombre – lumière), l’homme et l’univers étant composés d’éléments opposés et complémentaires.
Elle considère que l’homme est le trait d’union entre le ciel et la terre.
Selon les taoïstes, la durée naturelle de la vie humaine est de l’ordre d’une centaine d’années. Si les êtres humains ne parviennent que très rarement à cet âge avancé, c’est qu’ils ne sont pas assez connectés à la nature pour atteindre cet objectif.
Le Qi Gong
Le Qi Gong, pratiqué depuis au moins trois mille ans, provient des gymnastiques taoïstes de longévité. Les moines taoïstes avaient élaboré un travail intérieur appelé le « Qi Gong », visant, par un ensemble d’exercices corporels et de visualisations mentales, à aider les personnes à maintenir ou réparer l’équilibre entre les « énergies » des différents organes du corps.
Il existe trois Qi Gong originaux, le Qi Gong taoïste, celui pratiqué par les adeptes de Confucius, et celui pratiqué par les bouddhistes. Aujourd’hui, il existe des dizaines, pour certains des centaines de techniques de Qi Gong, entrant dans le cadre de principes religieux, d’arts martiaux, de contemplation, de gymnastique, de préparation aux compétitions sportives, d’aide aux soins médicaux.
Durant la Révolution culturelle, les pratiques du Qi Gong ont été interdites et réprimées comme des « pratiques féodales » et « superstitieuses » ; elles ont de nouveau été l’objet d’une grande répression par les autorités chinoises en 1999.
Après plusieurs années d’interdiction de toute forme de Qi Gong par le régime communiste, la Chine fait aujourd’hui la promotion de ces exercices de santé auprès de sa population et dans les hôpitaux. C’est en effet pour le gouvernement un excellent mode de prévention et d’entretien d’une bonne santé pour ses concitoyens.
C’est en bonne partie grâce aux moines taoïstes que la connaissance profonde du Qi Gong a été maintenue vivante et peut encore être enseignée.
Le Qi Gong en idéogrammes chinois s’écrit : 气功. Il associe deux mots :
Le QI 气
Qui signifie souffle, énergie ; le Qi désigne le flux énergétique omniprésent qui anime toute chose, et qui est l’un des concepts fonda- mentaux de la médecine traditionnelle chinoise. Schématiquement, la circulation du Qi entre le ciel et la terre est présente chez tous les êtres vivants. Une circulation sans obstacle de ce flux est pour les Chinois le corollaire indispensable au maintien d’une bonne santé. Tout obstacle à ce passage aboutit à une situation pathologique, l’énergie perverse va pouvoir pénétrer dans l’organisme affaibli, laissant tôt ou tard place à la maladie.
Le Qi circule de façon optimale à travers les méridiens quand la détente est maximale (relâchement des muscles, tendons, articulations). Une détente insuffisante entrave ou bloque la circulation du QI. L’eau qui coule ne pourrit pas.
Le QI dépend de plusieurs facteurs : des éléments extrinsèques (l’air inspiré, les aliments ingurgités) et intrinsèques (psychisme, pensées, émotions...) ainsi que de l’entraînement du corps et de l’esprit (Qi Gong).
En médecine chinoise, il est commun de dire que les maladies apparaissent lorsque l’esprit n’est pas en éveil.
Le Gong 功 Qui signifie travail, exercice, discipline.
Le Qi Gong est donc le travail de l’énergie vitale, une pratique qui consiste à entraîner le Qi, c’est-à-dire à le mobiliser, le renforcer, l’équilibrer et le faire circuler harmonieusement au sein de son corps et de son esprit. Tous les maîtres de Qi Gong insistent sur le travail quotidien du Qi.
Le Qi Gong trouve sa source dans le Tao, mais également dans les principes du Ying et du Yang, ainsi que sur la théorie des cinq éléments.
Le Tao 道
Tao signifie voie, chemin. Le Tao, c’est conduire son chemin.
Il s’agit de la force fondamentale qui coule en toutes choses dans l’univers, vivantes ou inertes.
C’est une philosophie chinoise inspirée de la contemplation de la nature, qui a amené à la notion du Yin et du Yang.
Le Yin Yang 阴阳
Le Yin Yang traduit l’équilibre des forces qui circulent dans toute chose.
Dans les saisons, le Yang est culminant en été, le Yin est à son plus bas. C’est l’inverse en hiver.
Le jour est yang, blanc, et correspond à la période de travail, il alterne avec la nuit, yin, noire, période de repos.
Pour l’être humain, le Yin représente l’inactivité, l’hypotonie, alors que le Yang caractérise l’activité, l’hypertonie.
Si l’homme est de nature yang (soleil, feu, action, mouvement), la femme est de nature yin (lune, eau, douceur, intuition).
Chez l’homme, la santé résulte d’un bon équilibre du Yin et du Yang. En cas de déséquilibre, il faut s’appliquer à rétablir l’équilibre.
Pour être dans la vie, il faut toujours un petit peu de Yin pour calmer le Yang, ou un petit peu de Yang pour bouger le Yin. Le Yin total ou le Yang total, c’est la mort.
Ainsi, il existe des exercices de Qi Gong visant à renforcer spécifiquement, selon le cas, le Yin ou le Yang pour renforcer ou rétablir cet équilibre.
Dr. Martine Depondt-Gadet
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