Cash investigation sur les pesticides : 3 vérités omises et 1 mythe


 

Un  « nouveau documentaire » (parmi tant d'autres !) totalement à charge qui oublie les vrais enjeux
 
Paris, le 4 février 2015 - L'émission Cash Investigation consacrée « aux pesticides et à leurs dangers pour la santé » diffusée mardi soir sur France 2 sombre encore une fois dans une véritable caricature populiste.
 
En 2015, pour les seuls media télévisuels, 85 reportages à charge contre le secteur agro-alimentaire ont été diffusés dont 60% sur les chaînes du service public ! Alors que la détresse économique et sociale des agriculteurs est réelle, Cash Investigation aurait été avisée de réaliser un travail d'enquête en analysant les vrais enjeux. Histoire que le grand public se fasse une opinion qui soit... juste.

Mais Cash Investigation a voulu s'assurer hier une audience confortable en choisissant de s'attaquer uniquement aux « firmes » produisant les produits phytosanitaires. Effectivement, à en croire les journalistes, ces produits n'existeraient que pour remplir les caisses des industriels de l'agrochimie, ce qui justifieraient cet « oubli ». Quant aux agriculteurs et aux consommateurs, ils ne seraient que des « victimes ».

Quid d'une analyse plus pertinente sur les risques et les bénéfices des produits phytosanitaires ? Aucune mention ! Rappelons quelques vérités bien simples à comprendre, y compris par Elise Lucet et Martin Boudot :
Les produits phytosanitaires ne sont pas utilisés par plaisir par les producteurs mais sont là pour protéger les plantes et leurs fruits contre les maladies et ravageurs, qui représentent un risque bien réel. Sans eux, nos étalages seraient dégarnis.

Les produits phytosanitaires protègent également les consommateurs contre des risques sanitaires (mycotoxines, bactéries, etc.) particulièrement dangereux et à l'origine de cas de mortalités.

Les produits phytosanitaires sont dangereux : oui, comme les médicaments, ce qui nous empêche pas d'en prendre sous le contrôle de médecins et de pharmaciens. Ou comme l'électricité qui nécessite des installations fiables et des précautions d'usage. De gros progrès ont été faits dans l'élaboration et l'application de ces produits : élimination des molécules les plus dangereuses, produits ciblant mieux les maladies, formation des producteurs, etc.
 
Le mythe du 0 pesticide
Cash Investigation a sombré dans la caricature en oubliant de préciser que toutes les cultures, y compris bio, ont besoin de protection phytosanitaire. Il n'existe actuellement pas de production « sans pesticides », sauf dans l'imaginaire de ces journalistes.
 
« Le seul but de ce genre d'émissions est de jeter encore une fois le discrédit et le doute des consommateurs sur l'agriculture française », observe Bernard Géry, producteur et porte-parole du Collectif Sauvons les Fruits et légumes de France. « Les producteurs, 'victimes des firmes', sont en réalité victimes des agissements de ces pseudo-journalistes. Il n'y a plus grand monde actuellement pour comprendre leur travail et les bénéfices qu'en retirent les consommateurs. Ces mêmes consommateurs demandent maintenant des comptes tout en ayant une vision totalement biaisée de l'agriculture. Un cercle vicieux largement à l'origine du profond malaise vécu par la profession. » 
 
 
Né en novembre 2007, le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France constitue un mouvement de citoyens. Il vise à sortir les producteurs de l'impasse réglementaire dans laquelle ils se trouvent. Il rassemble des producteurs issus de l'agriculture biologique et raisonnée de la France entière, membres de toutes les filières et de toutes les sections professionnelles qui, confrontés aux mêmes problèmes, ont décidé de réunir leurs efforts pour sensibiliser l'opinion et les pouvoirs publics aux menaces qui pèsent sur la production hexagonale et aux moyens d'y remédier ; il ne se substitue pas plus qu'il ne concurrence l'organisation traditionnelle de la profession ; il n'a pour but que de la compléter avec le souci, partagé par tous, de l'efficacité. Toutes les cultures de fruits et légumes y sont représentées.

contact@sauvonslesfruitsetlegumes.fr