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L'Organisation mondiale de la Santé a soutenu, en 2009, la Conférence européenne des enfants de parents atteints de troubles mentaux, laquelle les a nommés : les enfants oubliés. Pourquoi oubliés ?
Force est de constater que les études relatives aux conséquences des troubles mentaux parentaux sur les enfants sont rares ou témoignent d’un intérêt relativement récent. On étudie certes la transmission génétique, le caractère héréditaire de ces troubles, mais très peu l’influence au quotidien de la maladie parentale sur les enfants.
Si ces études insistent sur l’importance de stabiliser l’état psychiatrique du parent, de le soutenir dans ses habiletés parentales, peu d’entre elles se placent du point de vue de l’enfant : de quoi a-t-il besoin, lui ?
Il en ressort que la problématique numéro un est le manque d’information sur ce qui se passe. Viennent ensuite les changements de rôle de chacun dans la famille et la parentification des enfants, les notions de peur, de culpabilité, de secret et de confusion.
Enfin, on souligne l’importance du soutien social (famille élargie, école, amis) pour aider les enfants à vivre et à faire face au quotidien.
De plus, il apparaît que l’intensité avec laquelle les enfants vont être touchés par la maladie psychiatrique parentale dépendra de leur compréhension de la situation. Cette compréhension va influencer directement leur capacité à y faire face.
Quelle que soit l’expérience vécue, la façon dont l’individu comprend cette expérience pourrait être autant, voire plus importante que l’expérience vécue elle-même !
Nietzsche disait déjà que « l’expérience, ce n’est pas ce qui arrive à un homme, mais ce qu’un homme fait avec ce qui lui arrive ».
Grâce à cette compréhension, l’enfant serait plus en mesure d’intégrer l’expérience en régulant l’émotion qui y est associée. Cela participerait au bon développement émotionnel.
Ainsi, trouver un sens à ce qui se passe est primordial, que ce soit dans le cas de maladies chroniques ou de drames vécus (deuils). La maladie mentale ne devrait pas faire exception.
Certains auteurs insistent sur le fait que les enfants qui sont dans l’acceptation de la situation, dans une pensée positive et d’espoir, grâce à l’accès à des informations précises et claires, sont moins anxieux, moins soumis à des effondrements dépressifs et présentent moins d’agressivité.
De plus, il semble que, grâce à ces informations, l’enfant, et plus tard l’adulte, soit plus apte à prendre de la distance avec l’expérience vécue et à ne pas se laisser définir par elle.
Finalement, la littérature souligne qu’il est important que les enfants aient accès à une information précise, claire et adaptée à leur capacité de compréhension.
Céline Lamy
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