Comment définir les thérapies comportementales et cognitive



UNE APPROCHE SCIENTIFIQUE DE LA PSYCHOLOGIE
Les TCC sont l’une des principales branches de la psychothérapie. Elles ont une particularité, qui les distingue des autres courants : elles sont basées sur les connaissances issues de la psychologie scientifique. En clair, elles se fondent sur des méthodes d’observation précises. Les techniques développées sont ensuite validées par des expériences pratiques, qui permettent de juger de leur efficacité.

Pour mieux comprendre :
• Imaginez que vous avez mal à l’estomac.
Pour résoudre le problème, vous prenez un médicament qui a fait ses preuves sur le plan scientifique, dont l’efficacité a été prouvée par une série d’essais cliniques.
• Imaginez maintenant que vous souffrez de crises d’angoisse, de phobies ou de troubles obsessionnels compulsifs. Pour résoudre le problème, la démarche des TCC est la même : proposer une solution pratique et concrète qui a fait ses preuves sur le plan scientifique et dont l’efficacité a été prouvée par une série d’essais cliniques. Ces « médicaments » ou solutions sont des outils divers et variés. Parmi eux, on peut citer la restructuration cognitive, l’exposition graduée, la désensibilisation systématique, la résolution de problèmes... Mais aussi la méditation ou la relaxation. Autant de techniques et d’outils qui ont fait l’objet d’évaluations scientifiques et sur lesquels nous reviendrons dans la suite de cet ouvrage.

DES OUTILS POUR MIEUX SE CONNAÎTRE
Comme on vient de le voir, les Thérapies comportementales et cognitives regroupent un ensemble d’outils et de méthodes destinés à aider chacun d’entre nous à résoudre ses problèmes émotionnels et psychologiques : anxiété, colère, phobies, addictions, problèmes sexuels, troubles de la personnalité ou de l’humeur... Ces outils sont issus de deux grands courants de la psychologie, comme le nom de TCC l’indique lui-même : les thérapies comportementales d’une part, et les thérapies cognitives de l’autre. Pour être tout à fait précis, il faudrait en ajouter un troisième, les thérapies émotionnelles, comme on le verra plus loin (et donc parler des TECC, Thérapies émotionnelles, comportementales et cognitives). Les TCC sont la réunion de ces trois courants qui se sont succédé au cours du xxe siècle. Chacun a apporté son approche particulière.

Les thérapies comportementales :
ce que vos comportements vous disent
Au début du xxe siècle, et jusque dans les années 1950-1960, les psychologues s’intéressent en priorité au comportement observable de l’individu, et rejettent tout ce qui est inobservable : c’est ce que l’on appelle l’approche comportementaliste. Le comportement humain est considéré comme le moyen de décrypter ce qu’il se passe dans le cerveau. L’idée est de dire que notre comportement est conditionné par notre environnement, par les événements de la vie. Il est produit en réponse à différents stimuli. L’apprentissage est central : en clair, nous nous comportons de telle ou telle façon car nous avons appris à le faire. L’approche comportementaliste se base sur les travaux de différents spécialistes. On distingue deux grands modèles : le conditionnement répondant (popularisé par les expériences d’Ivan Pavlov) et le conditionnement opérant.

Le conditionnement répondant
Cette approche est basée sur une expérience devenue célèbre, qu’on appelle aujourd’hui tout simplement « l’expérience du chien de Pavlov », du nom de ce médecin et physiologiste russe de la fin du xixe siècle. L’expérience se déroule en plusieurs étapes. On présente tout d’abord de la nourriture à un chien. Résultat : celui-ci salive. Ensuite, on lui présente de la nourriture tout en faisant retentir une sonnette. Résultat : le chien salive. On reproduit cette étape plusieurs fois. Enfin, on fait retentir la sonnette sans présenter de nourriture au chien. Résultat : il salive. On en déduit donc que le chien a été conditionné pour saliver en réponse à la sonnette. Son comportement est automatique. C’est ce que l’on appelle le conditionnement répondant. Selon l’approche comportementaliste, nombre de nos comportements résultent d’un tel conditionnement.

Exemple :
Vous vous faites voler votre sac dans le métro. Lors de cet événement, vous avez eu une réaction de peur. Dès que vous reprenez le métro, vous vous mettez à avoir peur : vos mains sont moites, vous regardez partout autour de vous, vous vous méfiez de tout le monde, vous serrez votre sac contre vous et marchez très vite. Le métro devient alors une source d’angoisse pour vous.


Stimulus
Vous prenez le métro  /  Réponse / Comportement ➜  Vous avez les mains moites, vous adoptez un comportement méfiant, vous prenez la fuite

> L’objectif de l’approche comportementaliste : parvenir à dissocier le métro du comportement qui lui est associé, à savoir les mains moites et la volonté de fuir.

Le conditionnement opérant
D’autres psychologues comportementalistes pensent que notre comportement actuel est en lien avec notre expérience passée. En clair, il dépend des conséquences que le même com- portement a eues dans le passé. C’est le cas typique de l’enfant qui met son doigt sur une plaque électrique : si la plaque est chaude, il ressentira une certaine douleur, qui l’incitera à ne plus recommencer. Alors que si elle est éteinte, il renouvellera son expérience. Autre exemple : un enfant qui se fait punir parce qu’il jette la nourriture à terre aura tendance à répéter moins souvent ce comportement s’il se fait punir à chaque fois, parce qu’il n’a aucune envie d’être puni. À l’inverse, s’il est récompensé à chaque fois qu’il a une bonne note à l’école, il aura envie de continuer à bien travailler pour être à nouveau récompensé.

 

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Boris GUIMPEL est psychologue-psychothérapeute, spécialisé dans les TCC. C’est un membre actif de l’AFTCC (Association Française de Thérapie Comportementale et Cognitive).