Je comprends ma colère

Quand on évoque la colère, on dit et on lit bien des poncifs. Il y aurait la bonne colère, celle qui permet à chacun de s’affirmer et d’exister, et la mauvaise, qui surgit alors qu’aucun danger n’est véritablement à déplorer. Cela dit ou lu, on continue de se fâcher. Émotion mal aimée, la colère est pourtant riche de sens. Mais il faut d’abord la comprendre, l’accueillir et la reconnaître, pour l’apprivoiser et s’en libérer.


« Considérez les occasions où votre chagrin et votre colère
vous ont causé plus de souffrances que les faits eux-mêmes. » Marc Aurèle

Quand on évoque la colère, on dit et on lit bien des poncifs. Il y aurait la bonne colère, celle qui permet à chacun de s’affirmer et d’exister, et la mauvaise, qui surgit alors qu’aucun danger n’est véritablement à déplorer. Cela dit ou lu, on continue de se fâcher. Émotion mal aimée, la colère est pourtant riche de sens. Mais il faut d’abord la comprendre, l’accueillir et la reconnaître, pour l’apprivoiser et s’en libérer.

Je n’aJoute plus de colère à ma colère
Commençons par le commencement. Nos colères nous laissent un goût amer et c’est pour cette excellente raison que nous avons décidé de changer. Nous en avons assez d’avoir les nerfs à vif, de vivre sous pression, de nous entendre hurler, de nous agiter à la moindre contrariété. La colère engendre bien trop de conséquences douloureuses : cette tension intérieure permanente et cette stupeur chez les autres doivent disparaître au profit d’une nouvelle sérénité. Nous ne supportons plus la colère, nous ne nous supportons plus en colère.

Nous sommes nombreux à nous faire ainsi la morale, à nous presser de calmer ces sentiments oppressants. « Arrête de t’énerver, bon sang ! » s’entend-on reprocher... et se reproche-t-on soi-même intérieurement. Pour sortir du problème, nous essayons alors plusieurs solutions :
– On culpabilise de se sentir en colère.
– On se calme de force.
– On en veut à l’autre ou au monde de nous avoir mis en colère.

Eh bien, nous avons... tout faux ! Ces trois mouvements sont des pistes sans issue pour s’en sortir. Car, alors, sans même en avoir conscience, nous demeurons dans la colère. Ce qui est pénible quand on s’énerve, c’est qu’après s’être énervé, on s’énerve de s’être énervé. On s’en veut, voire on se déteste. Et c’est ainsi qu’on y reste coincés. Avant de nous lancer dans le vif du sujet, au beau milieu de la discorde intérieure, notre premier pas doit donc être de reconsidérer la colère. De cesser de culpabiliser, et ainsi rajouter de la colère à la colère initiale, puisque ce serait l’entretenir, la renforcer, l’enrichir.
anne, 33 ans.

« à chaque fois, c’est la même chose. Je m’énerve et ensuite je m’en veux. Je me déteste même, surtout quand je crie sur les enfants. c’est une sensation affreuse, j’ai vraiment mal. Il n’y a pas une semaine sans que je prenne la résolution d’arrêter de râler. et puis, ça revient. quelque chose m’agace et ça sort tout seul. Je ne sais plus quoi faire. J’ai beau me raisonner, ça ne fonctionne pas. comme si ça venait plus de l’intérieur que de la tête... »

Nous avons décidé de changer. Commençons par changer de point de vue et pardonnons-nous d’avoir si facilement cédé à l’emportement jusqu’ici. Nous avions de bonnes raisons de le faire, bonnes pour nous, valables, utiles de nous mettre en colère contre certaines personnes ou dans certaines situations. Notre « mauvais caractère » nous a peut-être permis de nous protéger, de nous sentir exister, de donner du sens à ce qui nous arrivait. Ne le regardons plus de travers, car on ne change que dans la mesure où l’on accepte d’être la personne que l’on a été, celle ou celui que l’on est devenu, bon an, mal an.

Décidez aujourd’hui de ne plus vous en vouloir.
La culpabilité est improductive, elle ne vous aidera pas à vous apaiser. En revanche, faire la paix avec vous-même engendre déjà, en soi, un apaisement. C’est une première respiration.



Aurore Aimelet

 

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Arreter de s'énerver