Quand le TDA/H n’arrive pas seul


Selon les études, de 50 à 90 % des jeunes TDA/H présentent également un ou plusieurs autres troubles. On parle alors de comorbidité. Il peut s’agir par exemple :
• d’un trouble d’apprentissage (TA), c’est-à-dire des difficultés chroniques à maîtriser certaines compétences scolaires, en dépit d’une intelligence normale (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, etc.) ;
• d’un trouble d’opposition avec provocation (TOP), qui s’articule autour d’humeurs irritables, d’une propension à défier l’autorité et à faire des colères, du rejet des règles et des conventions, et de sentiments négatifs envers les autres. Bien qu’il soit fortement associé au TDA/H, dans une proportion allant jusqu’à 50 % des cas selon certaines données, il convient de préciser que ce trouble n’est pas permanent, comme le veut la croyance populaire ;
• d’un trouble des conduites, résultant de graves comportements antisociaux (cruauté, brutalité, vol, etc.) ;
• de troubles anxieux, produits par des craintes et des appréhensions plus élevées que ce qui est normalement attendu et dont l’intensité ou la fréquence sont telles qu’elles altèrent la qualité de vie et le fonctionnement de l’ado ;

————————-
Anxiété et inhibition
Le trouble du déficit de l’attention entraîne un manque d’inhibition, chez l’individu atteint, qui provoque des difficultés à adapter ses comportements, à restreindre sa fébrilité, à filtrer les informations provenant de l’environnement ou ses propres pensées, et à contenir ses émotions. De ce fait, les pensées catastrophe qui s’imposent à la conscience de l’individu et les émotions négatives qu’elles engendrent sont moins facilement bloquées par les personnes TDA/H, chez qui d’ailleurs le langage intérieur est souvent sous-développé. La voie est donc libre, pour ainsi dire, pour l’anxiété, qui peut cheminer et s’installer bien confortablement... Cela étant dit, que ce soit auprès de la population TDA/H ou non, le succès des thérapies cognitivo-comportementales en ce qui concerne l’anxiété n’est plus à démontrer.
—————————-

• de troubles de l’humeur (dépression, bipolarité), dont les symptômes oscillent entre des humeurs moroses, un manque d’intérêt, une baisse d’énergie, et peuvent aller jusqu’à des pensées morbides ;
• de troubles de dépendance à l’alcool et aux drogues, dont la prévalence est plus élevée que dans la population sans TDA/H ;
• de troubles du sommeil, caractérisés par de l’insomnie ou de l’hypersomnie, des réveils nocturnes, des endormissements diurnes, etc. ;
• d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA), qui réfère à des capacités de communication et d’interactions sociales limitées ;
• du syndrome de Gilles de la Tourette (SGT), défini par la présence de tics moteurs (clignement des yeux, mouvements saccadés des pieds, grimaces, etc.) et vocaux (toux, raclement de la gorge, paroles déplacées).

La combinaison de diagnostics n’est toutefois pas automatiquement un indicateur de l’ampleur des difficultés qu’éprouvera l’ado; certains vivent très bien avec plusieurs diagnostics, alors que d’autres peinent à surmonter les difficultés causées par un TDA/H léger.
Compte tenu de l’influence potentielle d’autant de facteurs sur l’expression des symptômes, il faut apprécier les ados TDA/H à la lumière de leurs forces et cerner leurs vulnérabilités du moment ,afin de répondre le mieux possible à leurs besoins. Ce sont des êtres évolutifs, sensibles à l’environnement et changeants: il n’y a manifestement pas deux ados TDA/H pareils. À chacun sa couleur !
 
 


 Ariane Hébert / Christiane Sylvestre



Si cet extrait vous a intéressé,

vous pouvez en lire plus
en cliquant sur l'icône ci-dessous :

TDAH ados