Vous partez en voyage. Curieusement, vous n’avez aucune idée de votre destination finale. C’est en mettant le pied à l’aéroport que vous prenez connaissance de l’environnement qui sera le vôtre au cours des prochaines semaines. Autour de vous, les gens se bousculent et vous parlent, mais vous ne comprenez pas grand-chose de ce qu’ils vous disent. Tout ce que vous voyez, ce sont leurs expressions faciales, leurs mimiques, leur ton de voix, les choses qu’ils montrent du doigt. Pendant un moment, vous vous sentez désemparé. Puis, certaines personnes se rendent compte que vous ne comprenez pas. Elles se mettent à accompagner leurs paroles de signes, elles parlent plus lentement et vous montrent ce que vous devez faire. Vous commencez alors à comprendre un peu plus ce qu’elles attendent de vous. Par chance, certains mots reviennent assez souvent pour que vous puissiez leur donner un sens. Vous vous risquez même à les prononcer et vous voyez apparaître un sourire sur leur visage. La chaîne de la communication commence à s’établir et votre apprentissage d’une nouvelle langue vient de débuter.
Cette situation résume assez bien les défis que ren- contrent quotidiennement les jeunes enfants qui ont un trouble de langage et leur famille. Toutefois, contrairement à nous, qui savons déjà que le langage est un code et qui avons déjà en mémoire des sensations, des images et des mots associés à plusieurs objets ou activités humaines, les enfants n’ont que peu de connaissances sur lesquelles s’appuyer. Ils ont tout à apprendre, et c’est donc au prix de grands efforts qu’ils développent leur langage.
Isabelle Meilleur, Annick Proulx, Tamara Bacheleet, Annik Arsenault
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