Corps, accord, désaccord...

Retracer succinctement mon itinéraire en décrivant les différentes démarches et rencontres qui l’ont jalonné m’a paru être ce qui pouvait le mieux éclairer ceux qui, comme moi, praticiens ou non, continuent de chercher pour avancer et avancer encore dans la quête d’une meilleure harmonie avec soi-même, les autres, notre environnement, notre planète.
© istock

Retracer succinctement mon itinéraire en décrivant les différentes démarches et rencontres qui l’ont jalonné m’a paru être ce qui pouvait le mieux éclairer ceux qui, comme moi, praticiens ou non, continuent de chercher pour avancer et avancer encore dans la quête d’une meilleure harmonie avec soi-même, les autres, notre environnement, notre planète.

Cela permettra aux praticiens de toutes disciplines d’améliorer leurs techniques personnelles, comme je l’ai fait moi-même à partir de l’ostéopathie. Cela demande une démarche de tri intellectuel et d’ouverture par rapport à tout ce que l’on a pu apprendre auparavant.

Cet ouvrage, c’est tout un cheminement, toute une évolution, tant personnels que professionnels, qui se sont faits vers ce que j’ap- pelle la « thérapie identitaire ». Je n’ai pas de don particulier, jamais dans mon enfance je n’ai exprimé le vœu : « Je veux soigner les gens », et pourtant, j’aurai passé ma vie à le faire...

Très tôt, mon adolescence sportive m’a permis de côtoyer des sportifs de haut niveau et cela a été sans conteste ma première approche du corps physique, de l’effort, de la performance et de la blessure. Un prêtre yogi m’a ensuite fait prendre conscience de mon intériorité physique. Ce furent mes premières méditations, et depuis je n’ai cessé de pratiquer le yoga, sous différentes formes.
Le rugby, lui, m’enseigna l’adversité extérieure... la combativité et l’esprit d’équipe.

Une intervention chirurgicale sur le genou de ma sœur, championne d’athlétisme, a été l’occasion de mon premier contact avec un nouvel univers, celui de la médecine. Cela m’a fait rencontrer un formidable kiné, qui a instillé en moi le désir d’être soignant Ma formation à l’hôpital Necker-Enfants Malades a brutalement mis, sans y être préparé, le jeune papa que j’étais face à la souffrance des bébés. Ces petites boules de vie que je tenais dans mes mains m’ont fait comprendre ce que je faisais là...

Puis ce furent les stages dans les plus grands hôpitaux parisiens, avec le côtoiement de la misère du monde. Tout au long de ce difficile parcours, ma vocation de soigner s’est affirmée sans que jamais je ne me pose la question du renoncement, bien au contraire.

L’enthousiasme rencontré dans l’efficacité des méthodes et tech- niques que j’apprenais était rapidement tempéré par les limites qu’elles laissaient apparaître. Il fallait aller plus loin, encore plus loin, avec le souci toujours présent de soulager les malades et d’essayer de comprendre le pourquoi de la maladie.

Mes débuts professionnels à Évian ont été ensuite l’occasion de rencontrer l’ostéopathie, qui faisait son entrée en France. Enfin, on ne voyait plus les troubles par le petit bout de la lorgnette ! Ce fut un vrai déclic.

De retour à Paris, je continuai ma formation tout en pratiquant en clinique avec trois excellents chirurgiens orthopédistes qui m’ont fait comprendre les merveilles et les limites de leur spécialité. J’avais mis le doigt dans un engrenage qui m’interdisait de me satisfaire de leurs succès. Leurs échecs m’intéressaient davantage : pourquoi le même chirurgien pratiquant la même intervention sur chacun des gros orteils d’un même patient réussissait-il parfaitement d’un côté et échouait-il de l’autre ? Sans que son travail soit à remettre en cause, bien sûr.

L’ouverture de mon cabinet d’ostéopathie fut une vraie mutation. Ma pratique prit une autre dimension. À mains nues, sans aucun appareil ni instrument, j’obtenais des résultats souvent spectaculaires dont j’étais le premier étonné... Mais, très vite, les limites de cette pratique extraordinaire m’apparurent. Pourquoi, parfaitement remis après mes soins, les patients revenaient-ils quelques semaines ou quelques mois après avec le même problème ? Pourquoi tel patient avait-il toujours des troubles, osseux, viscéral, organique du même côté du corps ? Je continuais mes recherches à travers de multiples séminaires, conférences, dîners et discussions passionnés, et prenais petit à petit conscience dans ma pratique de ce qui se passait au-delà du corps physique.

La découverte de la médecine énergétique fut déterminante dans mon approche des énergies. Il y avait certes le côté yin et le côté yang, les organes et leurs méridiens, mais elle était très différente de l’acu- puncture chinoise. Je découvrais la prise du pouls énergétique, « ça » passait ou « ça » ne passait pas : c’était simple et évident. Il y avait une part prépondérante donnée au ressenti, cela m’allait très bien !

C’est alors que, dans un stage, je découvris le support des couleurs et leurs significations symboliques pour objectiver ma sensibilité et aider le patient à faire ses prises de conscience.

Un voyage d’enseignement à Irkoutsk et sur les bords du lac Baïkal me permit de rencontrer des chamanes qui me firent comprendre que la séparation, voire le manichéisme entre corps et esprit est propre à notre culture occidentale. Pendant ce séjour, je dévalai un escalier sur le dos et, outre deux vertèbres fracturées, je me fis une double hernie discale foraminale1. Ce fut l’occasion de vérifier sur moi l’efficacité des techniques que je pratique. Sans intervention, je mène depuis une vie physiquement tout à fait normale...

Les cours et les recherches en médecine quantique m’ont ouvert la voie de la rigueur scientifique dans le travail sur les énergies du corps par le biais du champ magnétique personnel.

J’accumulais petit à petit tous les « outils » pour pouvoir soigner comme je l’entendais...
L’épreuve du feu fut l’épidémie du sida. Les malades venaient à moi en dernier recours sans que j’aie suscité leur démarche. Comment leur dire que j’étais désarmé ? Il a bien fallu faire face ! Même si l’issue était irrémédiable, je pense sincèrement les avoir aidés à aller le plus loin possible, le mieux possible... C’est ainsi que, selon leurs dires, Cyril Collard put terminer Les Nuits fauves et Dominique Bagouet réaliser ses deux derniers ballets et mettre sur pied le nouveau Centre chorégraphique de Montpellier. Eux et les autres me hantent encore... Une poignée de rescapés, toujours séropositifs – c’est-à-dire qui n’ont pas déclenché la maladie –, continuent à venir me voir. Selon les médecins, leur virus a muté...

À partir de cette période, la certitude qu’il se passe quelque chose de plus lorsque je remets les patients en phase avec eux-mêmes ne m’a plus quitté. L’évidence de l’identité en thérapie est là. Elle m’obsède toujours. Je n’ai de cesse de la faire valoir et de l’imposer comme un plus indispensable... Il faut aller plus loin pour comprendre l’importance et l’incidence de l’identité sur la santé et le bien-être. Cela passe par la prise en compte de l’axe magnétique individuel1 et le maintien de son intégrité. Cette intégrité magnétique du corps est, de plus, la meilleure façon écologique de résister aux différentes pollutions actuelles de notre organisme, effets du rayonnement des appareils électriques, radio, TV, mobiles, portables et autres wifi...

Deux livres m’ont beaucoup aidé : L’Homme électromagnétique et The Body Electric2. Bien qu’antérieurs aux préoccupations d’aujourd’hui, ils sont extrêmement bien documentés et décrivent en détail tous les phénomènes électromagnétiques du corps humain. Ils satisferont en partie les lecteurs scientifiques avertis. Malheureusement, aucun de ces deux livres ne tire d’applications pratiques pour la santé au quotidien, ni pour la prévention, ni pour le traitement. C’est ce que j’essaie de faire dans cet ouvrage. J’espère qu’il servira de point de départ à beaucoup d’autres, praticiens ou non...

 

 
Henri-Pierre Pace

 

Si cet extrait vous a intéressé,
vous pouvez en lire plus
en cliquant sur l'icône ci-dessous 

Couverture de livre