Les indispensables facteurs d’influence positive sur l’ado TDA/H



Malgré sa volonté de s’engager dans une activité (qu’elle soit de nature scolaire ou autre), l’ado TDA/H parvient à se mettre «en marche » et à demeurer attelé à la tâche seulement s’il y a suffisamment de carburant dans ses réservoirs d’énergie et de motivation. Autrement, le démarrage n’a pas lieu ou le projet est interrompu avant la fin. Voici les éléments qui font office de carburant; ceux-ci sont aidants pour les ados classiques, mais indispensables aux ados TDA/H.

L’intérêt
Le fonctionnement de l’ado TDA/H est davantage basé sur ses émotions que sur l’importance et la priorité d’une tâche. Celle-ci devra donc être jugée suffisamment intéressante pour susciter sa motivation et engendrer sa mobilisation.

L’intérêt d’une tâche est perçu en fonction de ce qu’elle apporte (conséquences positives) ou fait perdre (conséquences négatives) à l’ado TDA/H à court terme. La tendance de ce dernier à vivre dans le « ici maintenant » l’empêche en effet de se remémorer les bénéfices passés du fait de s’exécuter, ou d’anticiper ceux à venir à moyen ou long terme, d’où son besoin de renforçateurs tangibles et fréquents.

Cette difficulté de l’ado TDA/H à se mobiliser en l’absence d’intérêt prononcé peut conduire l’entourage à le juger paresseux et immature quand, en fait, c’est l’inhabileté à réguler sa motivation et la faiblesse de son attention soutenue qui sont en cause.

L’effet de nouveauté
La nouveauté d’une tâche la rend plus attrayante, car elle suscite la curiosité, tandis que les tâches redondantes sont jugées ennuyeuses. Attention ! L’intérêt de la nouveauté a tendance à se dissiper rapidement chez l’ado TDA/H.

Les réserves d’énergie
Pour compenser ses lacunes sur le plan exécutif et faire preuve d’autocontrôle, l’ado TDA/H dépense davantage d’énergie que l’ado classique. Il est d’ailleurs facile d’observer que la fatigue, qui constitue souvent son pire ennemi, amplifie ses symptômes et le rend plus irritable. Il lui faut donc adopter une hygiène de vie lui permettant de recharger ses piles régulièrement pour conserver un bon niveau de vitalité.

L’implication du parent
Un trouble tel que le TDA/H peut accentuer les préoccupations des parents d’adolescents, qui peinent déjà à s’adapter aux changements physiques, intellectuels, relationnels et affectifs que connaît leur progéniture.

Essentiellement, le rôle du parent de l’ado TDA/H est le même que celui de l’ado classique, à la différence qu’il doit porter le chapeau d’intervenant spécialisé pour répondre adéquatement aux besoins de son jeune et celui de représentant, pour faire connaître et respecter sa différence.
L’implication du parent peut prendre les formes suivantes :
Compte tenu du fonctionnement particulier de son cerveau, l’ado TDA/H doit pouvoir bénéficier en permanence de mesures pour compenser les inhabiletés liées à son trouble. Le soutien et l’encadrement des parents et éducateurs lui sont indispensables. Tels des guides au-dessus du labyrinthe dans lequel il circule, les adultes gravitant autour de l’ado profitent de leur vision globale de la situation pour l’aider à cheminer.

Comme tous les autres parents : imposer des règles
Passer son temps à expliquer en long et en large ses exigences à un ado TDA/H est aussi inefficace que de l’envoyer réfléchir ou de multiplier les punitions. Ces moyens n’ont aucun effet durable. L’adoption de règles disciplinaires permet aux parents de prévenir les problèmes, au lieu de constamment y réagir au gré de leurs émotions. Les règles offrent à l’ado le cadre dont il a besoin pour fonctionner, en annonçant les limites et en stipulant ce qui est permis et attendu. De ce fait, elles découragent les mises à l’épreuve continuelles.

Une règle disciplinaire a pour objectif :
• de responsabiliser l’ado en l’informant d’avance des répercussions de ses choix de comportement. Cela évite aux parents de se questionner sans cesse sur la nature des conséquences à donner, puisqu’elles sont prévues par la règle ;
• de contrer les réactions excessives et la culpabilité engendrées par les punitions données sous le coup de l’émotion ;
• de réduire la fréquence des argumentations ;
• d’offrir plus de liberté à l’ado, qui peut agir à sa guise dans le cadre disciplinaire convenu, au lieu de négocier des permissions à tout moment.

Une règle disciplinaire doit répondre aux critères suivants :
• sa formulation se veut positive pour encourager son respect, au lieu de ressembler à une menace ;
• elle est formulée au Je si possible, pour que l’ado se sente touché ;
• elle indique clairement les attentes en matière de comportement ;
• elle inclut la conséquence qui s’appliquera si elle n’est pas respectée.


 
 

 Ariane Hébert / Christiane Sylvestre



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