Exercice de Tiao Qi : respiration harmonieuse de Shaolin



° Pratiquez assis sur un coussin en position du tailleur, en lotus ou en demi-lotus (voir plus bas la description de ces positions correctes) ou plus simplement assis sur l’avant d’une chaise en maintenant son dos bien droit, sans raideur.
° Fermez les yeux sans effort.
° Se détendre et s’éloigner des pensées et des soucis autant que possible.
° Prendre ensuite une belle respiration spontanée par le nez, sans forcer. On devrait ressentir les poumons se remplir, le diaphragme descendre doucement vers le bas et par voie de conséquence le ventre semble enfler lui aussi.
° Essayez de ne pas retenir l’air et expirez aussitôt et lentement par la bouche, sans bruit et sans effort.
° Pendant l’expiration, le ventre se rétracte doucement à l’intérieur.
° Point important : à chaque inspiration, ressentir, comme dans un rêve, la force vitale (Qi) entrer par les narines sous la forme d’un halo doré et transparent. Ce halo d’énergie pure vient « nourrir » le centre abdominal, le Dantian ou Champ de l’élixir, situé au milieu de l’abdomen, sous le nombril.
° À chaque expiration consciente, l’énergie usée sort doucement par la bouche sous la forme d’une brume un peu sale qui peu à peu soulage le corps de ses toxines physiques ou émotionnelles.
° Cette respiration s’effectue par cycles de neuf fois (chiffre Yang dans la tradition ancienne), en alternance avec de simples périodes de relaxation.
° Il n’est pas nécessaire de « viser » une localisation précise du Dantian qui serait purement spéculative. Il suffit de se fier à l’intui- tion et au regard intérieur (Nei Guan) pour ressentir son propre centre, situé un peu sous le nombril et à l’intérieur de l’abdomen.
° Il n’est pas utile de maintenir cet exercice trop longtemps ; quelques séries de neuf répétitions suffisent largement à nettoyer les circuits internes de l’énergie.
° On peut aussi apprendre cet exercice progressivement au fil des jours en y ajoutant les différents éléments physiques et mentaux petit à petit.
° Durée respiratoire : elle est donnée à titre indicatif, chacun ayant un rythme différent. Dans l’absolu, une respiration complète, c’est-à-dire une inspiration et une expiration, dure environ sept secondes.
La respiration présente un rapport d’harmonie essentiel avec notre organisme. Pour le maintien de la vie, la respiration est beau- coup plus importante que la nourriture. Nous devons donc étudier les diverses méthodes de respiration.

Un cycle respiratoire consiste en une inspiration et une expira- tion. Les deux lobes pulmonaires se placent au milieu du thorax et lorsque l’on respire, les poumons s’élargissent naturellement. La plupart des êtres humains n’arrivent pas à respirer en utilisant le volume entier des poumons : ils n’utilisent jamais la partie inférieure des bronches et ne mettent en œuvre en général que les lobes supérieurs. Ainsi, ils n’arrivent pas à éliminer et à expirer tout le gaz carbonique et toutes les toxines du sang. Le sang devient impur et les maladies apparaissent ; cette façon de respirer ne peut s’appeler la respiration naturelle. Cette dernière se nomme aussi « respiration abdominale ».

L’inspiration et l’expiration doivent impliquer le bas-ventre. En inspirant, l’air pénètre dans les bronches et remplit les poumons, et même leur partie inférieure. Une fois remplis, les poumons pressent le diaphragme qui descend. À ce moment-là, la poitrine est gonflée et l’abdomen présente une légère protubérance vers l’extérieur.

Quand on expire, l’abdomen se resserre, le diaphragme se relâche vers le haut et presse les poumons ; cela permet à l’air vicié de quitter la partie inférieure des poumons ; mais les mouvements du bas-ventre et du diaphragme contribuent à son élargissement vers le bas. Cette respiration convient à la vie quotidienne (on devrait la pratiquer en marchant, en travaillant, en se couchant), mais aussi à la méditation. Le sang peut alors circuler normalement.
-- En expirant : Le ventre sous le nombril se comprime, le diaphragme monte, le thorax se serre, on fait sortir l’air du fond des poumons.
-- En inspirant : L’air entre lentement par le nez, remplit ensuite les poumons, le diaphragme descend, le ventre sort.
En prolongeant ainsi la respiration jusqu’au bas-ventre, les forces de l’abdomen deviennent abondantes (en médecine traditionnelle chinoise, on parle de force et de concentration de l’énergie essen- tielle : le Qi). Le ventre et les organes internes sont pressés et massés. Certains préconisent de s’arrêter alors de respirer les poumons pleins ; cela est appelé « rétention de la respiration ». D’après nos expériences, les débutants ne doivent pas pratiquer cela. La respiration devient de plus en plus ténue, l’entrée et la sortie de l’air sont très faibles : avec le temps et la pratique, on en vient même à ne plus sentir la respiration. Si l’on arrive à atteindre l’état de non-respiration, il n’y a plus ni inspiration ni expiration. Les organes de la respiration semblent inutiles, mais l’air semble entrer et sortir par les pores. Cet état constitue le résultat de la pratique de la respiration naturelle.


 

 Gérard  Edde                           
                                                                              

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