LES PRINCIPAUX SAINTS DU CALENDRIER GRÉGORIEN

Par leur existence dédiée à Dieu, les saints ont honoré la mémoire de Jésus qui est mort pour sauver tous les hommes.

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Par leur existence dédiée à Dieu, les saints ont honoré la mémoire de Jésus qui est mort pour sauver tous les hommes.

En des circonstances très différentes, des lieux et des époques fort éloignés, chacun à sa manière, ils ont revécu le chemin de Croix, se sont détachés des affres et des impératifs de la matière pour mieux se vouer au Seigneur.

Le fait de leur rendre hommage, par un culte et des rituels réguliers, ou plus simplement par la pensée ou la prière, prend une autre dimension dès lors que l’on s’approche un peu plus de ce que fut leur existence, de leurs luttes et de leurs abnégations pour briser les chaînes du quotidien et s’élever jusqu’aux sphères de la sainteté.

Abordé sous cet angle, le calendrier grégorien nous apparaît alors, sous de multiples formes, comme le fabuleux révélateur quant à la possible transformation d’hommes et de femmes aux existences souvent difficiles et des esprits totalement saints, empreints d’une pureté d’essence divine.

JANVIER
SAINTE MARIE
Fêtée le 1er
Épouse de Joseph et mère de Jésus-Christ, à qui elle a donné corps et âme par l’Esprit-Saint. Proclamée Mère de Dieu (Théotokos) par le concile d’Éphèse en 431.

SAINT BASILE LE GRAND (329-379), docteur de l’Église Fêté le 2
Originaire d’une famille marqué par la sainteté – ses parents, deux frères et une sœur sont placés au rang des saints –, il sera reconnu comme un grand rhéteur, un philosophe et un prêtre.
Bien que souffrant une partie de sa vie d’infirmités, il n’en est pas moins estimé et admiré de tous. Il embrasse l’état monastique et fait le choix de vivre dans l’oubli du monde et la pénitence. Devient évêque de Césarée en 370. Fonde plusieurs monastères qu’il dirige, rédige des ouvrages ascétiques posant des règles de vie religieuse qui resteront long- temps célèbres pour être à l’origine des fondements de la vie monastique en Orient.

SAINTE GENEVIÈVE (vers 420-500) Fêtée le 3
Mène dès sa jeunesse une vie de religieuse non cloîtrée. Sera vénérée par les rois, parmi lesquels Childeric et Clovis.
Patronne de Paris, elle passe pour avoir empêché l’exode des Parisiens lorsque les hordes d’Attila déferlèrent sur la Gaule en 451. Plus tard, elle sera également à l’origine de la survie de Paris lorsque les Francs tenteront d’affamer la population, organisant son ravitaillement dans les pires conditions.

SAINT ODILON DE CLUNY (962-1048), cinquième abbé de Cluny Fêté le 4
Considéré comme le « Pape » des Bénédictins, on lui reconnaît une influence considérable sur le Pape et l’empereur. Fidèle à sa réputation de grande dévotion et montrant l’exemple, lors de la famine de 1006, il se séparera de tous ses biens et ira mendier avec les mendiants.
On lui doit également l’instauration de la fête des défunts le 2 novembre.

SAINT SIMÉON LE STYLITE* (390-459) Fêté le 5
Fils de berger, encore enfant il embrasse la carrière de son père, jusqu’au jour où il entend un verset de l’Évangile. Il entre alors au monastère de Tell’Ada, où il restera dix ans avant que son goût pour les mortifications ne le fasse renvoyer. Il devient alors ermite à Telanissos et se fait enchaîner à un rocher. C’est alors que l’idée lui vient de s’installer en haut d’une colonne, dont il fera graduellement augmenter la hauteur, jusqu’à atteindre une vingtaine de mètres.
Absorbé dans une prière quasi continuelle, convertissant et baptisant ceux qui viennent à lui, exhortant les populations ou conseillant les puissants, certaines guérisons corporelles et spirituelles lui étant attribuées, il y vivra trente et un ans.

SAINT MÉLAINE DE RENNES (mort vers 530), évêque Fêté le 6
D’origine bretonne, en pleine période d’invasions franques il est élevé au rang de cinquième évêque de Rennes. Hautement considéré et estimé par le roi Clovis, en fervent pourfendeur de toute idolâtrie il évangélise alors la région, ce qui vaudra à l’abbaye bénédictine de prendre son nom et de perpétuer son culte.

SAINT RAYMOND DE PEÑAFORT (vers 1175-1275) Fêté le 7
Issu de la famille des rois d’Aragon, au terme d’études de théologie à Barcelone il devient successivement professeur, prêtre, puis archidiacre. Entré à quarante-sept ans chez les dominicains, il s’impose rapidement comme une figure emblématique de l’Ordre, notamment comme grand moraliste et ministre du sacrement de pénitence.
On lui doit la rédaction, sur commande du Pape Grégoire IX, du célèbre Recueil des décrétales, un ouvrage en cinq volumes qui sera officialisé le 5 septembre 1234. Ces décrétales, lettres du Pape réglant des questions de discipline, continueront à figurer dans le droit ecclésiastique jusqu’en 1917 (avant d’être remplacées par le Code du droit canon).
Devenu général de l’Ordre des dominicains en 1238, Raymond donne sa démission deux ans plus tard, prétextant une maladie – alors qu’il ne mourra, centenaire, que trente-cinq ans plus tard –, en réalité pour reprendre ses prédications en langue catalane.

Ami de saint Thomas d’Aquin, on lui reconnaît plusieurs miracles et un dévouement inlassable. Il est également considéré comme le patron des confesseurs.

SAINT CLAUDE APOLLINAIRE (mort vers 180), évêque de Hiéraple Fêté le 8
Considéré comme l’un des esprits les plus brillants de l’Église au IIe siècle. Fervent ennemi des hérétiques, les récits anciens font de lui l’auteur de traités dans lesquels il pourfendait avec verve les thèses des impies, bien qu’aucun texte ne soit parvenu jusqu’à notre époque.
Prenant fait et cause contre le paganisme de son époque qui avait « juré d’anéantir la religion », il osa faire front et se placer au côté des chrétiens, allant même jusqu’à adresser à Marc Aurèle une apologie écrite du christianisme. L’empereur aurait été touché par la sincérité, la pertinence et l’éloquence du propos, tempérant dès lors la fureur des opposants à la religion du Christ, ce qui permit à Claude Apollinaire de gouverner son Église en paix.

SAINT JULIEN L’HOSPITALIER (mort en 313), martyr Fêté le 9
Issu d’une famille illustre, Julien s’engage dans les vœux du mariage à dix-huit ans. Une révélation lui apprend qu’avec sa jeune épouse, Basilisse, ils feront vœu de chasteté et que « leur union sera pour beaucoup une occasion de salut ».
Leurs parents disparus, ils se consacrent avec ardeur à soulager les pauvres, les malades et les indigents. La charité de Julien, sans limite, le fera bientôt surnommer « l’Hospitalier ».
Sa femme étant décédée avant lui, Julien sera en butte aux persécutions contre les Chrétiens. Jeté en prison, torturé, soumis aux épreuves du feu et des bêtes féroces en vain, on lui reconnaîtra nombre de prodiges et de conversions. Il sera finalement décapité le 9 janvier 313, son tombeau devenant par la suite un lieu de guérisons avérées.

SAINT GUILLAUME (mort en 1209), archevêque de Bourges Fêté le 10
Issu de la famille des comtes de Nevers, Guillaume de Donjeon est attiré très tôt par le sacerdoce.
D’abord chanoine de Soissons, puis de Paris, il se fait ensuite moine à l’abbaye de Grandmont. Mais il ne trouve pas sa place dans ce cadre qui ne répond pas exactement à ses aspirations, aussi rejoint-il l’austérité des cisterciens de Pontigny, affirmant sans cesse les indéniables qualités d’une grande modestie et d’une dévotion sans faille. Sur insistance du légat du Pape, le cardinal Ottaviani, en 1183 Guillaume devient abbé général de l’abbaye de Châlis, avant d’être nommé évêque de Bourges le 23 novembre 1200.
Dans une époque tourmentée par l’hérésie vaudoise et cathare, Guillaume saura éviter de s’investir dans un camp plutôt qu’un autre, cher- chant avant tout à faire le bien, à secourir les petites gens et les malheureux, au point qu’on le considérera comme « l’évêque des pauvres », auquel on prêtait la capacité de guérir les malades par sa seule bénédiction.
Il mourra à Bourges le 10 janvier 1209... et sera canonisé en 1217 par le Pape Honorius III, celui-là même qui avait persécuté les albigeois que Guillaume défendait !

SAINT THÉODOSE LE CÉNOBIARQUE* (vers 423-529) Fêté le 11
Il est connu pour avoir fondé les premiers « laures » en Palestine, ces monastères rudimentaires offrant la possibilité d’une vie monachique importante, faite de recueillement, d’isolement et de méditation.
Ayant la charge de l’église Notre-Dame, entre Jérusalem et Bethléem, il fondera un monastère sur les bords de la mer Morte, non loin de Qumrân, qui à terme accueillera des centaines de moines venus de tous pays, faisant bâtir une église pour chaque communauté.
Théodose deviendra ainsi la principale autorité du cénobitisme palestinien, ce jusqu’à un âge très avancé.

SAINTE MARGUERITE BOURGEOIS (1620-1700), fondatrice de la Congrégation Notre-Dame de Montréal Fêtée le 12
À l’âge de vingt ans, suite à une vision de la Sainte Vierge, elle renonce au monde et entre dans la Société des Enfants de Marie, dont elle devient présidente quelques années plus tard.
En 1653, âgée de trente-trois ans, confortée par un message de la Vierge qui lui aurait dit « Va, je ne t’abandonnerai pas », elle s’embarque pour le Canada. Durant les années qui vont suivre, Marguerite va dépenser une énergie considérable à s’employer à dispenser une éducation chrétienne à des enfants, à catéchiser les colons, mais aussi à visiter les malades, à ensevelir les morts. Dans le même temps, elle entreprend de former et diriger une communauté religieuse enseignante non cloîtrée. À dater de 1658, elle va ainsi créer plusieurs écoles sur les côtes de la Nouvelle-France.
Dans le cadre de la Congrégation Notre-Dame de Montréal, outre le soutien aux jeunes femmes et aux jeunes ménages, elle va dès lors multi- plier les créations : ouvroir pour les jeunes filles et les épouses, école normale pour la formation de ses compagnes dans l’éducation, œuvre des Tabernacles qu’elle fonde avec la recluse Jeanne Leber, congrégation pour jeunes filles, etc.
Disparue à quatre-vingts ans, Marguerite Bourgeois, considérée comme
une sainte, sera déclarée Bienheureuse par le Pape Pie XII le 12 novembre 1950 et canonisée ultérieurement.

SAINT HILAIRE (vers 315-367), évêque de Poitiers, Père de l’Église Fêté le 13
Issu d’une famille patricienne, Hilaire est élevé dans une éducation pro- fane, avant de recevoir finalement le sacrement du baptême.
Âgé de trente-cinq ans, il est marié et père de plusieurs enfants lorsqu’il est nommé évêque de Poitiers. Son opposition farouche à l’arianisme lui vaudra les menaces des princes et la calomnie des puissants, aboutissant à quatre années d’exil en Phrygie (Orient), entre 356 et 360. À son retour, il sera vénéré sans limite et nombre d’églises porteront désormais sont nom.
À terme, affichant en permanence une modestie, une charité et une pureté de pensée hors du commun, il sera considéré comme l’un des esprits les plus brillants de l’Église et un « apôtre infatigable du dogme de la Sainte Trinité », de la « vérité chrétienne ».
Il sera déclaré premier Docteur de l’Église latine en 1851, par le Pape Pie IX.

SAINTE NINA (IVe siècle) Fêtée le 14
Jeune chrétienne, Nina aurait été capturée et emmenée en Géorgie, une province de Russie. Là, elle serait devenue esclave à la cour royale de Mzkhéta, non loin de Tbilissi.
Contre toute attente, malgré ses déboires, Nina aurait non seulement gardé sa foi mais aurait impressionné le roi Mirian et sa cour par sa grande piété et son sens inné de la charité. Ayant appris qu’elle aurait guéri un enfant par ses seules prières, le roi la fait appeler au chevet de sa femme Nana, jugée mourante par ses médecins. Nina se rend auprès de la malade et cette dernière retrouve la santé. En guise de récompense, elle ne veut rien pour elle-même mais demande au roi de se convertir au christianisme.
À terme, le roi interviendra auprès de l’archevêque de Constantinople afin que celui-ci lui envoie un évêque pour évangéliser son royaume. Dès lors, Nina sera considérée comme l’initiatrice de la conversion de la Géorgie.

SAINT RÉMI (438-533), archevêque de Reims, apôtre des Francs Fêté le 15
Après que Clovis se fut tourné vers le Dieu des chrétiens lors de la bataille de Tolbiac, remportant une retentissante victoire, saint Rémi entreprit de dispenser une instruction religieuse au roi.
Avant que ne vienne le temps du baptême, il prédit à Clovis et à sa femme Clotilde un avenir royal des plus brillants s’ils faisaient vœu de fidélité envers Dieu et l’Église.
Lors de la cérémonie qui suivit, Clovis reçut l’onction du baptême et l’onction royale. Le même jour, le baptême fut également célébré pour deux sœurs du roi, trois mille seigneurs, de nombreux soldats, ainsi qu’un grand nombre de femmes et d’enfants.

SAINT MARCEL Ier (mort en 309), Pape et martyr Fêté le 16
Lorsqu’il est élu trentième Pape de l’histoire de la chrétienté, en 308, Marcel doit faire face à une situation des plus complexes. Les persécutions menées à l’égard des chrétiens par les empereurs romains font des ravages parmi les croyants. Nombreux parmi ces derniers sont ceux qui apostasient, qui renient leur foi pour garder la vie.
Marcel va dès lors devoir définir quelle position adopter vis-à-vis de celles et ceux qui souhaiteront réintégrer l’Église, et décider s’il faut leur infliger ou non une peine pour leur reniement.
Il fera le choix de l’acceptation de la pénitence et de la réconciliation, mais les peines infligées aux ecclésiastiques susciteront des troubles graves, lesquels conduiront finalement l’empereur Maxence à exiler le Pape.

 

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Couverture de livre

 

L’AUTEUR :

Bernard Baudouin 
Symboles de vertu, de dévotion et de ferveur spirituelle, les saints revêtent une importance considérable dans l'histoire du christianisme. Messagers de Dieu parmi les hommes et des hommes auprès de Dieu, ils sont des modèles de conduite, des vecteurs de vénération et de culte. Pendant des siècles, le don du prénom lors du baptême s'appuyait sur le registre des saints, qui servaient de protecteurs à ceux ou celles qui recevaient le premier sacrement. Mais les individus ne furent pas les seuls à bénéficier de cette assistance exceptionnelle puisque les monuments religieux, les pays, les villes, les communautés, les corporations, les œuvres religieuses ou les associations pieuses purent également s'en réclamer. Dans cet ouvrage passionnant, les 365 saints du calendrier sont présentés avec pour chacun leur histoire, mais plus de 1 600 autres saints sont aussi répertoriés selon leur chronologie. Les saints guérisseurs, protecteurs, les dictons ou métiers associés, les saints récemment canonisés, c'est une encyclopédie sans égale qui vous est ici proposée.