ÊTES-VOUS HYPEREMPATHIQUE ?

Je suis psychiatre, et j’ai étudié la médecine traditionnelle quatorze ans à l’université de Californie du Sud (USC) et à l’université de Californie à Los Angeles (UCLA). Par ailleurs, je suis aussi hyper-empathique. Depuis une vingtaine d’années, dans le cadre de ma pratique, je travaille principalement avec des hypersensibles comme moi. Bien qu’il existe différentes formes de sensibilité, les personnes hyper-empathiques présentent des caractéristiques communes, et sont comme des éponges qui absorbent les joies et les peines de ceux qui les entourent. En d’autres termes, nous les hyper-empathiques, nous ressentons tout, parfois de manière exacerbée, sans toujours parvenir à garder une distance saine entre les autres et nous. Dès lors, il nous arrive très souvent de nous sentir submergés, et cette sur-stimulation s’accompagne généralement d’une surcharge sensorielle facteur d’épuisement.

© istock


Je suis psychiatre, et j’ai étudié la médecine traditionnelle quatorze ans à l’université de Californie du Sud (USC) et à l’université de Californie à Los Angeles (UCLA). Par ailleurs, je suis aussi hyper-empathique. Depuis une vingtaine d’années, dans le cadre de ma pratique, je travaille principalement avec des hypersensibles comme moi. Bien qu’il existe différentes formes de sensibilité, les personnes hyper-empathiques présentent des caractéristiques communes, et sont comme des éponges qui absorbent les joies et les peines de ceux qui les entourent. En d’autres termes, nous les hyper-empathiques, nous ressentons tout, parfois de manière exacerbée, sans toujours parvenir à garder une distance saine entre les autres et nous. Dès lors, il nous arrive très souvent de nous sentir submergés, et cette sur-stimulation s’accompagne généralement d’une surcharge sensorielle facteur d’épuisement.


Si je me suis passionnée pour le sujet, tant sur les plan personnel et professionnel, c’est que j’ai dû moi-même, en tant qu’hyper-empathique, développer des stratégies qui m’ont permis de préserver ma sensibilité particulière et de profiter de ses atouts – car ils sont nombreux ! Et aujourd’hui, je souhaiterais les partager avec vous, afin de vous aider à devenir un hyper-empathique heureux, équilibré, et en pleine possession de vos moyens. Car pour être épanoui, vous devez en effet ne plus prendre sur vous l’énergie, le stress et les symptômes des autres. Par le biais de ce livre, j’aimerais également donner à vos proches famille, collègues, patrons et partenaire amoureux – les clés pour, au quotidien, être davantage présents et mieux communiquer avec vous.

Ce guide se veut une ressource utile pour ces âmes hypersensibles désireuses d’être mieux acceptées et com- prises dans le monde souvent brutal et cruel qui est le nôtre et qui, trop souvent, méprise la sensibilité. Au passage, il offre à tous l’occasion de reconsidérer notre définition de la sensibilité, quel que soit l’endroit où vous vous trouviez sur ce spectre. Il n’y a rien de « mal » à être sensible. Bien au contraire, et vous découvrirez bientôt tous les « plus » que vous confère votre nature particulière.

Ce livre s’inscrit dans un programme plus large d’ateliers et de livres audio (en anglais) destinés aux personnes hyper-empathiques, visant à créer une communauté de soutien où vous pourrez enfin trouver votre tribu, être vous-même. Je veux soutenir tous ceux et celles qui valorisent leur sensibilité et vous transmettre un message d’espoir et d’acceptation. Dans votre cheminement d’hyper-empathique, je vous invite à prendre conscience de vos précieuses aptitudes et des forces qu’elles vous confèrent.

LES CARACTÉRISTIQUES DES HYPEREMPATHIQUES
Les personnes hyper-empathiques ont un système nerveux hyper-réactif. En d’autres termes, nous ne sommes pas dotés des filtres qui permettent aux autres d’éviter la surcharge sensorielle. Notre corps absorbe donc à la fois les énergies positives et stressantes autour de nous, avec une acuité qui, pour vous donner une image, équivaudrait à avoir non pas cinq, mais cinquante doigts à chaque main.

Des recherches montrent qu’environ vingt pour cent de la population est dotée d’une grande sensibilité à divers degrés1. Les hyper-empathiques sont souvent qualifiés de « trop sensibles », qui auraient tout intérêt à « se blinder ». Chez les enfants comme les adultes, la sensibilité est pointée du doigt plutôt que valorisée. Il nous arrive parfois de souffrir d’épuisement chronique et de vouloir nous mettre en retrait, tant nous sommes submergés sur le plan émotionnel. Ceci étant posé, à ce moment de ma vie, je ne renoncerais pour rien au monde à mes qualités d’empathie : ce sont elles qui me laissent pressentir les secrets de l’univers et éprouver une passion avec une intensité dont je n’aurais jamais osé rêver. Cependant, je reconnais bien volontiers qu’à d’autres moments, elles ne me sont pas toujours apparues comme des atouts.

ÊTRE ENFANT ET HYPEREMPATHIQUE
Comme de nombreux enfants empathiques, je ne me suis jamais sentie réellement à ma place. De fait, j’ai souvent eu le sentiment d’être une extraterrestre parachutée sur Terre qui ne rêvait que d’une chose : rentrer chez elle, quelque part dans les étoiles. Je me souviens de moments où, assise dans le jar- din, je scrutais le ciel en espérant qu’un vaisseau spatial vienne me chercher. J’étais enfant unique et je passais beaucoup de temps seule. Dans mon entourage, personne ne comprenait ma sensibilité exacerbée. Très vite, à mon grand désarroi, j’ai pris conscience que personne ne semblait être comme moi. Mes parents, médecins ma famille en compte vingt-cinq , me répétaient : « Chérie, tu dois d’endurcir et te forger une carapace. » Je n’en avais pas du tout envie, et de toute façon, je n’aurais pas su comment m’y prendre. Je me sentais mal à l’aise dans les fêtes et les centres commerciaux bondés. J’arrivais en pleine forme, mais j’en sortais épuisée, étourdie, anxieuse ou avec des douleurs que je n’avais pas à l’aller.

À cette époque, j’ignorais que le corps humain était entouré d’un champ d’énergie subtile : une lumière radieuse, qui pénètre notre corps et forme une aura tout autour, sur quelques centimètres ou plusieurs mètres. Ce champ énergétique transmet quantité d’informations, notamment le bien-être ou le mal-être physique ou émotionnel d’un individu. Dans les lieux bondés, le champs énergétique des autres vient se superposer au nôtre. Dans les situations que j’évoquais plus haut, je captais donc ces sensations intenses sans le savoir ni le comprendre. Je constatais seulement que les foules me fatiguaient et déclenchaient en moi une forme d’anxiété. Et surtout, j’avais envie de m’enfuir au plus vite.

Adolescente, à Los Angeles, j’ai pris beaucoup de drogue, dans le but d’anesthésier ma sensibilité. (Je ne vous le recommande pas !) De la sorte, j’arrivais à gérer. J’étais alors en capacité, comme mes amis, de participer à des fêtes et de traîner dans les centres commerciaux. Quel soulagement ! Dans mon autobiographie Second Sight, je raconte ce cheminement qui m’a conduite vers la drogue afin de me couper de mon intuition et de mes ressentis empathiques. Mais à la suite d’un accident de voiture qui aurait pu s’avérer tragique, au cours duquel j’ai fait une chute de 450 mètres dans un ravin du Topanga Canyon à 3 heures du matin, mes parents, qui avaient eu la peur de leur vie, m’ont adressée à un psychiatre.

Évidemment, j’ai rué dans les brancards avec ce psychiatre. Pourtant, cet ange qui avait pris forme humaine a été le premier à me faire comprendre que, pour devenir une personne entière, il me fallait accepter ma sensibilité et non la fuir. C’est ainsi que j’ai amorcé mon cheminement vers la guérison et l’acceptation de moi-même. Effrayée par les expériences empathiques et intuitives qui avaient marqué mon enfance, j’ai consacré une partie de ma vie d’adulte et de médecin à apprendre à composer avec mes aptitudes particulières. Celles-ci sont précieuses et méritent d’être accueillies et encouragées. Voilà pourquoi, dans le cadre de mes ateliers et de ma pratique thérapeutiques, j’ai choisi d’aider les personnes hyper-empathiques.

Oui, nous les hyper-empathiques, nous pouvons vivre épanouis ! L’empathie est le médicament dont notre monde a besoin.

L’EXPÉRIENCE HYPEREMPATHIQUE
Explorons maintenant plus en profondeur l’univers des personnes hyper-empathiques, et découvrez si vous vous reconnaissez dans les descriptions ci-dessous, ou encore si elles s’appliquent à un être cher ou à un collègue.

Commençons par distinguer empathie ordinaire et hyperempathie. Dans l’empathie ordinaire, nous sommes de tout cœur avec une personne lorsqu’elle traverse des moments difficiles. Cette disposition nous permet aussi d’éprouver de la joie pour ceux qui vivent des expériences heureuses. Toutefois, faute d’avoir les mêmes filtres que la plupart des gens, les personnes hyper-empathiques ressentent dans leur corps l’énergie, les émotions et les symptômes physiques de ceux qui les entourent. Elles éprouvent leur joie, mais aussi leur tristesse. Elles sont ultrasensibles au ton de la voix et aux mouvements du corps. Elles saisissent les messages qui ne sont pas exprimés avec des mots, transmis par le langage non verbal, ainsi que par les silences. Chez les hyperempathiques, le ressenti est premier ; il vient avant la réflexion et la pensée, au contraire de ce qui se produit chez la plupart des gens dans nos sociétés hyper-cérébralisées. Aucune membrane ne sépare les hyperempathiques du reste du monde, à la différence des gens habitués depuis la naissance à utiliser leurs défenses.

Les personnes hyperempathiques présentent certaines ou toutes les caractéristiques des personnes hypersensibles ou HSP (pour Highly Sensitive Person), telles que définies par la psychologue Elaine N. Aron, parmi lesquelles : faible seuil de tolérance à la stimulation, besoin de solitude, sensibilité à la lumière, aux sons et aux odeurs, ainsi qu’aversion pour les grands groupes. Par ailleurs, les personnes hypersensibles ont besoin de plus de temps pour se détendre après une journée chargée, car le système permettant de passer d’une stimulation intense au calme fonctionne plus lentement chez elles. Les hyperempathiques, comme les hypersensibles, aiment la nature et les lieux paisibles.

Cependant, chez les premiers, l’expérience inclut une autre dimension. En effet, elles sont en mesure de perce- voir et d’assimiler physiquement l’énergie subtile appelée shakti ou prana dans les traditions spirituelles orientales. Les hypersensibles ne disposent pas nécessairement de cette aptitude à ressentir les énergies ambiantes avec une extrême acuité. Comme tout ce qui nous entoure est une manifestation de l’énergie subtile, y compris les sensations physiques et les émotions, nous, hyperempathiques, assimilons sur le plan énergétique la douleur, la souffrance et diverses sensations physiques émanant des personnes autour de nous. Nous avons parfois du mal à différencier le mal-être d’autrui du nôtre. En outre, certains hyperempathiques vivent aussi des expériences intuitives et spirituelles profondes que ne connaissent généralement pas les hypersensibles. D’autres sont même capables de communiquer avec les animaux, la nature et les guides spirituels. L’hyperempathie et l’hyper- sensibilité ne sont pas incompatibles : il est possible d’être les deux à la fois.
Pour savoir si vous êtes hyperempathique, voyez si vous vous reconnaissez dans l’une ou l’autre des descriptions suivantes.

—————————————————————————-
Les grands types de personnalités hyperempathiques
➢ Les hyperempathiques kinesthésiques. Votre corps ressent tout particulièrement les symptômes physiques des autres. Il vous arrive aussi de vous sentir dynamisé par l’énergie dégagée par certaines personnes.
➢ Les hyperempathiques émotionnels. Vous percevez avec acuité les émotions tristes ou joyeuses de ceux qui vous e tourent, au risque de les absorber comme une éponge.
➢ Les hyperempathiques intuitifs. Vous vivez des expériences perceptives qui sortent de l’ordinaire : télépathie, intuition exacerbée, rêves prémonitoires, communication avec les animaux et les plantes, contact avec l’au-delà, etc. Ce groupe se subdivise en différentes sous-catégories.
• Les hyperempathiques télépathiques perçoivent intuitivement des informations en temps réel sur les autres.
• Les hyperempathiques prescients ont des prémonitions sur l’avenir, par des rêves ou éveillés.
• Les hyperempathiques oniriques sont d’intenses rêveurs. Il leur arrive de percevoir intuitivement en rêve des messages susceptibles de les guider dans leur propre vie et d’aider d’autres personnes.
• Les hyperempathiques médiumniques peuvent entrer en contact avec des esprits de l’au-delà.
• Les hyperempathiques sensibles au monde végétal peuvent se connecter au monde subtil des plantes et à leur essence.
• Les hyperempathiques connectés à la Terre perçoivent les changements qui affectent notre planète, le système solaire, ainsi que les phénomènes météorologiques.
• Les hyperempathiques sensibles au monde animal sont aptes à se mettre sur la même longueur d’onde que les animaux pour communiquer avec eux.
——————————————————————————-

L’hyperempathie présente des formes multiples aux nuances riches. Il est possible que vous vous reconnaissiez dans l’une ou dans plusieurs de celles-ci. Dans les chapitres suivants, nous nous intéresserons plus particulièrement aux hyperempathiques kinesthésiques et émotionnels, notamment aux personnalités sensibles à l’énergie des aliments ou aux énergies liées aux relations et à la sexualité (c’est-à-dire sensibles aux humeurs, à la sensualité et à la santé physique de leurs amis et de leurs partenaires). En découvrant vos aptitudes particulières, vous prendrez conscience de la façon dont elles peuvent véritablement enrichir votre vie et celle de vos proches.



Judith Orloff

Si cet extrait vous a intéressé,
vous pouvez en lire plus
en cliquant sur l'icône ci-dessous :

 Couverture de livre