Les symptômes d’une dépression clinique


Le patient se sent moins bien le matin, et mieux dans la journée. Il perd :
– le sommeil (et se réveille généralement tôt le matin)* ;
– l’appétit*;
– son énergie ;
– son enthousiasme;
– sa concentration;
– la mémoire;
– sa confiance en lui ;
– sa propre estime ;
– sa libido;
– sa motivation;
– la sensation de plaisir ;
– la patience;
– ses sensations;
– l’espoir;
– le sentiment amoureux ;
– ... et pratiquement tout le reste.

Le symptôme consistant à se sentir mal le matin est un «marqueur» particulier de la dépression. Il est provoqué par un changement hormonal. Dans des circonstances normales, le niveau de cortisol fluctue, avec un pic tôt le matin et une baisse progressive au cours de la journée, si bien qu’il en reste très peu en circulation le soir. Cependant, en cas de dépression clinique, le pic matinal disparaît. Certains patients présentent d’autres schémas de dérèglement des niveaux de cortisol – sur une période de 24 heures, les niveaux de cortisol dans le sang ont tendance à s’élever – mais, dans tous les cas, la fluctuation normale de ces niveaux au cours de la journée n’est pas observée, et c’est apparemment la disparition de cette fluctuation, attendue par l’organisme, qui est la source du problème. C’est pour cela que l’on se sent moins bien le matin. C’est la preuve, si l’on en doutait encore, que la dépression est bel et bien une affection physique. Selon certains chercheurs, l’augmentation du taux de cortisol jouerait un rôle plus essentiel et serait même la véritable cause de la pathologie dépressive, sachant qu’elle perturberait les rythmes circadiens et empêcherait ainsi le fonctionnement normal de l’organisme (voir « L’hibernation », page 60).

En fait, la perte de mémoire subie par les personnes atteintes de cette maladie serait plus apparente que réelle. Ce qui se produit en réalité est que le patient ne peut pas se concentrer pendant un épisode dépressif, si bien qu’il n’assimile pas correctement l’information. Par la suite, il ne peut plus se souvenir de cette information puisqu’elle n’a pas pu être stockée dans sa mémoire. En revanche, des souvenirs qui ont bien été assimilés ne sont pas affectés de façon significative par la survenue d’une dépression.

Un autre point important est que la dépression, du moins sous sa forme la plus courante c’est-à-dire celle causée par le stress, affecte pratiquement toujours le même profil de personne. C’est ainsi que je peux faire mon petit effet, lors de mes entretiens avec des patients, en leur décrivant leur propre personnalité avant qu’ils m’en parlent. Normalement, dans le cadre d’une évaluation psychiatrique, je suis censé procéder à des investigations. Je ne le fais jamais, car c’est toujours la même chose. Le patient présente immanquablement les traits de personnalité suivants :
– une certaine force morale ;
– dusérieux;
– de la rigueur ;
– une conscience développée ;
– un sens aigu des responsabilités ;
– une tendance à se préoccuper des besoins d’autrui avant les siens ;
– de la sensibilité ;
– une vulnérabilité à la critique ;
– une estime de soi dépendante de l’appréciation des autres.

C’est le genre de personne à qui vous vous adresseriez si vous aviez à résoudre un problème essentiel pour votre foyer, une personne fiable à qui vous pourriez confier ce que vous avez de plus précieux. C’est une personne généralement admirée, quoique souvent pas considérée à sa juste valeur par son entourage, et les gens sont surpris quand elle tombe malade. C’est bien la dernière personne dont on s’attendrait à ce qu’elle tombe en dépression.

Dr Tim Cantopher

 

Si cet extrait vous a intéressé,
vous pouvez en lire plus
en cliquant sur l'icone ci-dessous 

La depression, en sortir par le haut