Manichéisme ou dialectique ?


La plupart des théories et des religions s’appuient sur des distinc­ tions binaires (bien/mal, vrai/faux, pour/contre, etc.). Les Toltèques utilisent davantage un modèle ternaire (trois termes) qui risque de vous surprendre, voire de vous déstabiliser... au début.


Car il est facile de (se) représenter une opposition binaire, par exemple au moyen d’une droite reliant les deux termes :                                                                                

A------------- B

Mais comment représenter une opposition ternaire ? La solution qui s’impose est le triangle : chaque concept s’oppose bien aux deux autres. Ainsi, dans le triangle ci­dessous :
• A correspond au « pour »
• B correspond au « contre »
• C correspond à l’indifférent ou à l’équilibre entre les deuxCes triangles vous rappellent­ils des souvenirs d’école (de géomé­trie), bons ou mauvais ? Quel rapport ces figures abstraites entre­ tiennent­elles avec la réalité ? Et bien justement ! Existe­t­il quelque chose de plus concret qu’un triangle ? Oui : la balance (ou balan­çoire) qui tangibilise cette relation ternaire. C’est pourquoi vous retrouverez ce symbole de la balance à chaque chapitre.

Ces triangles vous rappellent­ils des souvenirs d’école (de géomé­trie), bons ou mauvais ? Quel rapport ces figures abstraites entre­ tiennent­elles avec la réalité ? Et bien justement ! Existe­t­il quelque chose de plus concret qu’un triangle ? Oui : la balance (ou balan­çoire) qui tangibilise cette relation ternaire. C’est pourquoi vous retrouverez ce symbole de la balance à chaque chapitre.

Ce modèle ternaire n’est ni nouveau ni original (voir Les fabuleux pouvoirs des accords toltèques), mais il est à la fois simple et éclairant. Il permet de dépasser le manichéisme occidental et d’éclairer les choses sous un nouvel angle : les Toltèques disent que tout est énergie et que toutes ces énergies dansent ou combattent entre elles. De plus, la balance met en évidence que l’équilibre est toujours instable. Or c’est ce que les biologistes viennent de redécouvrir (avec quel­ ques milliers d’années de retard !) : ils ont appelé ce phénomène l’homéostasie, l’équilibre instable de la vie.
La balance est aussi un clin d’œil au bouddhisme souvent appe­ lée la « Voie du milieu ». Pour les Toltèques, c’est le symbole de la justesse. Et pour tous, c’est le symbole de la justice... D’ailleurs, l’architecture des palais de justice du monde entier est souvent celle des temples grecs dont le fronton est triangulaire.

La plupart des philosophes grecs et autres (de Platon à Hegel) n’ont pas fait grand chose d’autre que de la dialectique : thèse, anti­ thèse, synthèse... Trois est le chiffre du mouvement et du change­ ment, alors que le deux est statique, voire stérile. La politique en est malheureusement la preuve...
En fait on retrouve cette (sainte ?) trinité un peu partout dans le monde. Georges Dumézil a montré que les peuples indo­européens étaient organisés socialement et spirituellement selon une structure ternaire : trois classes sociales et trois dieux (majeurs) correspon­ dants.

Toute la spiritualité de l’Inde (hindouisme, tantrisme) s’en nourrit : si vous êtes seul face à un tigre, que faites­vous ? Vous essayez de le tuer ? Ou de fuir ? Ces deux réponses sont inadaptées, parce que le tigre représente votre énergie (sexuelle). Le tuer revient donc à vous amputer de votre vitalité (mortification), tandis que le fuir revient à s’y abandonner (luxure). La troisième voie consiste à « chevaucher le tigre » (canaliser son énergie), seule réponse équilibrée. Les chamans de l’Altaï utilisent la même histoire, mais avec un serpent.

 

Patrice Ras

 

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