L’AUTOHYPNOSE TRANSFORME NOTRE PERCEPTION DU MONDE

 Nous avons tous des réactions « automatiques » à certains types de situation. Ces réactions nous sont dictées par la perception que nous avons du monde et par des habitudes de fonctionnement profondément ancrées en nous. L’autohypnose est capable de les modifier. Oui... mais comment ?
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Nous avons tous des réactions « automatiques » à certains types de situation. Ces réactions nous sont dictées par la perception que nous avons du monde et par des habitudes de fonctionnement profondément ancrées en nous. L’autohypnose est capable de les modifier. Oui... mais comment ?

LA RÉALITÉ OBJECTIVE N’EXISTE PAS
Cette affirmation peut, a priori, vous paraître absurde et pourtant... Nous percevons la réalité à travers nos cinq sens : l’odorat, l’ouïe, le toucher, le goût et la vue. Mais cette perception est systématiquement soumise à de nombreuses interprétations qui varient d’une personne à une autre. Ainsi nous disposons tous d’un passé et d’une « bibliothèque » de souvenirs qui vont nous amener à réagir de telle ou telle façon à un événement qui survient dans le monde extérieur.

L’exemple du chien
• Un chien croisé dans la rue peut évoquer pour une personne son enfance et le charmant toutou que possédait sa famille.
• Il peut évoquer, pour une autre, le chien qui a un jour essayé de la mordre.
• Enfin, pour une troisième personne, ce chien va rappeler le berger allemand des voisins qui, chaque matin, la réveillait aux aurores par ses aboiements...

Alors que la première évocation va induire une émotion agréable, celle de l’enfance, de la joie de vivre en famille..., la deuxième évocation va faire revenir des souvenirs désagréables, le chien qui mord. Quant à la troisième, la vision du chien va faire revenir à l’esprit de cette personne l’agacement qu’elle ressentait lorsque celui de ses voisins aboyait de façon intempestive alors qu’elle n’avait qu’une envie, dormir !

Pour un seul événement, un chien qui aboie, vous avez trois individus qui vont en avoir une vision diamétralement opposée. Ceci est vrai pour le chien, mais aussi pour tout ce qui nous entoure. C’est en cela que l’on peut affirmer que la réalité objective n’existe pas. Il n’y a pas un monde, mais plusieurs milliards de mondes qui varient d’un individu à un autre et même bien souvent d’un moment à un autre pour chaque individu.

L’intervention de l’autohypnose
Pourquoi est-ce important ? Simplement parce que cela veut dire que notre perception du monde peut être changée en agissant sur la « bibliothèque » d’émotions ou de souvenirs que nous avons emmagasinés dans notre inconscient. C’est ce que l’on fait grâce à l’hypnose et l’autohypnose.

LE CERVEAU DÉTIENT TOUTES LES CLÉS
Le cerveau est extrêmement complexe. Il renferme plusieurs milliards de neurones. Ces neurones sont connectés les uns aux autres et communiquent entre eux par le biais de fibres que l’on nomme des axones. Ces axones permettent la circulation des neurotransmetteurs, des produits chimiques qui transmettent l’information d’un neurone à l’autre. Sous quelle forme cette information est-elle transmise ? Nous n’en savons pour l’instant rien. Nous savons simplement que ces transmissions provoquent une activité électromagnétique.

Et l’hypnose dans tout ça ?
Il semble que l’hypnose ait un rapport avec l’activité cérébrale. Dans l’état de nos connaissances sur le cerveau, il est difficile de savoir quelle est cette interaction. Les quelques neuroscientifiques qui se sont penchés sur le problème sont cependant parvenus, à grand renfort d’électroencéphalogrammes et d’IRM, à se mettre d’accord sur un point : l’hypnose a des effets sur le cerveau qui sont différents de ceux qu’on constate à l’état de sommeil ou à l’état éveillé.

Des effets physiologiques
Quels sont ces effets ? Une partie du cerveau se met « en veille », ce qui semblerait vouloir dire que, lors d’une transe, le cerveau est tellement focalisé sur ce qui se passe que ses autres activités diminuent. Deux zones du cerveau voient leur activité augmenter. Il s’agit du cortex préfrontal et de l’insula, le premier étant le siège des fonctions cognitives, telles que le langage, la mémoire de travail, le raisonnement et plus généralement les fonctions exécutives, alors que l’autre est impliquée dans le traitement du contrôle du corps, de l’expérience, de l’émotion et du contrôle du temps. Deux autres zones du cerveau vont voir leurs connexions diminuer, ce qui laisse penser que, lors d’une transe hypnotique, notre cerveau se focalise sur un contrôle du corps et des émotions et perd la conscience de soi-même.

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Le corps et l’esprit
On a tous fait l’expérience de cette interconnexion. L’angoisse, l’inquiétude, le stress ont d’évidence des effets physiologiques sur notre corps (tensions, douleurs dans le ventre, maux de tête). On sait aujourd’hui qu’il existe un lien entre nos émotions, nos pensées et l’activité de nos neurones, et que cette activité a des répercussions dans notre corps. Nos neurones déclenchent la production d’hormones et de certaines protéines, qui sont des éléments clés du fonctionnement physique de notre corps. Agir de manière positive sur notre psychisme peut donc avoir des effets bénéfiques sur notre santé.
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 Jean-Michel Jakobowicz

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