Chantage affectif, victimisation, culpabilité, dépendance, manipulation, souffrance sont des mots que l’on associe aujourd’hui parfaitement à une relation toxique. Cette relation asymétrique avec une dynamique dysfonctionnelle et déséquilibrée engendre des maux et souvent une répétition. Les questions de nombreux patients qui viennent consulter le thérapeute spécialiste du couple Christian Richomme sont alors souvent les mêmes : « Pourquoi j’attire les relations toxiques ? Pourquoi moi ? Que cloche-t-il en moi ? »

Les conséquences d'une relation toxique

Avant de répondre à ces questions, revenons rapidement sur les symptômes qu’une personne peut subir ou a subi lors d’une relation toxique. Cela a son importance, car c’est ici que se place l’un des points de départ du mécanisme de répétition. Une personne qui est victime d’une relation toxique ressent les éléments suivants :

• Un état de stress ou de tension, avec de l’anxiété et des angoisses ;
• Une baisse de confiance en soi et d’estime de soi, qui souvent n’étaient pas à un fort niveau ;
• Le doute perpétuel de ne pas être à la hauteur, ce qui renvoie l’idée de ne pas être digne d’être aimé ;
• L’impression de ne pas être aimé pour ce que l'on est, la sensation de ne pouvoir jamais être soi-même ;
• Un sentiment d’aliénation: l’impression de “marcher sur des œufs” ou de ne pas pouvoir être nous-même avec cette personne ;
• Une peur de ses réactions, en particulier de ses critiques ou impulsivités ;
• L’impression de ne pas être libre au sein du couple, mais de respecter ses règles et ses rythmes ;
• Un épuisement mental : les personnes toxiques prennent souvent beaucoup de place et peuvent vider émotionnellement leur partenaire.

La peur, l’angoisse et l’anxiété peuvent alors prendre place et occuper tout l’espace psychique. C’est un vrai traumatisme et un choc émotionnel qui sont bien rangés dans notre conscience et notre mémoire. Mais cela réactive également des évènements vécus, des émotions dans notre enfance, notre éducation et nos interactions avec les autres.

Un conditionnement à la souffrance

Nous commençons notre existence sans aucun apriori, sans aucune connaissance et expérience des autres et des formes d’amour qui peuvent exister. Si à un moment de notre construction affective, nous avons été trahis, trompés, rabaissés, humiliés ou mal aimés par une personne proche (père, mère, ami, premier partenaire) alors nous enregistrons ces mécanismes et ils nous deviennent connus et habituels. Nous pouvons même penser que c’est la seule manière qu’il est d’aimer ou la seule que nous méritons.

Non seulement se trouve ici le terreau pour qu’une personne toxique s’installe dans notre esprit mais elle réactive aussi des sentiments ou des émotions déjà conditionnés dans notre conscience ou inconscience.  Les symptômes précédemment cités (peur, angoisse, anxiété, …) sont donc déjà familiers et malheureusement très facilement repérables et attractifs.

L’attraction des personnes toxiques

Ces expériences de notre enfance ou de notre début d’existence peuvent générer en nous des attitudes face à notre souhait d’une relation. Ainsi, notre profil affectif se construit avec : 

• Un besoin d’amour ou d’être aimé absolument (l’amour pathologique ou obsessionnel) : ce qui ne nous fait pas regarder la relation, sa toxicité avec les signes avant-coureur mais nous maintenir dans cette relation de souffrance, coûte que coûte ;
• Un style d’attachement anxieux et insécure : la relation toxique reproduit des mécanismes de distance, de rejet, d’abandon et d’insécurité que la personne connait et donc est attirée par le souhait de résoudre cet attachement par le couple et non par soi-même ;
• Un moment de fragilité émotionnelle : une période de vulnérabilité (deuil, rupture, travail, …) s’accompagne d’une perte d’estime de soi et de confiance en soi, sentiments déjà ressentis et que la relation toxique active et nourrie ;
• Les personnes borderline : car cela répond à leur fonctionnement, entre idéalisation et dévalorisation. Les émotions intenses diverses, l’impulsivité, l’inconfort de la relation renforcent leur dynamique et leur expérience.

Alors nous pouvons maintenant répondre à cette question : « pourquoi j’attire les relations toxiques ? » La réponse est alors évidente : « Non, vous n’attirez pas les relations toxiques, vous êtes attirés par elles, vous savez les repérer et c’est ce qui vous est familier ! ».

C’est avec l’acceptation de cette réalité, de ce type de réaction que l’on peut entreprendre alors une thérapie. Celle-ci nous permettra de revenir sur les schémas dysfonctionnels associés aux interactions affectives, de renforcer l’estime de soi et de reprendre confiance en soi et aux autres. Il existe d’autres façon d’aimer et d’être aimé que par la souffrance et la douleur.

A PROPOS DE CHRISITAN RICHOMME  
Avec un master en Astrophysique, une agrégation de physique, l’enseignement de l’électromagnétisme en école d’ingénieur et 5 ans comme directeur de cabinet d’un député-ministre, Christian Richomme s’est intéressé à l’esprit et à la psychologie clinique. À l’aide de la psychanalyse Jungienne, des TCC (Thérapies Comportementales et Cognitives), d’hypnose et de neurosciences, il s’est spécialisé dans les troubles de l’anxiété, les dépressions, les addictions, les traumatismes ainsi que sur les relations affectives, les ruptures et la recherche de partenaires compatibles.