© Dangles
Il est loin le temps où Cerise faisait quasi toutes ses courses au supermarché. Son magasin bio, dont le fonctionnement est coopératif, n’est qu’à une vingtaine de kilomètres de son domicile, mais elle s’arrange pour y aller une fois par semaine en covoiturage avec une amie. Le samedi, pourvue de ses sacs à provisions, de ses sachets et boîtes à œufs récupérés, elle se rend dans une ferme bio ou au marché pour compléter.
La nourriture est un poste très important dans le budget familial. Ce qui n’est pas dépensé en achats futiles, vêtements, téléphonie, frais de représentation et autres dont on ne voit pas l’intérêt, permet d’aller faire les courses sans sacrifier sur la qualité des produits de base. Et puis, en faisant soi-même son pain, ses conserves et autres, on réalise vite qu’on s’y retrouve non seulement au niveau des économies, mais aussi de la valeur des produits transformés...
Avec l’éloignement des grandes surfaces et de la télévision, le recul par rapport à la publicité, aux diktats de la mode, etc., Cerise s’est acheminée petit à petit vers ce qui lui semble plus essentiel.
Elle s’écarte un peu de la simplicité volontaire 7, dans la mesure où elle ne fait pas ses courses au jour le jour, en fonction de ses besoins. En fait, elle a de la place pour stocker, et cela lui épargne des allées et venues. Elle se dit aussi que lorsqu’on est bloqué à la maison pour une raison ou pour une autre, il est toujours appréciable d’avoir de quoi tenir quelques jours !
Elle dispose d’un fonds de roulement pour les basiques qui se gardent longtemps : céréales, pâtes, farines, huiles, purées d’oléagineux 8... voire même des fruits et légumes (pommes, carottes, etc.), achetés parfois en gros chez les producteurs en se groupant avec des amis.
Les produits plus spécifiques sont commandés au magasin bio. S’ils ne sont pas en rayon, c’est bien rare qu’ils ne figurent pas dans les catalogues des fournisseurs, il suffit de demander en proposant une avance sur achat.
Au fil des saisons, la maisonnée profite aussi des cueillettes de plantes sauvages : champignons, pissenlits, asperges sauvages, orties... et des glanages divers dans la nature sur des arbres abandonnés : olives, pommes, amandes, châtaignes... Cerise ne ramasse que les plantes qu’elle connaît parfaitement, dans des lieux protégés de la pollution, et si elle a un doute, elle consulte ses ouvrages de référence 9.
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7. Voir, par exemple, le livre de Philippe Lahille : Vivre simplement pour vivre mieux ou la simplicité volontaire en 130 conseils pratiques, Dangles, 2009.
8. Surtout de la purée d’amandes, qui remplace le beurre sur les tartines ou le lait sur les céréales du matin (voir p.73, note 49). Elle en achète toujours un d’avance ; quelques jours avant utilisation, elle le range, fermé d’origine, la tête en bas : l’huile qui surnage sur le dessus aura ainsi le temps de mieux se mélanger au reste.
9. Les livres de François Couplan, en particulier son Guide des plantes sauvages comesti- bles, Delachaux et Niestlé, 2009, ou Le régal végétal : plantes sauvages comestibles
Mireille Saimpaul
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