Qu’est-ce que la pleine confiance® ?

 Qu’est-ce que la confiance en soi ? C’est croire en ses capacités, ses aptitudes, et être persuadé d’atteindre ses objectifs. Étymologiquement, la confiance en soi vient du latin fidere qui signifie « se confier », et du mot fidelis qui veut dire « fidèle ». La confiance en soi, c’est se fier à soi.

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Qu’est-ce que la confiance en soi ? C’est croire en ses capacités, ses aptitudes, et être persuadé d’atteindre ses objectifs. Étymologiquement, la confiance en soi vient du latin fidere qui signifie « se confier », et du mot fidelis qui veut dire « fidèle ». La confiance en soi, c’est se fier à soi.

Il est intéressant de noter que les mots « confiance » et « confidence » ont la même racine étymologique. De fait, dire un secret à quelqu’un, lui faire une confidence en étant certain qu’il ne la divulguera pas, et donc, qu’il ne vous trahira pas, est peut-être la plus simple, et la plus belle définition de la confiance... en l’autre.

Dans la Rome antique, confidere signifiait le fait de donner quelque chose à un individu en considérant que c’était un dépôt sûr. Au niveau inter-personnel, la notion de certitude est donc sémantiquement proche de celle de confiance. L’essence de la confiance réside dans la certitude de mériter ce que nous souhaitons vivement. Pour le thérapeute américain Nathaniel Branden, spécialiste de la confiance en soi, « la confiance est le système immunitaire de la conscience10 ». Il convient de distinguer entre confiance en soi et estime de soi. Étymologiquement, le terme « estime » vient du latin estimare qui signifie à la fois « évaluer » et « apprécier ». On estime un bien immobilier par exemple, au sens où l’on évalue sa valeur. Et l’on estime telle ou telle personne. L’estime de soi repose sur deux piliers : le sentiment d’être aimé(e), et le sentiment d’être compétent(e).

La confiance en soi est liée à la croyance d’être capable tandis que l’estime de soi est liée au sentiment de sa valeur. L’estime de soi est nourrie par les autres au quotidien. La confiance en soi se tisse tout autant dans sa relation à soi.

De fait, la confiance en soi est fortement liée à l’image de soi. Les cliniciens effectuent une distinction entre quatre images de soi :
L’image donnée aux autres (IDA) : c’est celle que vous proposez aux autres de votre personne : votre façon de vous vêtir, vos postures, votre gestuelle, mais également votre voix, son intonation, votre façon de vous exprimer, votre niveau de langage, tout cela dessine les contours de cette image. Si une personne est débraillée, mal peignée, d’allure négligée, qu’elle s’exprime en termes pessimistes sur le présent et l’avenir, elle donne une image négative d’elle-même.

Ce que disent les autres de vous, depuis tout petit, joue également un rôle majeur dans la construction de l’image de soi. C’est l’image induite par les autres (IIA).
L’IPA, l’image perçue par les autres, est la façon dont les autres vous perçoivent. On n’est pas toujours très conscient de l’effet que l’on fait aux autres. Pour cela, on a parfois besoin d’un coach.
Enfin, les chercheurs ont mis au jour l’existence de « l’image personnelle » (IP) qui est la façon dont l’individu se perçoit à l’intérieur de lui-même. Il existe parfois un hiatus entre l’image donnée aux autres (IDA) et l’image personnelle. C’est souvent le cas chez les personnes en perte de confiance après un coup dur, mais qui cherchent à donner bonne figure.

Une autre étude du COE (Conseil d’orientation pour l’emploi), menée auprès de demandeurs d’emploi en 2011 prouve que 77 % d’entre eux parviennent à donner le change durant les six premiers mois de chômage11. Ce pourcentage décroît au fur et à mesure que la période s’allonge. De fait, il faut être solide psychologiquement pour traverser une telle période, tant le regard de la société s’avère souvent impitoyable vis-à-vis de ceux qui ne travaillent pas. Les représentations négatives fusent : « Quand on veut vraiment trouver du travail, on peut », s’ils restent inactifs c’est qu’au fond, « ils font semblant de chercher ». Autant de messages toxiques que risquent d’entendre les demandeurs d’emploi.

Être chômeur, c’est donc vivre une double peine : voir son sentiment d’être capable d’exprimer son savoir-faire dans son domaine de compétence atrophié, et subir une certaine humiliation sociale. À force d’entendre tant de messages toxiques, certains en viennent à ressentir un sentiment de défiance tant à l’égard des autres qu’à l’égard d’eux-mêmes.

Les dégâts de la défiance
Nous ne sommes pas égaux en matière de confiance. Certains en manquent cruellement, d’autres en débordent à tel point qu’ils tombent dans un excès de confiance parfois plus préjudiciable que l’inverse. D’autres encore la sollicitent désespérément, en vain, auprès de leur entourage familial, sans prendre conscience qu’ils cherchent parfois au mauvais endroit. Autant demander à un figuier de donner des pommes. Las, cela ne se produira jamais.

Une chose est sûre, cette question de confiance nous regarde tous, tant elle constitue un ingrédient indispensable à la réussite de toute entreprise, individuelle comme collective.

En 1990 eut lieu, près d’Oslo, la première conférence internationale sur la confiance en soi. Éducateurs, psychothérapeutes, formateurs, psychiatres originaires de divers pays se retrouvèrent pour assister à des conférences, participer à des séminaires consacrés aux incidences de la confiance en soi sur le développement personnel, la scolarité, les problèmes sociaux, le parcours professionnel. Tous les participants ressentaient avec joie que la confiance en soi faisait enfin son entrée dans l’histoire de la discipline « psychologie ».

« Je n’ai pas confiance en moi, et ce depuis toute petite », nous avoue Dany, 47 ans, informaticienne, lors de notre débat participatif dont le sujet était : « Comment atteindre la pleine confiance12 ? » La personne qui se défie d’elle-même croit continuellement qu’elle s’est trompée dans ses choix, et qu’elle ne va pas réussir à atteindre ses objectifs. Elle vit au rabais.

« Lors de ma période de chômage, plus les mois passaient, plus je me repliais sur moi-même, poursuit Dany. Je me cachais chez moi durant plusieurs jours d’affilée. » La personne en défiance vit souvent Terrée.

« Certains jours, je me levais très motivée, et je parvenais à mener à bien mes démarches de recherche d’emploi. D’autres jours, je ne parvenais à rien », avoue Sandrine, 54 ans, en recherche d’emploi depuis deux ans. La personne en défiance se vit inconstante.

« On en vient même à se mépriser. Les pensées qui nous traversent l’esprit sont très sombres : “Tu es un bon à rien”, “Tu n’es pas capable de travailler comme les copains, d’autres qui ont les mêmes diplômes que toi sont en poste” », affirme Robert, 49 ans, au bord des larmes.
« On est souvent submergé par des émotions de colère ou de tristesse très fortes. J’avais des sautes d’humeur que je ne ressentais pas avant. »

« Mon humeur changeait, en négatif », dit Léa, 39 ans, technicienne dans l’industrie pharmaceutique. La défiance génère de l’instabilité émotionnelle.

« Au fil du temps, on en vient immanquablement à douter de soi, de sa capacité à rebondir, même, du fait que les autres veulent notre bien. On devient parano. Et quand le doute s’installe durablement, on sait qu’on est au fond du trou, et l’on se demande si l’on aura la force, le courage de remonter la pente », souligne Emmanuel, 50 ans, en recherche d’emploi depuis deux ans.

Les résultats de notre étude, menée auprès de 1 100 demandeurs d’emploi entre septembre 2015 et février 2016, prouvent que 79 % d’entre eux disent s’être retrouvés dans ces cinq dispositions, à différents degrés :
Terrés, Inconstants, se Méprisant, Instables émotionnellement et Doutant d’eux-mêmes. La défiance nous fait donc vivre en mode TIMID.
Mais quelles sont les origines de cette défiance que l’on ressent vis- à-vis de soi ?

Les racines de la défiance
Les chercheurs en psychologie des profondeurs se sont tous penchés sur la question du manque de confiance en soi.
Pour Freud, la manque de considération vis-à-vis de soi-même résulte de la découverte par l’enfant d’un interdit qui constitue, avec le meurtre, un des deux tabous de l’humanité : l’inceste. Ne pouvant avoir de rapports sexuels avec sa mère ou avec son père, l’enfant se dit qu’il ne peut rien faire.
Pour William James, le plus grand psychologue américain du xixe siècle, l’individu met continuellement en balance ses succès par rapport à ses prétentions. Nombre d’individus, ne parvenant pas à atteindre leurs prétentions initiales, en viennent à se défier d’eux- mêmes.

Pour Alfred Adler, les premiers temps de l’existence de tout humain sont placés sous le signe d’un sentiment d’infériorité. Le petit d’homme, totalement dépendant durant des mois et des années de son entourage proche, souffre d’une infériorité organique. De fait, tous les autres, autour, s’avèrent plus grands et plus forts.

A) La confiance à la lumière des neurosciences
L’organe majeur à explorer en termes de confiance en soi est le cerveau. Or, ce dernier est un organe qui apprend. Longtemps, les chercheurs n’ont pas compris grand-chose à son fonctionnement réel, bien conscients qu’il s’agit d’un organe fabuleux, source de toutes les prouesses, de toutes les innovations dont l’espèce humaine s’est montrée capable au cours de son histoire, pour le meilleur comme pour le pire, et qu’il est donc incontournable de percer sa réalité pour faire la lumière en matière de confiance en soi. Ces dernières décennies, les neuro-scientifiques ont fait des pas de géant en matière de connaissance du fonctionnement de cet organe fascinant.

L’une des découvertes majeures fut celle de la neuroplasticité du cerveau. Durant des décennies, les neurologues estimaient qu’après un certain âge, l’humain perdait des millions de neurones, son cerveau venant à se rigidifier, et qu’il était donc de plus en plus difficile d’apprendre et d’évoluer.
Les recherches de ces dernières années ont fait voler en éclats ces constatations, les rangeant au chapitre des erreurs scientifiques. Le cerveau humain est doté d’une plasticité à toute épreuve qui lui permet d’évoluer et de se transformer à tous les âges de la vie. Même un grand senior peut changer et apprendre de nouvelles choses.

Les recherches effectuées auprès de personnes ayant subi des lésions cérébrales ont prouvé cet état de fait. Autre croyance, qui, elle, s’avère assez juste : nous n’utiliserions que 10 % des capacités totales de notre cerveau. Selon le neuroscientifique Joe Dispenza, « notre cerveau traite quatre cents milliards d’octets d’informations par seconde. Or, nous ne sommes conscients que de deux mille octets sur ces quatre cents milliards13 ».
Ces informations sont chargées, à chaque instant, d’accomplir trois fonctions : servir notre corps, observer et conscientiser notre environnement, et soupeser le temps.

Cette faculté humaine qu’est la conscience peut être appliquée à l’objet de notre choix. La nature de l’objet sur lequel nous portons notre attention, et la fréquence, c’est cela qui façonne notre conscience. Le siège de la conscience est notre lobe frontal. Il occupe 40 % de la totalité de notre cerveau.

Selon le neuropsychologue Rick Hanson, chercheur au centre Greater Good Science de Berkeley, au fil de l’évolution de l’espèce, notre cerveau a développé une attirance vers le négatif plutôt que vers sur le positif. Il image ceci d’une façon très parlante : « Notre cerveau agit comme du Velcro sur les expériences négatives et comme du Téflon sur les positives14. »

En matière de développement de la confiance en soi, cela pose quelques problèmes. La bonne nouvelle, c’est que ce n’est pas une fatalité et que nous allons pouvoir inverser la tendance grâce à tous les outils relationnels de confiance (ORCO) que vous allez pratiquer au quotidien. Nous ne sommes pas responsables du penchant négatif. Nous ne l’avons pas créé. Il provient de l’archaïque de l’espèce. Nos ancêtres préhistoriques devaient se prémunir de multiples dangers, de prédateurs en tous genres qui voulaient les dévorer. Ils se devaient donc d’être tout le temps sur le qui-vive pour préserver leur vie. Si nous ne l’avons pas créé, nous sommes capables de le gérer au mieux. Et même, d’en faire une force. De plus, Hanson nous éclaire sur le fait que notre cerveau répond aux trois besoins fondamentaux de l’être humain, de sécurité, de satisfaction et de connexion. Le travail très important en la matière du chercheur Paul Mac Lean nous explique clairement que l’évolution du cerveau s’est accompagnée de celle des capacités à assouvir ces trois besoins fondamentaux15.

Depuis les origines de l’espèce, les hommes ont cherché à éviter les dangers, et ont mis leurs facultés cérébrales à contribution, pour s’approcher des récompenses et s’attacher aux autres. Rapporté aux différentes parties d’un cerveau, d’une façon très schématique, le système d’évitement des dangers est lié au tronc cérébral, à la section la plus ancienne du nerf vague, au système nerveux parasympathique et aux étapes les plus précoces de l’évolution des vertébrés impliquant les poissons, les amphibiens et les reptiles. Votre système de recherche des récompenses est lié au sous-cortex, au système neuro-sympathique et à l’étape mammifère de l’évolution. Et votre système d’attirance aux autres est lié au cortex, à la section la plus récente du nerf vague et à l’étape surtout humaine de l’évolution.

Pour imager les choses, Rick Hanson développe la métaphore animalière suivante : « J’imagine que mon esprit contient une sorte de lézard, de souris et de singe, symbolisant les systèmes d’évitement, de recherche et d’attachement. Nous assouvissons nos besoins fondamentaux de sécurité, de satisfaction et de connexion quand nous caressons, métaphoriquement, le lézard, nourrissons la souris et étreignons le singe16. »

Cerveau noir – Cerveau blanc
Il est intéressant de reporter les découvertes des neurosciences à l’aune du sujet qui nous occupe. Pour autant que la confiance en soi se loge dans notre cerveau (notre grande défiance également), l’effort de comprendre comment fonctionne cet organe fascinant nous aide à cheminer vers la voie de la pleine confiance. Or, pour être très clair, et pour faire simple, ce qui est la marque de fabrique de la méthode « haute qualité relationnelle », je dirai que notre cerveau peut fonctionner sur deux modes : soit en cerveau blanc, soit en cerveau noir. Le cerveau blanc, éclatant, symbolise la PLEINE CONFIANCE et mène aux succès, à la réussite, au rayonnement de soi, à son plein épanouissement. Ce n’est pas un idéal, c’est un objectif à atteindre. Le cerveau noir symbolise la totale défiance vis- à-vis de soi, la dépression profonde, le mal-être et mène aux échecs, aux pertes, à la déchéance. Il est d’ailleurs intéressant de constater que lorsque les psychiatres évoquent les gens victimes d’un burn- out sévère, ils parlent de « carbonisation psychique ».

Rick Hanson nous éclaire sur le fait que « chacun des trois systèmes d’exploitation de notre cerveau affiche essentiellement deux réglages : réceptif et réactif. Aussi longtemps que vous sentez qu’un besoin fondamental est satisfait, le système qui le gère reste en mode réceptif. Quand vous vous sentez en sécurité, votre système d’évitement adopte le mode réceptif, d’où l’apparition de sentiments de détente, de calme et de paix. Quand vous vous sentez satisfait, votre système de recherche passe en mode réceptif, provoque des sentiments de gratitude, de joie, d’accomplissement et de contentement. Et quand vous vous sentez connecté, votre système d’attachement aux autres devient également réceptif, suscitant des sentiments d’appartenance, d’intimité, de compassion, de bienveillance, d’estime de soi et d’amour ».

Ce sont ces trois états qu’il faut atteindre, ancrer le plus profondément possible, et faire durer, pour que vous évoluiez au quotidien en « cerveau blanc ». C’est le cerveau de la pleine confiance. À l’inverse, quand vous vous sentez anxieux, angoissé, exaspéré, dans le doute, profondément indécis, que vous n’obtenez pas les nourritures que vous convoitez, que vous vous ressentez rejeté par les autres, mis au ban, votre mode réceptif s’estompe, et vous passez en mode réactif. Vous évoluez alors, au quotidien, en mode cerveau noir. C’est le cerveau de la défiance. Il est essentiel, en ce début de voyage vers la pleine confiance, d’évaluer le mode sur lequel votre cerveau fonctionne.

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10. Nathaniel Branden, Les Six Clés de la confiance en soi, J’ai Lu/Bien-être.
11. Rapport du COE (conseil d’orientation pour l’emploi) datant de 2011.
12. Étude menée par l’académie Médici (école de la pleine confiance) de janvier à fin mars 2016 auprès de 1 100 citoyens vivant en France.
13. Joe Dispenza, Rompre avec soi-même, Ariane éditions, 2014.
14. Rick Hanson, Le Cerveau du bonheur, Les Arènes, 2014.
15. Paul Mac Lean, neurobiologiste américain, mort en 2007, est l’auteur de la théorie dite du « cerveau triunique » selon laquelle l’évolution du cerveau dans le règne animal se retrouve dans la structure du système nerveux central humain avec un étage reptilien, un étage limbique et enfin le néocortex.
16. Rick Hanson, Le Cerveau du bonheur, op. cit

 
Christophe Médici 

 

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