Guider l’adolescent dans la découverte de stratégies menant au succès


L’adolescence, ce no man’s land qui est situé entre l’enfance et l’âge adulte, apparaît comme un territoire peuplé d’esprits qui sont parfois bénéfiques et quelquefois maléfiques. La pensée magique, surtout au début de l’adolescence, règne sans partage. Garçons et filles croient que leur volonté et leurs talents ne sont pour rien dans les résultats qu’ils obtiennent, mais que ceux-ci sont dus soit à la chance, soit à la malchance. Une adolescente peut se demander, par exemple, pourquoi les garçons la trouvent belle et désirable alors qu’elle est elle-même hantée par un horrible bouton qu’elle a sur le nez. Un adolescent, pour sa part, peut se demander comment il a pu obtenir 75 % en mathématiques alors qu’il est convaincu d’être nul dans cette matière. Les adolescents croient, de façon générale, que leur sort ne dépend pas d’eux-mêmes, mais qu’ils sont à la merci soit de la générosité ou de la sévérité de leurs enseignants, soit de l’amour aveugle ou de l’incompréhension de leurs parents.

La réussite scolaire, la capacité de résoudre les problèmes de la vie quotidienne ainsi que la recherche de l’amitié et de l’amour dépendent des liens de cause à effet que le jeune est capable d’établir. Et cela ne va pas de soi quand on pense, par exemple, que bien des adultes ont encore le sentiment que « la vie est injuste » ou que bonnes et mauvaises nouvelles sont l’effet de la chance et de la malchance. Pour diriger sa vie, il faut acquérir du pouvoir sur elle. Ce n’est que de cette façon qu’on peut découvrir les stratégies qui mènent au succès et qui permettent de se sentir compétent dans son existence.

Une bonne estime de soi est à la base de la motivation et de l’autonomie. Ainsi, l’individu qui a confiance en ses capacités sera motivé à entreprendre une tâche ou une activité ; il prendra les moyens pour la réaliser et il persévérera. Par la suite, il se sentira compétent et son estime de soi sera plus grande. Cet individu connaîtra du succès dans ses entreprises, ce qui est absolument nécessaire pour se sentir valorisé.

On peut dire de la motivation qu’elle est un moteur qui pousse en avant. Ce moteur n’est vraiment efficace que lorsqu’il est joint à un autre qui représente, lui, la capacité de se projeter dans l’avenir. Les adolescents qui ont cette capacité sont ceux qui ont accès à des modèles d’adultes qu’ils peuvent d’abord idéaliser, puis critiquer et, enfin, chercher à imiter dans ce qu’ils ont de meilleur.

Pour qu’un adolescent ait un idéal personnel, il faut qu’il côtoie des personnes dont les valeurs lui semblent justes et bonnes ou qu’il rêve de ressembler à des personnages que la société valorise.


----------------------
Saviez-vous que...

✔ Une des tâches importantes de l’adolescent est d’arriver à trouver son identité personnelle. Selon Peter Blos, le jeune, pour y arriver, doit « dé-idéaliser » ses parents. Et il faut dire qu’il ne s’en prive pas ! L’adolescent voit rapidement les contradictions entre les valeurs dont se réclament ses parents en paroles et les gestes qu’ils font. Prenant conscience des imperfections de ses parents, il se met à la recherche de héros, de modèles ou d’êtres idéaux. Par la suite, il critiquera aussi ces personnages qui se révéleront à leur tour imparfaits et se créera un idéal bien à lui. Cet idéal sera plus ou moins réaliste, mais il lui permettra de se projeter dans l’avenir.

✔ Selon Gérard Lutte, les qualités les plus recherchées par les jeunes sont l’autonomie, l’intelligence, la volonté et la confiance en soi. Ce sont justement ces qualités qui permettent une plus grande indépendance ! Toutefois, garçons et filles ne s’identifient pas aux mêmes types de personnes. Les garçons prennent pour modèles des hommes de 25 à 30 ans qui ont réussi socialement et qui sont ambitieux, courageux et volontaires. Les filles, pour leur part, s’identifient à des femmes qui ont 19 ou 20 ans, qui sont libres, qui ont des professions qui leur permettent d’être en contact avec d’autres personnes et qui sont appréciées pour leur sensibilité, leur sociabilité et leur tolérance.

 

 

Germain Duclos
Danielle Laporte
Jacques Ross


Si cet extrait vous a plu, vous pouvez en lire plus
en cliquant sur la couverture du livre ci-dessous :

L'estime de soi des adolescents