La neuroéconomie, une discipline scientifique

La neuroéconomie est une discipline scientifique interdisciplinaire qui étudie les mécanismes neuronaux impliqués dans les processus de prise de décision économique. Elle cherche à comprendre comment les individus évaluent, choisissent et prennent des décisions en matière de consommation, d'investissement, d'épargne et de coopération, entre autres.

La neuroéconomie utilise des techniques de neuro-imagerie, telles que l'IRM fonctionnelle (IRMf), pour identifier les régions cérébrales impliquées dans les décisions économiques. Elle s'intéresse également aux interactions entre les différentes régions cérébrales et aux mécanismes de prise de décision qui en découlent.

Les recherches en neuroéconomie ont des implications importantes pour de nombreux domaines, notamment la finance, la publicité, la politique et la santé. Par exemple, les entreprises utiliseront les résultats de la neuroéconomie pour concevoir des publicités plus efficaces et les gouvernements ces résultats pour concevoir des politiques économiques plus efficaces.

-------------------------------
Daniel Kahneman est un psychologue et économiste comportemental israélien, né en 1934, et lauréat du prix Nobel d'économie en 2002 pour ses travaux sur la théorie des perspectives et la prise de décision. Il se distinguera aussi pour ses recherches sur la psychologie du jugement et de la prise de décision, en particulier dans le domaine de la finance et de l'économie.

Le psychologue développera, avec son collaborateur Amos Tversky, la théorie des perspectives, devenue l'un des modèles les plus influents en économie comportementale. Cette théorie dit que les gens n'évaluent pas les gains et les pertes de manière absolue, mais plutôt en fonction de leur référence. Cela signifie que les pertes ont plus d'impact que les gains de même valeur, et que les gens préfèrent éviter les risques lorsque des gains sont en jeu, mais sont prêts à prendre des risques lorsqu'il s'agit d'éviter des pertes.

Kahneman va aussi étudier les biais cognitifs qui affectent la prise de décision, tels que l'effet de représentativité, l'ancrage, la disponibilité et la confirmation. Il montre comment ces biais peuvent conduire à des erreurs de jugement et de prise de décision, en particulier dans le domaine de la finance et de l'investissement.

En 2011, il publie le livre "Système 1/Système 2 : Les deux vitesses de la pensée", dans lequel il décrit deux modes de pensée : le système 1, rapide et intuitif, et le système 2, plus lent et plus analytique. Il montre comment ces deux systèmes interagissent dans la prise de décision et comment le système 1 peut conduire à des erreurs de jugement et de décision, en particulier lorsque les gens sont sous pression ou fatigués.