L'origine de l'interprétation des rêves

 

Dans l'antiquité, les égyptiens, déjà, interprétaient les rêves

 

Interpréter les rêves n’est pas un phénomène nouveau : un papyrus daté de 1250 avant J.-C. décrit et interprète près de 200 rêves. Parmi les 25 000 tablettes d’argile de la bibliothèque royale d’Assurbanipal, datant du viie siècle avant J.-C., et contenant toutes sortes de textes, on trouve aussi une clé des songes babylonienne. D’autres écrits provenant de l’Inde du ve siècle avant J.-C., ainsi que l’Onirocriticon d’Artémidore de Daldis, auteur grec spécialiste d’onirocritique du iie siècle après J.-C., en témoignent également. Plus tard encore, Mohamed Ibn Sirine, spécialiste musulman de l’interprétation et de l’analyse des rêves en Islam, marque le Moyen Âge musulman (viiie siècle) avec l’un de ses plus grands livres : Rêves et interprétations. L’éclaircissement des rêves a donc toujours existé. On y cherchait des signes divins ou des prémonitions...

Pourtant, dès les premiers siècles de l’ère chrétienne, le rêve a été exclu de la civilisation occidentale : son interprétation a été interdite et assimilée aux pratiques divinatoires.
Il a fallu attendre le xxe siècle pour que Sigmund Freud attire de nouveau l’attention sur le rêve et sa fonction. Rapidement, d’autres chercheurs ont réagi à sa vision fondée sur le complexe d’Œdipe alors jugée réductrice. C’est le cas notamment de Carl Gustav Jung (psychiatre et psychologue suisse), d’Henri Baruk (psychiatre français) ou encore de Viktor E. Frankl (professeur autrichien de neurologie).

Ils ont chacun défendu des points de vue complètement différents de la psychothérapie et des rêves. Pour Freud, le rêve désignait toujours un désir d’ordre sexuel refoulé. Pour Carl G. Jung, il permettait plutôt de maintenir un certain équilibre mental.
Dans les années 1960, des recherches sur la psychophysiologie et la neuropsychologie apportent un éclairage nouveau sur l’étude du rêve. Des données, cette fois anthropologiques, sur son traitement selon les cultures complètent les récentes propositions psychanalytiques.

Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que le rêve est un domaine immense que l’on peut aborder sous les angles neurophysiologique, psychologique, psychanalytique, médical, mais aussi historique, anthropologique, littéraire
et spirituel...

Régine Saint-Arnauld*

 

Pour en savoir plus, lire :
Interpréter ses rêves, c'est malin
*Régine Saint-Arnauld
http://www.editionsleduc.com