Le livre du mois : la fierté d'être soi

 

Ce livre est né d’une très forte envie de partager avec les lecteurs l’expérience des nombreux participants à mes séminaires de développement personnel, et tout particulièrement à celui intitulé : « Connaissance de soi ».

À l’issue des trois journées consacrées à ce séminaire, chacun d’entre eux, en véritable archéologue de son intimité, a considérablement approfondi la connaissance de soi, réussi à mettre des mots simples sur ce qu’il ressentait, découvert et analysé ses points forts, mais aussi ses pistes de progrès et trouvé en soi toutes les raisons d’être fier de soi.

Ce livre peut donc se lire et se vivre comme l’équivalent d’un séminaire de formation. Un séminaire autogéré, par ouvrage interposé. Un séminaire de développement personnel auquel vous aime- riez participer parce que vous avez une forte envie de vous mieux connaître et de trouver en vous toutes les raisons d’être fiers de vous. Un « livre-séminaire » en quelque sorte, un self learning book avec des infos à mémoriser, des techniques et des méthodes simples à appliquer.

POUR QUI CE LIVRE EST-IL ÉCRIT ?
Qui a besoin de se mieux connaître et pourquoi avons-nous tant besoin de trouver en nous, la fierté d’être soi ?
Ce livre s’adresse à chacun d’entre vous comme mes séminaires s’adressaient à la grande diversité des participants présents. Dans ces séminaires, il y avait aussi bien des timides et des sociables, des affirmés et des pas affirmés du tout, des sportifs et des non sportifs, des winners et des plutôt mal partis dans l’existence. Mais à la fin du séminaire, chacun d’entre eux, en dépit de ces différences parfois extrêmes, s’était réjoui d’en avoir tiré un profit personnel.

Sans nier, d’une façon ou d’une autre, le talent incontestable d’autrui dont nous avons éminemment besoin pour initier et accompagner nos réussites dans les domaines les plus divers de notre vie, il n’en demeure pas moins que nous sommes souvent, sans y prendre toujours garde et selon les cas, trop craintifs, trop admiratifs, trop critiques ou trop envieux à l’égard d’autrui et de sa supériorité supposée par rapport à nous-mêmes.

Et souvent, car cela peut aller de pair, nous ne sommes pas assez confiants en nous-mêmes, en nos choix et en notre capacité à réus- sir dans les entreprises dans lesquelles nous nous engageons, aussi bien sur le plan personnel que professionnel. Le constat est alors simple : nous ne portons pas suffisamment en nous « la fierté d’être soi ». Nous n’y croyons pas.

Ainsi, beaucoup d’entre nous manquent de fierté d’être soi et considèrent qu’ils n’ont pas fait grand-chose dans leur vie qui puisse les rendre fiers d’eux-mêmes. En cela, ils ont tort, et nous verrons qu’il est finalement assez facile de les en convaincre !

LES CANDIDATS À LA RÉSILIENCE
Il est vrai cependant, que pour certains, compte tenu des difficultés extrêmes qu’ils ont rencontrées dans leur vie, de ce que le sort s’est acharné à leur faire subir, des obstacles importants qui leur ont barré le chemin qu’ils s’étaient tracé, et souvent très tôt, une telle attitude peut se comprendre.
La conséquence est qu’à un moment plus ou moins précoce de leur vie, ils sont frappés du renoncement à vivre pour le meilleur, se contentant de se soumettre au pire. La vie ne leur apportera rien de bon, pensent-ils. Alors, ils se résignent, ils abandonnent, ils renoncent, ils « laissent tomber ». Ils acceptent, dociles, les coups du sort qui les ont marginalisés. Ils n’entreprendront pas et ils garderont longtemps, enfouie au plus profond d’eux-mêmes, la frustration de n’avoir pas osé croire suffisamment en eux. Ils sont convaincus que les difficultés auxquelles ils sont confrontés sont absolument insurmontables, qu’elles les limiteront tout au long de leur existence, et qu’il n’y a rien qu’ils puissent tenter pour modifier le cours si mal engagé de leur vie.

Et pourtant, même dans les cas qui semblent à première vue désespérés, certains possèdent ce qu’il convient d’appeler la résilience. Peu gâtés par la vie, ils auraient pu et dû perdre le goût de vivre. Or, il n’en est rien. Il est au contraire remarquable de constater, par exemple, que des enfants, nés et élevés dans des conditions et dans des milieux extrêmement défavorables, laissant craindre qu’ils aient à souffrir de troubles psychopathologiques graves en grandissant, s’en sortent et plutôt bien, grâce à des qualités individuelles et à des occasions qu’ils ont su saisir dans leur environnement immédiat.1

De nombreux experts de la résilience considèrent que nous disposons tous, en réalité, de ces qualités individuelles qui permettent d’affronter des situations difficiles, tout en continuant, en dépit de l’adversité, à nous construire et à nous développer, et en parvenant même, au bout d’un processus d’adaptation plus ou moins long, à générer d’authentiques réussites individuelles. Le cas de Jérémy Stravius est à cet égard exemplaire, lui qui, placé à l’âge de quatre mois par la DDASS dans une famille d’accueil, aurait pu dans de telles circonstances perdre confiance en lui et limiter considérable- ment ses ambitions. Or, c’est le contraire qui s’est produit. Il a su saisir, dans sa situation, les occasions qui s’offraient à lui et trou- ver au fond de lui les qualités qui lui ont permis à vingt-huit ans, de devenir l’un des plus beaux palmarès de la natation française : plusieurs fois champion du monde et un titre olympique.

Pour Michel Manciaux, en dépit des difficultés auxquelles ils sont confrontés, les individus résilients conservent la capacité à se projeter positivement dans l’avenir. Ils possèdent une véritable propension à l’épanouissement personnel et savent, pour y parvenir, faire preuve d’une détermination sans faille. Ils puisent tout simplement en eux-mêmes, dans un potentiel de développement qui, bien que disponible, leur est méconnu. En stand-by, en quelque sorte, ce potentiel reste dans l’attente d’être exploité.

Pour parler des enfants résilients, Boris Cyrulnik a une très belle formule qu’il a placée en exergue d’un de ses ouvrages : « Où l’on s’émerveille de rencontrer des enfants qui triomphent de leurs malheurs. » Triompher de ses malheurs, comme la formule est belle.

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Témoignage
Une volonté hors du commun
Handicapé sévère après un grave accident de moto qui aurait pu lui coûter son autonomie et lui gâcher définitivement la vie s’il s’était laissé abattre par ce drame qui le frappait, Gérard qui, à l’époque, était peu coutumier des efforts et menait jusqu’alors une vie plutôt facile, se découvre tout à coup une volonté hors du commun, une capacité à surmonter la douleur dont il ignorait l’existence et un goût prononcé pour se lancer des défis d’une extrême ambition. Toutes ces ressources qu’il n’avait jamais utilisées auparavant, parce qu’il n’en avait pas besoin, lui ont permis de reprendre une vie normale, tout en la voyant sous un nouveau jour.
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Prendre conscience de ses compétences apparaît comme une étape indispensable de l’accompagnement, non seulement des candidats à la résilience, mais aussi de chacun d’entre nous. Elles sont le plus sûr moyen de stimuler son estime de soi, de croire en ses projets et de trouver au final, en soi, l’indispensable fierté... d’être soi.

CES PETITES VOIX QUI NOUS PLOMBENT
Ce livre ne s’adresse évidemment pas qu’aux seuls candidats à la résilience ! Il s’adresse aussi à tous ceux, et ils sont de loin les plus nombreux, qui n’ont jamais été confrontés dans leur vie, à des événements handicapants ou traumatisants à l’extrême.

En les observant, on constate qu’à première vue, tout se déroule chez eux de manière satisfaisante dans leur vie professionnelle, personnelle et sociale. D’année en année, l’existence suit son cours. Ils travaillent, ont une vie de famille satisfaisante, des hobbies et des loisirs partagés. Mais, à y regarder de plus près, ou plutôt en les écoutant de plus près, on constate qu’un certain nombre d’entre eux (pas tous heureusement) avancent et progressent, mais plutôt lentement ; qu’ils entreprennent, oui, mais avec une certaine réserve, le frein à main plus ou moins serré. Souvent, pour éviter de se remettre en question, ils se contentent de prolonger la situa- tion présente et n’y apportent aucune impulsion.

La raison d’un tel comportement ? Ils sont tout simplement sous l’influence de petites voix démotivantes qui, en permanence, leur disent : « C’est trop tôt », « C’est trop tard », « C’est trop difficile », « Ce n’est pas pour moi », « Tu n’y arriveras pas », « Ça ne peut pas marcher » ou « À quoi bon ? »...

En se comportant ainsi, en laissant leur radio mentale émettre en permanence des ondes négatives et en laissant ces petites voix limitantes dicter leurs comportements, ils ralentissent leur progression et révisent sans cesse à la baisse leurs ambitions pourtant légitimes, tout en sachant au fond d’eux-mêmes qu’ils pourraient faire plus et surtout mieux pour eux-mêmes et pour leur entourage.
On pourrait croire que ces petites voix ne sont pas très répandues et qu’elles ne concernent que quelques-uns d’entre nous. En réalité, c’est le contraire ! Nous sommes tous concernés par ces voix que nous maîtrisons avec plus ou moins de bonheur, comme ces cadres d’entreprise, rencontrés fréquemment dans mes séminaires de formation, et qui, bien que parfaitement insérés dans leur milieu professionnel et en charge de lourdes responsabilités, manquent sérieusement de confiance en eux.

Ces petites voix ont un sacré pouvoir. Ce sont elles qui inhibent toutes nos tentatives de réels progrès ou bien rendent de telles initiatives compliquées et inconfortables à vivre sur les plans mental et émotionnel.

Ce sont encore elles qui limitent notre capacité à nous affirmer, nous font renoncer à demander l’augmentation qui nous paraît pourtant méritée ou à solliciter auprès de notre hiérarchie, un changement de poste correspondant davantage à nos capacités.

Ce sont toujours elles qui nous empêchent de dire non à des demandes qui ne sont pas dans nos priorités, qui nous font perdre un temps précieux et auxquelles nous devrions pourtant opposer un refus, certes courtois, mais franc et net. Comme le cas de ce camarade à qui il faudrait refuser de prêter le livre qu’il veut vous emprunter, sachant qu’il ne le rendra pas dans les délais souhaités, malgré vos demandes réitérées.

J’ai pu observer dans mes séminaires que beaucoup de participants, du fait de cette influence négative invisible, ignoraient qu’ils possédaient en eux tous les ingrédients capables de nourrir leur fierté d’être soi. Les petites voix les empêchaient tout simplement d’en prendre clairement conscience.

Comment m’y suis-je pris pour les aider ? La réponse est dans la méthode proposée dans cet ouvrage.

LES WINNERS
Dans mes séminaires, il y a quelques résilients, il y a ceux qui se laissent influencer par leurs petites voix limitantes, et puis, il y a les autres, tous les autres, ceux qui réussissent, le frein à main desserré. Eux ne sont pas sujets aux petites voix démotivantes qui les éloignent du succès ; ils n’ont pas connu de traumatismes sévères... On peut donc penser qu’a priori, ils n’ont besoin de rien. Mais, même ceux qui réussissent au plus haut niveau, que ce soit en sport, en poli- tique, dans le travail ou dans leur vie privée, peuvent connaître des périodes de doute et même des échecs, parfois cuisants. Certes, ils sauront les surmonter. C’est d’ailleurs l’une des principales caractéristiques de ceux qui réussissent : apprendre de leurs erreurs et savoir rebondir après un échec.

LES FAILCON
Les « FailCon », répliques de la célèbre conférence dédiée à l’échec qui eut lieu le 27 octobre 2009 à San Francisco, dans la Silicon Valley, et exportée depuis dans le monde entier, montrent à quel point les plus grandes réussites ne sont pas à l’abri de l’échec. Lors de ces conférences, tout particulièrement destinées à ceux qui entreprennent, créateurs de start-up, chefs d’entreprise ou investisseurs, mais dont l’enseignement s’applique absolument à tous, les intervenants, partageant avec le public leurs propres expériences de l’échec, prodiguent leurs conseils et montrent comment ils ont appris de leurs erreurs.

« Embrace your mistakes. Build your success » (« Étreins tes erreurs et construis ton succès ») est leur mot d’ordre qui montre bien que les winners, tout winners qu’ils sont, doivent échouer et apprendre de leurs échecs pour mieux réussir ensuite, certains de ne pas commettre alors deux fois la même erreur parce qu’ils auront appris de la première. L’échec est en quelque sorte comme une étape quasi obligatoire sur le chemin du succès. Ainsi, les winners échouent, eux aussi. Ils ne volent pas, comme beaucoup le croient, de succès en succès.

C’est donc une évidence que le succès n’est jamais une certitude absolue, même pour les meilleurs. Pour pouvoir rebondir après un échec, se remobiliser et vaincre leurs doutes, pour lutter efficacement contre le stress auquel ils s’exposent en permanence, du fait du haut niveau d’exigence qu’ils s’imposent, mais aussi, pour repartir après un succès vers de nouveaux succès, ces winners ont aussi besoin de puiser en eux-mêmes les ressources nécessaires. Et la meilleure ressource dans tous ces cas-là, c’est ce sentiment particulièrement réconfortant et stimulant qu’est la fierté d’être soi. Se connecter à cette fierté, et à tout ce qui la révèle, est pour eux une source de motivation indispensable pour repartir de l’avant après un échec, ou pour enchaîner les réussites.

Ainsi, prétendants à la résilience, familiers des petites voix ou winners débutants ou patentés, nous avons tous besoin de trou- ver en nous la fierté d’être soi. C’est la meilleure façon d’améliorer l’opinion peu favorable que l’on peut avoir de soi-même, ou de se lancer avec plus de chance de succès, dans les projets personnels ou professionnels qui nous tiennent le plus à cœur ou bien encore de tenter de faire mieux qu’autrui si telle est notre ambition dans notre domaine de compétence, professionnel ou sportif, par exemple.
 

Guy Missoum

 

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