Sexualité : quand l'idée moraliste s’oppose fondamentalement au discours de notre corps...

La connaissance que notre corps pourrait nous apporter, nous la réprimons. Ce qu’il peut nous dire dérange, car ce qu’il révèle de notre nature profonde engendre de la culpabilité. Il nous parle de notre hostilité fondamentale, de nos pulsions voyeuristes, exhibitionnistes et sadomasochistes, de nos peurs, de nos désirs de transgression de l’ordre, de la morale, des tabous, de notre égocentrisme. Il nous dit surtout que notre vie psychique est fondamentalement orientée par nos pulsions sexuelles inconnaissables sauf à ce que nous les révélions parallellement à travers nos fantasmes

 

La connaissance que notre corps pourrait nous apporter, nous la réprimons. Ce qu’il peut nous dire dérange, car ce qu’il révèle de notre nature profonde engendre de la culpabilité. Il nous parle de notre hostilité fondamentale, de nos pulsions voyeuristes, exhibitionnistes et sadomasochistes, de nos peurs, de nos désirs de transgression de l’ordre, de la morale, des tabous, de notre égocentrisme. Il nous dit surtout que notre vie psychique est fondamentalement orientée par nos pulsions sexuelles inconnaissables sauf à ce que nous les révélions paralellement à travers nos fantasmes.

Parler de la nécessaire agresssivité pour vivre à deux fait violence à l’idée première que nous avons intégrée de l’amour, idée moraliste qui s’oppose fondamentalement au discours de notre corps. Freud avait bien compris tout ça. Il en avait même déduit que le refoulement excessif était à la base de nos difficultés à jouir de la vie. Mais, à mon sens, il s’est arrêté en chemin en mettant en exergue le concept de sublimation comme s’il devait à l’époque s’excuser de tant d’intrépidité pour éviter les risques d’une réprobation trop générale. Celle-ci, bien sûr, est nécessaire à l’élévation de nos aspirations. Mais elle peut aussi agir comme un couvercle masquant notre réalité profonde et les conflits entre celle-ci et l’idéal que l’on s’est forgé comme une défense. Quoi que l’on fasse, quelles que soient les digues que l’on érige contre ce que nous dit notre corps, le théâtre sexuel se poursuit à travers nos masques. Il ne se dit pas, il se manifeste. Le corps parle de nos perversions et des défenses que nous leur opposons pour rester conformes à l’idée de nous-mêmes en occultant la violence en soi et en refusant celle de l’autre.

L’objectif du travail personnel et thérapeutique d’une vie est, à mon sens, de faire émerger les événements refoulés qui nous empêchent de vivre, d’accueillir la puissance de notre imaginaire pour oser découvrir et s’engager dans la vie en dehors de ce qui la con6ent et d’oser vivre l’illusion des moments érotiques qui nous plongent dans des moments extraordinaires. Ceux-ci sont précédés ou suivis de moments ordinaires que nous devons, autant que possible, accueillir comme des moments nécessaires à la transcendance de soi.

Nous pouvons érotiser notre vie par l’éveil d’une communication érotique qui compose avec l’ombre de nous-mêmes et avec celle du partenaire. Nos scénarios érotiques porteurs des principes dynamiques de notre sexualité nous ouvrent à de nouvelles ressources permettant d’élargir notre créativité sexuelle et relationnelle. Derrière le masque des personnages de la vie ordinaire, l’ombre continue à façonner une réalité subjective que l’on croit être la réalité et qui n’est qu’une réalité que nous créons.

Ce que nous proposons également, c’est l’ouverture à l’idée libertine qui pourrait se traduire par la liberté de penser et de choisir sa vie et sa sexualité selon les moments de la vie, les rencontres et l’évolution de chacun, en dehors de toute forme de préjugés et de pressions de la société qui poussent au conformisme. Cette liberté ne nous est pas donnée, elle est à conquérir. Elle ne se réduit pas à des pratiques libertines de couple. L’échangisme ou la sexualité à plusieurs n’est qu’une des manifestations de cette liberté. La créativité dépend de ce que nous sommes profondément et de l’accordage possible avec un autre, et à un moment de sa vie.

 

 Michel Bonhomme

 

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Se réjouir en couple