TDA/H : difficultés ou trouble ?

our recevoir un diagnostic de TDA/H, il ne suffit pas d’en présenter simplement les traits. Il est tout à fait normal de vivre, de temps à autre, des périodes où l’attention est plus fragile, l’agitation, plus présente et la désorganisation, manifeste. Normalement passagers ou liés à des événements particuliers, ces symptômes s’amoindrissent généralement grâce à des stratégies comportementales, jumelées à des efforts bien dosés. Le diagnostic de trouble ne devient pertinent que dans les conditions où l’intensité des manifestations et les répercussions sur la vie de l’individu demeurent constantes. L’apparition des comportements observés doit aussi répondre à certains critères (se produire avant que l’enfant ait douze ans, notamment) et leurs autres causes possibles, être éliminées.
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Pour recevoir un diagnostic de TDA/H, il ne suffit pas d’en présenter simplement les traits. Il est tout à fait normal de vivre, de temps à autre, des périodes où l’attention est plus fragile, l’agitation, plus présente et la désorganisation, manifeste. Normalement passagers ou liés à des événements particuliers, ces symptômes s’amoindrissent généralement grâce à des stratégies comportementales, jumelées à des efforts bien dosés. Le diagnostic de trouble ne devient pertinent que dans les conditions où l’intensité des manifestations et les répercussions sur la vie de l’individu demeurent constantes. L’apparition des comportements observés doit aussi répondre à certains critères (se produire avant que l’enfant ait douze ans, notamment) et leurs autres causes possibles, être éliminées.

Pour « mériter » le diagnostic
Établir un diagnostic psychologique de TDA/H relève de l’évaluation des troubles mentaux, activité réservée aux psychologues (incluant les neuropsychologues), médecins (incluant les psychiatres), infirmières et conseillers d’orientation qui détiennent une formation universitaire et une expérience clinique en soins psychiatriques. La démarche diagnostique est d’abord et avant tout une évaluation comportementale globale qui doit être faite par un clinicien qui connaît bien le TDA/H ; c’est son expertise qui déterminera sa capacité à établir le diagnostic. Il n’existe ni test sanguin, ni examen physique, ni test neuropsychologique qui pourraient confirmer ou infirmer un diagnostic de TDA/H à eux seuls.
Au terme de cette évaluation, le diagnostic sera celui d’un TDA quand la majorité des symptômes est d’ordre attentionnel. On remarque notamment chez les ados qui le reçoivent qu’ils sont souvent distraits, lunatiques, lents à s’exécuter, et accusent des retards fréquents. Ils égarent et oublient aussi souvent leurs choses, éprouvent des problèmes d’organisation, et ont du mal à persévérer dans les tâches exigeant un effort mental soutenu.

Lorsque les symptômes incluent de l’hyperactivité et de l’impulsivité, on parle de TDAH. On observe alors des difficultés à cesser de bouger ou parler ainsi qu’une forte propension à agir de manière impulsive et démesurée.
Selon la classification de la dernière version du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), le TDA/H peut être :
•    de présentation combinée, si les traits d’inattention et d’hyperactivité/impulsivité sont présents depuis les six derniers mois ;
•    de présentation inattentive prédominante, si, depuis les six derniers mois, les traits d’inattention sont présents, sans hyperactivité/impulsivité ;
•    de présentation hyperactive/impulsive prédominante, si, depuis les six derniers mois, les traits d’hyperactivité/ impulsivité sont présents, sans inattention.
Des différences individuelles interfèrent également avec les manifestations du trouble, telles que les traits de personnalité, les aptitudes, les champs d’intérêt, les problématiques associées (comorbidité), en plus du contexte familial et des exigences du milieu. Elles expliquent donc pourquoi un ado TDA/H peut être complètement à l’opposé d’un autre, avec qui il partage pourtant le même diagnostic.

H ou pas H ?
Le trait d’hyperactivité/impulsivité est souvent associé à l’image de l’enfant qui saute sur les divans en visite ou de l’ado qui s’élance sur la rampe d’escalier du quatrième étage avec son skateboard. Cependant, cette catégorie de symptômes peut prendre des formes plus subtiles et se transformer, au fil du temps.
Ainsi, les ados seront plus sujets à bouger les jambes et les pieds, à pianoter des doigts ou à manipuler tout objet se trouvant à leur portée, conduites plus acceptables socialement que le fait de sauter sur place ou de courir entre les bureaux de la classe. Ils s’immisceront aussi dans les conversations de leurs amis, sans égard aux conventions sociales, verront leurs pensées défiler à toute allure sans pouvoir les ralentir et ressentiront une fébrilité intérieure, difficilement perceptible pour un observateur. Vous ne les verrez pas nécessairement se lever sans cesse, parler sans relâche ou gambader plutôt que marcher, mais ils se trahiront par de petits gestes nerveux ou comportements irréfléchis et spontanés.

Des fois oui, des fois non
S’il est une chose que le TDA/H n’est pas, c’est un trouble statique, dont les manifestations sont toujours les mêmes. Bien au contraire, l’expression des symptômes est influencée par de nombreux facteurs, ce qui signifie que l’on peut intervenir sur certains d’entre eux pour faciliter la vie de la personne atteinte.

Cette inconstance est normale, quoique déroutante, voire irritante. L’ado TDA/H peut, dans certaines conditions, ne  montrer aucun symptôme, puis présenter un portrait opposé peu de temps après, sans que l’on puisse en expliquer les causes.

 

Ariane Hébert / Christiane Sylvestre


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